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« Parfum exotique », Les Fleurs du Mal, 1857, Baudelaire

Publié le 26/04/2011

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baudelaire
Parfum exotique est le premier poème de la section consacrée à Jeanne Duval dans la partie Spleen et Idéal de l’œuvre de Baudelaire, Les Fleurs du Mal. Jeanne Duval, la maîtresse antillaise de Baudelaire rencontrée en 1842 incarne la Femme dans ce poème mais s’efface rapidement en raison de la puissance de son parfum. Ce-dernier engendre une vision imaginaire et idéalisée qui se répercute dans le titre du poème par le terme « exotique «. Ce sonnet classique intègre deux quatrains qui définissent la circonstance des voyages et paysages exotiques ainsi que deux tercets où Baudelaire intègre un jeu de correspondance entre les sensations. Dans un premier temps, nous verrons quelle vision ce poème nous donne du paradis Baudelairien, paradis qui prend dans un deuxième temps des tournures envahissantes. 


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« puissance du parfum qui engendre une vision de lumière : on passe du parfum à la vue.

Il existe tout au long dupoème une pluralité des sensations avec la sensation olfactive (v.2 et 12 « je respire », « parfum »), visuelle (v.3 et10 « je vois »), gustative (v.6 « des fruits savoureux »), auditive (v.14 « chant ») et même le toucher peut êtreprésent par la sensation de chaleur (« chaleureux ») au vers 2.

Finalement, la rêverie s'épanouit en fonction dessensations.Il s'agit bien d'une rêverie, car même si la synesthésie s'inscrit dans le réel avec des verbes au mode indicatif,toutes les descriptions relève d'un contexte idyllique, qui relève de l'utopie et témoigne de l'absence de distinctionentre ce qui relève de la réalité et ce qui tient au domaine de l'utopieDéjà le poète semble comme étourdi par ce mélange des sens, qui va jusqu'à toucher son « âme » vers 14 et lechant des mariniers apparaît comme une sorte d'envoutement, qui plonge le poète dans une sorte de torpeur.Si les deux premiers quatrains présentent un contexte inoffensif pour celui qui le contemple, les deux tercets suivantapprofondissent la vision idyllique tout en envahissant le contemplateur tout entier : le sentiment de plein estillustré par l'image du port et la métonymie des « voiles et de mâts » au vers 10, pour désigner les bateaux, qui «rempli »ssent le port.

« La vague marine » semble d'ailleurs bercer l'atmosphère ce qui renforçant l'idée de torpeur,qui parcoure ces deux tercets.Enfin c'est la nature, qui envahit le poète tout entier, avec la référence aux « verts tamariniers » vers 12, véritableroi des arbres à Madagascar, il est même sacré.

Le parfum prend ici une dimension telle que l'air en est empli etprovoque même chez celui qui le sent un « enfle »ment de la narine vers 13Ces deux derniers tercets plus qu'un simple écho, approfondissent l'idée de rêverie développée par les deuxquatrains et ajoutent au poème une touche exotique Le vers de chute est le point d'apogée des sensations ; il marque l'extase baudelairienne et le passage du plansensuel au plan spirituel avec l' « âme » du poète, après le corps, touchée par ce cadre paradisiaque.

La « Vénusnoire » inspiratrice de ce poème vécut avec Baudelaire une relation tumultueuse mais aussi authentique et exotiqueque ce sonnet. On retrouve ici les caractéristiques de Baudelaire et du symbolisme : passage du sensuel au spirituel,correspondance entre les sensations.La recherche d'idéal se trouve au sein d'un sonnet classique par l'intermédiaire d'une vision imaginaire : pourBaudelaire, le bonheur ne peut exister que dans cette recherche d'idéal et par l'intermédiaire d'une rêverie. IntroI – le paradis Baudelairien un lieu idylliqueII – qui prend des tournures envahissantesConclusion. »

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