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Par quelles images Montaigne désigne-t-il l'ecriture autobiograghique ?

Publié le 25/12/2019

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montaigne

i. La ressemblance

Le portrait.

Les Essais sont, pour une grande part, un autoportrait de leur auteur; Montaigne le souligne par l’emploi fréquent du verbe «peindre» (en particulier, dans le texte n° 1 : «c’est moi que je peins»). Dans le même domaine, le mot « couleurs » indique sous sa plume à la fois la netteté du portrait et la diversité de ses facettes. Le mot «figure» (c’est-à-dire l’image, la représentation) appartient aussi à l’art «figuratif» (texte n° 2); il désigne l’image que Montaigne donne de lui-même dans ses Essais.

Le moulage.

Pour expliquer le rapport de l’image au modèle dans l’écriture autobiographique, Montaigne emprunte au vocabulaire de l’artisanat les mots «moule», «patron», «former» (au XVIe siècle, une «forme» est justement un «moule»), et également le mot «façon» («ma façon simple», texte n° 1) qui désigne la «mise en forme» de la matière (à rapprocher du verbe «façonner»). Tous ces termes soulignent en outre le caractère «formateur» de l’écriture intime.

montaigne

« (texte n° 2.).

Les métaphores de l'aliment (les verbes «digérer» ou «se dégorger», texte n° 2.) comparent l'acte d'écrire à une fonction organique qui s'opère au plus intime de l'être.

Les lecteurs de Montaigne doi­ vent à leur tour s'assimiler le livre, écrit pour qu'ils «nourrissent plus entière et plus vive la connaissance qu'ils ont eue de (lui)» (texte n° 1 ).

Dans la phrase : «je suis moi~même la matière de mon livre» (texte n° 1), le mot «matière» doit être pris dans son sens premier, c'est-à-dire «substa.nce» et pas seule­ ment «sujet».

Cette fusion intime de l'œuvre et de son auteur, cette action réciproque de l'un sur l'autre se trouvent parfaitement résumées dans l'emploi du verbe «faire»: «Je n'ai pas plus fait mon livre que mon livre m'a fait» (texte n° 2.).

20. »

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