Paroles et discours dans les Fables de La Fontaine
Publié le 01/04/2015
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«
LES FABLES DE LA FONTAINE
plaint que ..
;, affirme que ...
») avec certains éléments de la ponctuation du dis
cours direct (point d'exclamation, point d'interrogation) mais il y a
concordance des temps avec le temps du récit (souvent l'imparfait) et les
pronoms sont à la 3e personne (VII, 8, v.
20-21):
1111 Quelle est l'efficacité des paroles et des discours?
À quoi aboutissent ces paroles? Ont-elles une influence sur le déroule
ment de l'action? Les fables sont souvent le cadre de confrontations où les
paroles sont soumises à l'épreuve des faits.
La parole des puissants.
La parole du puissant est une démonstration de
force, même si cette force est provisoirement déguisée (voir Texte 1, p.
39,
sur la duplicité du discours du Lion, VII, 1).
C'est une parole agissante et
efficace.
Voyez notamment comment le Chat annonce à la Souris qu'il va
la
tuer et comment l'Homme agit de même avec la Couleuvre (XII, 5, v.
19 à 21; X, 1, v.
1 à 3 et 32-33).
La parole du puissant est presque super
flue par rapport à l'action.
Le puissant n'a pas besoin de discourir, il peut
se contenter d'agir: c'est le sens de la leçon «politique» de la fable 10,
livre X (voir Texte 7, p.
70).
La parole des faibles.
Il faut noter toutefois que la fable occupe souvent le
temps de répit laissé par le bourreau à sa proie qui peut alors se défendre,
se justifier alors même que la cause est entendue, et le destin arrêté ...
ainsi
le Vieillard
en présence de la Mort (VIII, 1) ou la Souris inexpérimentée
face au vieux Chat (XII, 5).
La parole du faible peut aussi être offensive,
accusatrice (les
bêtes dressent le réquisitoire de l'Homme, X, 1; elles
contredisent les arguments raisonnables du sage Ulysse, XII, 1).
La sincé
rité est
rarement efficace: l'aveu expose à bien des déboires, parfois à la
mort (voir !'Âne, VII, 1).
En revanche le discours mensonger et flatteur est
efficace: c'est le seul moyen pour le faible de sauver sa peau (voir Texte 1
et 3, pp.
39 et 50).
L'éloquence est-elle toujours vaine? Trois exemples de beaux parleurs: un
Pédant, un Berger et un Paysan.
L'éloquence est vaine, désastreuse lors
qu'elle est déplacée comme chez le Pédant.
Le poète commente ainsi le
récit: «je hais /,es pièces d'éloquence/ Hors de 1Rur place, et qui n'ont pas de fin»
(IX, 5).
Le discours du Berger aux Poissons est inefficace.
Son éloquence
lyrique est vaine en apparence, mais s'adresse-t-il vraiment aux Poissons?
(voir Texte 7, p.
70)? Le discours du Paysan du Danube est un moment
exceptionnel dans les Fab/,es: un homme humble parle à des hommes puis
sants, les sénateurs romains; la sincérité de son discours donne à son pro
pos accusateur une virulence étonnante.
L'éloquence est finalement
récompensée contre toute attente.
En effet le Paysan du Danube finit son
discours avec lucidité, imaginant à quoi l'expose la sincérité (XI, 7, v.
81 à
89).
L'audace d'une telle prise de parole est rare..
»
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