PARNASSE, groupe littéraire français
Publié le 12/03/2019
Extrait du document
PARNASSE, groupe littéraire français de la seconde moitié du xixe s. Peu avant 1860, ceux qui vont devenir les « parnassiens » commencent à se réunir dans les cafés de la rive gauche ou dans les salons de Mme de Ricard ou de Nina de Callias, et à publier dans les mêmes éphémères revues : la Revue fantaisiste, fondée par Catulle Mendès en 1861 et disparue neuf mois après, la Revue du
progrès de L. X. de Ricard (1863-64), ou l’hebdomadaire l'Art (1865-66), né des cendres des deux précédents. Catulle Mendès propose alors une publication moins onéreuse qu'accueille l'éditeur Alphonse Lemerre et, en 1866, paraît un « recueil de vers nouveaux », le Parnasse contemporain, où s'expriment une quarantaine de poètes, certains déjà célèbres comme Leconte de Lisle, Baudelaire, Gautier, Heredia ou Banville, d'autres « jeunes espoirs » à l’instar de Verlaine ou Coppée. Le recueil connaît le succès, aussi bien à cause de sa qualité indéniable — le public y découvre, entre autres, « Madrigal triste » de Baudelaire, « les Fenêtres » de Mallarmé, « Mon rêve familier » de Verlaine qu'en raison des débats que sa parution suscite dans la presse (notamment les attaques de Barbey d'Aurevilly). Encouragé, Lemerre publie les premiers recueils de Coppée et Verlaine : les parnassiens étaient nés.
La critique a voulu définir l'écriture du groupe ainsi constitué ; c'était oublier qu'il n'y a jamais eu « école », et le titre choisi pour le fascicule est révélateur, qui, plus qu'avec la montagne des Muses, renoue avec la tradition classique des « pâmasses », petites publications hétérogènes. Il serait vain, également, d'y chercher un « manifeste » : le choix de Mendès eut pour principal critère l'amitié. Néanmoins, à la lecture de cet ensemble fortement typé (en témoigne son peu de résistance au pastiche et à la parodie) se dégagent les linéaments d'une poétique. Poétique essentiellement négative, puisqu'il n’y a guère que sur le rejet de l'inspiration lamartinienne que s'accordent les parnassiens. Dès qu'il s'agit de juger Musset ou Hugo, les divergences apparaissent et, si la poésie nouvelle s’érige en réaction contre le romantisme, elle en est cependant, avec un Gautier, l'héritière directe. Toutefois, l'image que les parnassiens ont généralement voulu donner du « poète idéal » est celle, déjà présente dans l'Art, d'un « penseur sérieux qui conçoit fortement et qui entoure ses conceptions d'images hardies et lentement ciselées », frère ennemi du romantique, ce « vates épi
«
l
e ptiqu e » qui émet «d'un seul jet.
sous
l'inspiration de je ne sais quelle muse
bavarde.
des vers faciles et incohé
rents >>.
Auss i, es t-ce le Leconte de Lisle
des Poèmes antiques P852) et des Poè
mes barbares (1862) qu'ils reconnais
sent pour maitre, recherchant après lui,
et selon leur sensibilité propre, l'impas
s ib ili té , la perfection formelle, la gratuité
de l'art.
Dès ses origi nes , le Parnasse s'est vu
reprocher d'oublier qu'il va lai t « mieux
être original en français que ridicule en
sanscrit » : la critique visait l'exotisme
du >, même modeste.
quand un Ban
ville, par son Petit Traité de poésie
française (1872), off re d'enseigner le
« métier >> de poète en quelques leçons ?
En novembre 1869, un deu xiè me Par
nasse contemporain.
dont la publication
en volume ( 1871) se trouva différée par
la Commune, parait en fascicules men
suels.
Déjà, les auteurs de second plan
occultent, par leur nombre, Verlaine et
Mallarmé.
Un troisième et dernier Par
nasse (1876) consommera la rupture
entre les maîtres d'hier, désormais
absents du sommaire (s u r 95 noms.
12
seulement appa.rtien nen t aux trois
séries), et les poètes publiés, restés
fidèles à une esthétique déjà périmée.
Signe des temps, le Parnassiculet
contemporain, recueil parodi que qui
avait accompagné les deux éditions pré·
cédentes, ne se fera plus entendre .
Mais
le Parnasse se survivra encore quelque
temps, sans bruit, jusqu'aux Trophées
(1893) de Heredia.
Il n'aura, en fait, été
qu'une étape d'une évolution poétique
qu' on a voulu figer; et si outre l'influence
exercée sur les écrivains étrangers, his
pana -amé rica ins notamment, la péren
nité du Parnasse est assurée, c'est par où
les contemporains ne l'attendaient
pas : par la voix de la « di ssi den ce >>.
Conscients du vieillissement rapide du
mouvement, nombre d'anciens fidèles
viennent grossir les rangs des « Vilains
Bonshommes » et se rassemblent sous
l'égide > de Charle s Cros.
Même si elle ne bouleverse pas le goût
des contemporains, une nouvelle poéti
que se forme, manifeste dès 1873, où
paraissent le Coffret de santal, de Cros .
les Amours jaunes de Corbière et Une
saison en enfer de Rimbaud.
C'est en elle
que le Parnasse trouve son véri table
sens : celui d'un foisonnement intellec
tuel qui , par sa prise de conscience de
la nature formelle de la poésie (mots
organisés selon une structure esthétique
et non pas seulement traducteurs de
« thè me s >> ré pu tés « poétiques >>}, per
mettait la naissance d'une écriture
nouvelle..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- fantaisistes (les), groupe littéraire français du début du XX e siècle, créé en réaction contre l'académisme des néoromantiques et des néosymbolistes.
- Français Devoir à la Maison : corpus Le groupement de textes proposé est constitué d’un genre littéraire précis; la poésie.
- CHATEAUBRIAND ET SON GROUPE LITTÉRAIRE SOUS L’EMPIRE (résumé & analyse)
- Fiche lecture: Thérèse Raquin Biographie Émile Zola (18401902) est un écrivain, critique littéraire et journaliste français, considéré comme le chef de file du naturalisme.
- Homework [Daft Punk] Homework [Daft Punk], album de techno réalisé par le groupe français Daft Punk, paru en 1997 sous le label Virgin.