Partagez-vous l'opinion de l'auteur qui estime que, dans la société moderne, les vieillards sont des objets de rebut ? Vous développerez votre point de vue à l'aide d'exemples précis empruntés à la vie quotidienne et à la littérature.
Publié le 28/03/2011
Extrait du document
Simone de Beauvoir donne de l'attitude des adultes face aux vieillards une vision particulièrement noire. Presque toute cette attitude ne serait que volonté de puissance, mépris, abandon ou dérision. On peut s'interroger sur les réalités qui permettent d'avancer une telle opinion, et se demander s'il n'existe pas d'autres attitudes face aux vieillards dans la société d'aujourd'hui.
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Soumis d'autre part de se conformer à une image imposée, le vieillard se voit refuser, par exemple, tout droit à unevie sexuelle.
Enfin, les affections filiales les plus solides se voient freinées par la présence d'un conjoint.
Quant aux vieillards avec lesquels ils n'ont aucun lien privilégié, les adultes les considèrent comme leur proprecaricature et pour conjurer cette future image d'eux-mêmes, ils les traitent par le mépris et la dérision, allant parfoisjusqu'au sadisme.
Si aujourd'hui les adultes s'intéressent aux vieillards, c'est comme source de profit, grâce aux centres de soins etd'hébergement spécialisés.
(188 mots)
VOCABULAIRE
• ses déficiences : ses faiblesses, ses insuffisances.
L'adulte s'efforce de montrer au vieillard qu'il n'a plus les forcesphysiques et intellectuelles de -sa maturité, afin de s'assurer un pouvoir sur lui.
• il entre parfois du sadisme dans cette dérision : le sadisme (nom qui vient du Marquis de Sade, auteur du XVIIIesiècle ) est le plaisir de voir ou de faire souffrir quelqu'un.
Simone de Beauvoir remarque que dans le fait de voirsouffrir des vieillards nous trouvons parfois un plaisir cruel.
• cette hilarité : l'hilarité est une gaieté bruyante, une explosion de rire.
L'auteur s'interroge sur les fondements réels de ce rire face aux vieillards qui, comme elle le dit plus haut, n'est pasexempt de cruauté.
DISCUSSION : PLAN DÉTAILLÉ
Introduction
Simone de Beauvoir donne de l'attitude des adultes face aux vieillards une vision particulièrement noire.
Presquetoute cette attitude ne serait que volonté de puissance, mépris, abandon ou dérision.
On peut s'interroger sur lesréalités qui permettent d'avancer une telle opinion, et se demander s'il n'existe pas d'autres attitudes face auxvieillards dans la société d'aujourd'hui.
I.
Ce qui peut étayer une semblable vision.
1.
Le désir de l'adulte d'éliminer un vieillard gênant.
L'adulte peut vouloir prendre la place du vieillard dans la société ; c'est ainsi qu'un fils voudra remplacer son père àla direction d'un commerce, d'une affaire, voire d'un royaume.
La littérature a traité souvent ce thème : cf.
Le RoiLear de Shakespeare, trahi par ses filles.
2.
Le vieillard peut paraître une charge dès qu'on n'a plus besoin de lui, et il est alors abandonné : cf.
l'exemplecélèbre du Père Goriot de Balzac qui se sacrifie pour ses filles et qu'elles laissent mourir seul dans la misère ; cf.aussi les trop nombreux vieillards qui n'ont plus de visites dans les hôpitaux ou les maisons de retraite, ou ceux quivivent isolés du monde dans leur logement.
3.
Le vieillard objet de dérision.
L'Homme a tendance à se moquer de ce qui est différent de lui, des nains, des infirmes ; il se moque donc aussi desvieillards, de leur aspect physique, de leurs déficiences mentales.
C'est un thème fréquent dans la littérature : chez Aristophane (auteur comique grec) on trouve des vieillardsridicules (Les Nuées, Les Guêpes), chez Molière, le vieillard incarne parfois la sottise (Madame Pernelle dansTartuffe), l'égoïsme (Géronte dans Les Fourberies de Scapin), et V.
Hugo traduit ainsi le mépris que l'on peut porterà un vieillard (il s'agit d'Eviradnus, « un vieux preux ») :
« Ladislas bondit, hurle, ébauche une huée Grince des dents et rit, et comme la nuée Résume en un éclair le gouffrepluvieux, Toute sa rage éclate en ce cri : "C'est un vieux !" »
(La Légende des Siècles, « Eviradnus »).
II.
Les nuances à apporter.
1.
Dans la littérature, le vieillard apparaît souvent comme le sage, celui qui a l'expérience de la vie : cf.
lepersonnage de Socrate chez Platon et en particulier celui de l'Apologie de Socrate et du Phédon, et chez V.
Hugoon trouve à plusieurs reprises l'éloge du vieillard :.
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