On peut définir ainsi la comédie, dit Chamfort, l'art de faire servir la malignité humaine à la correction des mœurs.
Publié le 07/02/2016
Extrait du document
I. La comédie utilise la malignité humaine.
Nous allons à la comédie pour rire et nous moquer, car nous sommes naturellement méchants et heureux de voir les autres en faute ou en posture ridicule. Molière donne amplement satisfaction à ce penchant. Il nous fait rire :
1. des travers, des ridicules, des manies plus ou moins inoffensives : affectation dans le langage et les manières (précieux, marquis) ;
Vanité, sottes prétentions (bourgeois gentilhomme):
Science livresque unie à la sottise (médecins, femmes savantes);
«
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xvIIe
SIÈCLE
cateur ni même un moraliste de profession.
Il ne s'adresse pas
à ce qu'il y a de plus élevé en nous et nous lui demandons
surtout de nous faire rire : on ne va pas à la comédie comme
au sermon.
N'empêche qu'on peut quand même en tirer un
certain profit moral.
C'est ce que dit Chamfort.
Molière nous
servira d'exemple.
I.
La comédie utilise la malignité humaine.
Nous allons à la comédie pour rire et nous moquer, car
nous sommes naturellement méchants et heureux de voir les
autres en faute ou en posture ridicule.
Molière donne ample-
ment satisfaction à ce penchant.
Il nous fait rire
L
des travers, des ridicules, des
manies plus ou moins
inoffensives affectation dans le langage et les manières (pré-
cieux, marquis);
Vanité, sottes prétentions (bourgeois gentilhomme);
Science livresque unie à la sottise (médecins, femmes
savantes);
Maris menés par leurs femmes, malades bien portants, etc.,
2.
des vices
qui nous sont présentés comme ridicules.
L'avare, l'hypocrite sont odieux sans doute, leurs vices ont
des conséquences désastreuses pour eux et pour leur famille.
Mais ils ne nous font pas peur, ils nous font rire et par leur
attitude, et par leurs mots (Sans dot...
Le paucre homme...)
et par les situations grotesques où leurs manies les conduisent
(Orgon sous la table, Harpagon volé);
-
3.
des gens vertueux eux-mêmes,
car c'est un fait que les
honnêtes gens sont souvent ridicules chez Molière : les uns
sont niais et trop confiants (Orgon), les autres sont grincheux
et atrabilaires (Alceste), et c'est un effet de notre malignité
d'aimer trouver des ridicules chez ceux que nous estimons.
II.
Cela peut
-II
nous corriger?
Il fut distinguer
Cela ne peut pas nous inspirer l'amour de la vertu pour elle-
même.
Cela ne peut pas non plus corriger les coquins, les avares,
les hypocrites...
Mais cela peut nous corriger de nos manies
et de nos travers, et le profit n'est pas mince.
Nous n'aimons
pas qu'on se moque de nous.
Nous préférons même quelquefois
exciter la crainte et l'indignation plutôt que
la.
risée..
»
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