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« On vit, on parle… », Victor Hugo, Les Contemplations.

Publié le 10/06/2012

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hugo

§  En suivant la réflexion que nous avons menée, je vous propose ici une organisation du commentaire :

 

-          I – Un tableau de l’existence humaine 

 

-          A. le déroulement de la vie 

-          Victor Hugo évoque les temps forts de sa vie : la formation (v. 2-3) ; la vie sociale (v. 3-5) ; les amours (v. 6-8) ; l’engagement (V.13-19) sans jamais toutefois se désigner par la marque d’un pronom personnel de la 1ère personne du singulier.

-          Faisant le choix d’une énonciation discrète où la figure du poète se confond avec tout homme, V. Hugo trace un cheminement biologique grâce la structure de son poème (-> indices temporels : « matin «, « on déjeune «, gradation temporelle « une mère une sœur, une fille «, jusqu’à la mort (v. 20).

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« II - Une contemplation - A.

Un regard critique et rétrospectif : Tel un poème à chute, le lecteur éclaire sa première lecture à la lumière de la révélation du dernier vers : - la nature (« le chant des oiseaux dans les bois »), rappelle dès lors le caractère fragile et transitoire de l'existence.

La jouissance des nour ritures terrestres est éphémère (« on déjeune en lisant son journal » - > notation réaliste ).

- Les liens familiaux (« mère, sœur, fille ») se brisent ; « une femme », « la sombre assemblée » disparaissent en même temps que le poème (l’édifice verbal d’Hug o s’anéantit ).

- Rétrospectivement l’activité humaine semble vaine et absurde.

Grammaticalement balloté entre les fonctions de sujet et d’objet (« le but qu’on veut, le sort qui vous prend »), l’homme se laisse porter dans l’océan troublé de la vie (« on est flot dans la foule, âme dans la tempête ») car la « lutte » est inégale malgré ses « efforts » (v.

20).

- > vers le registre pathétique.

(2).

- B.

Une méditation poétique : l’art du poème.

Pourtant, loin de dresser un constat défaitiste, le poème apparaît comme une arme qui lutte contre le temps : une argumentation efficace qui nous pousse vers l’action (« La Contemplation » au sens hugolien) - Le poème, par sa brièveté et son « unité organique » (selon Suzanne Bernard) forme un univers fe rmé et autonome.

Le poème hugolien est ici un concentré de condition humaine, un monde à lui tout seul, créé par des effets de sens, de rimes et de rythme.

(4) - sans envolées lyriques, le poème utilise un vocabulaire et une syntaxe simples qui « parlent » au lecteur (phrases brèves sans coordination : « On vit, on parle, on a… » = juxtaposition).

L a mort elle-même y est décrite très humblement (seulement trois caractéristiques = pas d’allégorie, qu’elle soit effrayante ou rassurante (3)).

Une économie de m oyens qui rend d’autant plus saisissante sa description - > La mort, c’est l’inconnu, l’indicible…et la brièveté de cette phrase nominale le reflète parfaitement.

- Mais sa clausule saisissante, et la notation réaliste du paratexte « en revenant du cimetière » nous engage vers une méditation grave.

Ce texte nous offre ainsi à considérer la souffrance personnelle du poète mais l’érige en œuvre d’art grâce à la versification et la rend universelle.

- > cf.

principes du mouvement romantique.

 Conclusion : Devant le mystère de la vie, le poète s’interroge et nous entraine jusqu’au bord de la tombe, dans ses « Contemplations ».

Ainsi, Victor Hugo part de l’observation (narration / énonciation) pour gagner l’ampleur de la méditation sur le sens de la vie.

Il fait le bilan d’une existence pleine et réussie d’un homme pris dans le tourbillon des succès pour conclure brutalement par le silence de la tombe.

(1) cf la réflexion de l’Ecclésiaste (dans la Bible hébraïque) : "Vanitas Vanitatum et omnia Vanitas" - > v anité des vanités, et tout est vanité.) ( 2) Mais retenez : « ceux qui vivent sont ceux qui luttent » écrivait Hugo dans Les Châtiments .

(3) notez que les deux auteurs que cite Hugo au vers 3 (Virgile et Dante) ont tout deux écrit sur « La descente aux E nfers »….

et c ’est autrement effrayant.

(4) « La poésie n'a été pour moi que ce qu'est la prière, le plus beau et le plus intense des actes de la pensée, mais le plus court et celui qui dérobe le moins de temps au travail du jour.

La poésie, c'est le chant intérieur.

»Chateaubriand ; Remarque : « Je veux être Chateaubriand ou rien.

» écrivait Victor Hugo sur un de ses cahier s d'écolier à l'âge de 14 ans.. »

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