PANTAGRUEL de Rabelais (fiche de lecture)

« figurer dans toutes les anthologies.

Rappelons d'abord que Rabelais n'y invente rien : il se contente de reprendre les programmes d'études préconisés par leshumanistes de son temps, en donnant à la réflexion paternelle un tour théologique et philosophique.

Le contexte de la lettre intrigue le lecteur par sa bouffonnerie quicontraste avec le sérieux des formules employées par Gargantua : le chapitre 7 déroule une interminable liste d'ouvrages aux titres grotesques tandis que le chapitre 8montre un Pantagruel perplexe et incapable de comprendre le sens des langues utilisés par Panurge.

Lire en continuité les chapitres 7, 8 et 9, c'est admettre quel'éducation du géant ne se résume pas aux préceptes de la lettre paternelle, mais qu'elle consiste en un apprentissage du langage qui place le protagoniste dans dessituations variées. On remarque également que le séjour parisien, qui forme l'essentiel du récit (chapitre 7 à 23) confronte le héros à des langues multiples et que « la vie se présente àlui sous forme d'ensemble linguistique discordants » (François Rigolot, Les langages de Rabelais).

Tous ces épisodes dessinent l'image d'un monde complexe ettouffu, hérissé de signes incompréhensibles.

L'éducation de Pantagruel ne se résume alors pas au commerce des grands textes de l'Antiquité gréco-latine maisimplique une constante ouverture aux langages du monde. V) La guerre Education et guerre sont liées : ce ne sont pas deux thèmes développés tour à tour mais deux manières de mettre à l'épreuve les forces du héros et de faire rebondirune question fondamentale.

La guerre est un scandale qui doit être expulsé de l'horizon, tout comme les apprentissages aliénants et les conceptions mécaniques dusavoir.

On remarque que la même opposition entre barbarie et civilisation structure les chapitres consacrés à l'éducation du géant et les épisodes guerriers.

DansPantagruel, la guerre contre le roi Anarche et les géants prend cependant des allures de spectacle bouffon. VI) Le comique Si Rabelais a pu être compris et apprécié de ses contemporains et de ses successeurs immédiats, c'est que la culture populaire demeurait encore vivace et nourrissaitl'imaginaire collectif.

A partir de la fin du 16e siècle, et surtout du 17e, de grands partages se mettent en place (rire/sérieux, genres sublimes/culture populaire), quine permettent plus d'apprécier l'œuvre rabelaisienne dans son unité fondamentale.

Mikhaïl Bakhtine explique ce phénomène dans op.cit.

p80-81.Tout au long du récit, on remarque que Rabelais a volontairement mis en avant le surnaturel face à la taille du géant.

Pantagruel arrive ainsi à se promener dansParis avec son ami Panurge alors qu'il peut abriter une armée entière sur sa langue ! Conclusion Rabelais exprime dans Pantagruel sa vision de l'homme : le gigantisme est très symbolique dans son œuvre.

Sous ce texte structuré, différents thèmes sont dégagés,particulièrement l'éducation, comme en témoigne l'enseignement du héros et la lettre de Gargantua à son fils.

Le comique, malgré notre époque différente à la sienne,reste présent ainsi que la guerre.

Rabelais critique le moyen-âge en n'oubliant pas ses idées humanistes qui placent l'homme au centre du monde, représentées ici parle gigantisme de Pantagruel.

Mais ce personnage à la stature effrayante est d'abord un joyeux compagnon friand d'amitié et d'aventures collectives.

Bouffonnerie etsérieux, chez Rabelais, ont toujours partie liée.

Les péripéties débridées de ses héros lui permettent de s'interroger sur une époque complexe où aucun domaine,éducation, politique, morale et religion, ne peut prétendre échapper au bouleversement. Bibliographie ▪ Pantagruel Gargantua, Edition présentée, annotée et commentée par Pierre MARI.

Petits classiques LAROUSSE. ▪ Rabelais François, Encyclopédie Microsoft Encarta 99. ▪ http://web.lyon.iufm.fr/formateurs/lyon/product/quichotte/don1/rabelais2/html ▪ http://pages.globetrotter.net/pcbr/rabelais.html. »