Parlant de son roman Les Misérables, Victor Hugo écrit: «... Tant qu'il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. » On sait que les intentions de l'auteur, quand il composa Les Misérables, étaient de révéler au monde la réalité de la misère et ses conséquences ; vous direz, en faisant appel à votre culture personnelle, l'intérêt que présentent selon vous les œuvres animées de semblables intentions.
Publié le 26/02/2011
Extrait du document
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«
sur les égoïsmes particuliers) ;
— bref il faut tenter d'obliger les nantis à prendre conscience de la notion de solidarité.
Réalisation:
• C'est ce que fait V.
Hugo depuis bien avant la parution des Misérables.
• Il a mis 30 ans à édifier son œuvre sociale et humaine immense : Les Misérables.
• ...
d'abord intitulée Jean Tréjean ou Les Misères (il y travaille de 1845 à 1848).
• Puis il écrit Les Misérables, avec donc son titre définitif de 1860 à 1862.
• Mais le problème de la misère et de ses conséquences (ignorance, vol, crime, condamnation, écrasement par lasociété) le poursuit depuis plus longtemps encore, avec ses scandaleuses inégalités.
• Ainsi, Le Dernier Jour d'un Condamné (1828; exemple: ferrement des forçats...), et les multiples témoignagesvécus dans Choses vues (exemple: homme déterrant une croûte de pain dans un tas d'ordures pour la manger).
• C'est surtout ce qu'il réalise dans Les Misérables: peintures, épisodes, présentations (J.
Valjean rejeté de partoutquant il sort libéré du bagne ; rejet de Fantine, fille-mère) ; réquisitoires : en particulier, dans l'avant-propos d'oùest extraite la citation du sujet, il signale « la dégradation de l'homme par le prolétariat», et s'élève contre«l'asphyxie sociale».
Utilisation de l'œuvre littéraire.
• Mais une œuvre politico-didactique ne porte pas de façon agréable donc largement...
• D'où tout créateur se sert de fiction pour multiplier les sentiments du lecteur, d'exemples qui touchent...
• ...
et fait lever des pages : figures de personnages symboliques qui fixent allégoriquement les valeurs.
Exemples:Jean Valjean, les Thénardier qui représentent deux types de misérables, de caractères et de conditions et decomportement opposés.
Autre exemple : révoltes avec manifestations nuancées selon le milieu: Gavroche, Enjolras, Marius...
• Avoir, en plus, des convictions profondes ; l'écrivain mène un large combat, construit une haute épopée du bien etdu mal.
Généralisation.
Donc utilité absolue du livre et en général de l'œuvre d'art.
• Art = moyen pour étendre portée convaincante d'idées au plus grand nombre de lecteurs :
— moyen de provoquer l'homme, de le faire sortir de sa réserve, sa prudence, son égoïsme ;
— désir de s'adresser à plus qu'une élite, au peuple ;
— de fournir une image privilégiée i.e.
non pas embellie ou travestie mais exceptionnelle grâce au don de l'artiste quisait exprimer tout ce qu'un profane ne sait dire.
• Vertu et grandeur de l'artiste malgré et à cause du risque de son aventure « engagée » de parler pour ceux quisouffrent et de tirer l'autre» de «la stupidité des cailloux.
» (A.
Camus.)
• Si le terme d'« engagement » a pris de l'envergure depuis Sartre, l'acte engagé de l'artiste a toujours existé :
— entre autres, au XVIIIe siècle : les «philosophes» comme Voltaire et les affaires Calas, Sirven..., Diderot etl'Encyclopédie...
;
— attitudes humanitaires des romantiques, prises de position politiques : V.
Hugo, Lamartine, G.
Sand....
;
— naturalistes : E.
Zola, H.
Malot et leurs amis ;
— Engagement existentialiste, soit dialogue (A.
Camus), soit invectives ou tribune théâtrale (J.-P.
Sartre) ;
— enfin toute poésie lyrique fait vibrer « ses frères humains », car ce sentiment de solidarité humaine qui jaillit àtravers l'amour, la mort, la destinée...
en est la base ;
— idem: épopée, car elle «exalte les valeurs unanimement reconnues par un peuple» Senninger : exemple : LaChanson de Roland..
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- Parlant de son roman les Misérables, Victor Hugo écrit : « ... Tant qu'il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. » On sait que les intentions de l'auteur, quand il composa les Misérables, étaient de révéler au monde la réalité de la misère et ses conséquences; vous direz, en faisant appel à votre culture personnelle, l'intérêt que présentent selon vous les oeuvres animées de semblables intentions. ?
- Victor Hugo écrit : «La nature procède par contrastes. C'est par les oppositions qu'elle fait saillir les objets. C'est par leurs contraires qu'elle fait sentir les choses, le jour par la nuit, le chaud par le froid, etc.; toute clarté fait ombre. De là le relief, le contour, la proportion, le rapport, la réalité. La création, la vie, le destin, ne sont pour l'homme qu'un immense clair-obscur. Le poète, ce philosophe du concret et ce peintre de l'abstrait, le poète, ce penseur suprême,
- Benjamin Constant a écrit : « Cette fureur de reconnaître dans les ouvrages d'imagination des individus qu'on rencontre dans le monde est pour les ouvrages un véritable fléau. Elle les dégrade, leur imprime une direction fausse, détruit leur intérêt et anéantit leur utilité. Chercher des allusions dans un roman, c'est préférer la tracasserie à la nature et substituer le commérage à l'observation du coeur humain. » Jusqu'à quel point la protestation de Constant vous paraît-elle légitime
- Paul Valéry écrit dans le Préambule pour le Catalogue
- Victor Hugo, Les Misérables, 1862, 1ère partie, Livre 7ème, Chapitre 3 : Une tempête sous un crâne de « Il se demanda donc où il en était... » / « Pour la 1ère fois depuis 8 années » à «...c'était en sortir en réalité.»)