« On se plaint quelquefois des écrivains qui disent moi. Parlez-nous de nous, leur crie-t-on. Hélas! quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas? Ah! insensé qui crois que je ne suis pas toi! » (Victor Hugo.)
Publié le 07/02/2016
Extrait du document
(Victor Hugo.)
1. Elle est plus émouvante et plus vraie. La poésie classique peut paraître froide et conventionnelle. Le poète romantique nous parle de lui-même, il prend comme « cordes de sa lyre » les fibres mêmes du cœur humain. S’il est sincère et sait donner à l’expression de ses sentiments un caractère de généralité assez étendu pour rencontrer nos propres sentiments, il nous touche plus profondément. Exemple : Le Lac... La tristesse d’Olympia... Les sanglots de Musset.
«
VICTOR IIUGO
103
siècle avait
d.'x ans...
A Villequier,...
Chdtimcnts,
etc.
Musset : le Pélican.
II.
Avantages.
1 EHe est plus émouvante et plus vraie.
La poésie classique
peut paraître froide et conventionnelle.
Le poète romantique
nous parle de lui-même, il prend comme « cordes de sa lyre
les fibres mêmes du coeur humain.
S'il est sincère et sait donner
à
l'expression de ses sentiments un caractère de généralité assez
étendu pour rencontrer nos propres sentiments, il nous touche
plus profondément.
Exemple
: Le Lac...
La tristesse d'Olympio...
Les sanglots de Musset.
2.
En nous parlant de lui, le poète nous parle, en effet, de
nous-mêmes.
(Chaque homme porte en soi la /orme entière de
l'humaine condition.)
Mêmes passions, mêmes sentiments,
mêmes rêves, mêmes espérances....
Quel père nese reconnaîtra
dans l'ode
A Villequier?...
Le meilleur moyen de nous
toucher, c'est, pour le poète, de laisser parler son coeur.
III.
Dangers.
Est-ce
à
dire que la poésie personnelle soit sans danger?
1.
11 est facile de tomber dans des abus choquants ou ridi-
cules.
Musset, dans le
Merle blanc,
les montre bien du doigt.
Le
poète croit que tout ce qui le concerne intéresse le lecteur.
Il ne lui épargne rien, se confesse et confesse les autres en
public, livre
à
la risée ou
à
la pitié ses secrets les plus intimes.
2.
Il peut aussi poser, désirer nous étonner par l'étalage de
sentiments rares ou de souffrances inouïes...
Tous les Roman-
tiques sont des êtres d'exception ou du moins ont voulu nous
le persuader.
Or, ils ne nous intéressent qu'autant qu'ils nous
ressemblent.
Nous nous garderons bien de condamner, pour cela, la poésie
personnelle qui a produit de si beaux chefs-d'oeuvre.
C'est
d'ailleurs, dans leurs romans autobiographiques plus que dans
leurs poésies que les Romantiques sont tombés dans les excès
qu'on vient de signaler.
Comme dit Faguet
(X Vie siècle, p.
315):
Il n'est mauvais de parler de soi que quand on songe à en parler.
Parler de soi en se parlant à soi-même, c'est proprement la ,tsédi.
tation et c'est proprement se laisser eiçre...
P..
»
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- Victor Hugo a écrit dans la préface des Contemplations (1856) : On se plaint quelquefois des écrivains qui disent moi. Parlez-nous de nous, leur crie-t-on. Hélas ! quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! insensé, qui crois que je ne suis pas toi. Vous discuterez cette affirmation en prenant pour exemples un ou plusieurs des poèmes romantiques que vous connaissez le mieux.
- Hugo écrit dans la préface des Contemplations : « On se plaint quelquefois des écrivains qui disent « moi ». Parlez-nous de nous, leur crie-t-on. Hélas ! Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Ah ! Insensé qui crois que je ne suis pas toi ! » Vous discuterez cette affirmation.
- « Ah insensé, qui crois que je ne suis pas toi ! » a écrit Victor Hugo dans la préface des Contemplations. Dans quelle mesure l’expérience personnelle des poètes peut-elle concerner le lecteur ?
- Ah ! insensé qui crois que je ne suis pas toi. Victor Hugo
- Ah ! Insensé qui crois que je ne suis pas toi ! (Victor HUGO)