On dit que « L'habit ne fait pas le moine ». Pensez-vous que ce proverbe soit illustré dans Le Père Goriot de Balzac ?
Publié le 07/10/2018
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Cependant, plusieurs objections peuvent survenir. A commencer par les préjugés que nous avons sur les gens. Il est vrai que nous nous faisons vite une idée sur une personne avec son apparence physique, c'est excessivement difficile à améliorer. Cependant, le meilleur moyen pour se faire une idée de quelqu'un est de cerner sa personnalité. Bien que les pensionnaires ont eu un apriori sur Rastignac, ils ont appris à le connaître et ont vu en lui un jeune audacieux. Ils n'ont donc pas totalement jugé Rastignac sur son apparence. Son seul but est de s'élever dans la société et même si ses vêtements ne vont pas tout d'un coup le changer, sa nouvelle apparence et tout ce qu'il a appris de sa cousine madame de Beauséant vont lui donner accès à de nombreuses rencontres comme Delphine de Nucingen. Son apprentissage pour améliorer son apparence lui a permis d'être mieux reconnu. Cependant, il aura beaucoup de dettes qui le freineront dans son ascension sociale.
De plus,
Rastignac est toujours resté honnête avec les autres, il n'a jamais voulu jouer de rôle ou mentir. Nous pourrions penser qu'il n'agit que par profit comme les filles de Goriot et leur mari mais cette hypothèse est aisée à rejeter. En effet, même quand le père Goriot n'a plus d'argent, Rastignac vient encore s'occuper de lui. D'ailleurs, il est le seul, avec Bianchon et Christophe, a être présent à l'enterrement de Goriot (page 290). Dans son cas, l'habit ne ferait-il pas le moine ?
De plus, un homme qui reste honnête avec les autres, ne masque rien de sa personnalité pour être mieux vu et incarne la générosité. Il montre des exceptions au proverbe qui nous intéresse et souligne qu'il n'est pas nécessairement universel. Le père Goriot incarne cet homme. En effet, il ne masque pas du tout sa situation financière qui se dégrade. Il aurait très bien pu feindre d'avoir plus d'argent qu'il n'en avait mais il reste honnête et est bien obligé de monter les étages de la pension (page 59). Son apparence physique correspond très bien à sa situation sociale et financière. Il est souvent pessimiste mais il regarde toujours la vérité en face, sauf au sujet de ses filles. Le fait qu'il soit le « christ de la paternité » explique sans doute cette attitude.
Il ne juge pas les autres avec un apriori. Dans son cas, les apparences ne sont donc pas trompeuses.
Même si quelqu'un tente de donner une image positive alors que son moral n'est pas bon, son apparence peut correspondre avec ce qu'il a réellement. Reprenons madame de Beauséant, malheureuse il est vrai, mais dont l'apparence d'une femme riche, respectée et attentionnée concorde bien avec la réalité des faits. Elle est vraiment riche, elle aide son cousin Eugène à percer dans son monde et tout le monde l'apprécie.
«
l’escroc, dans le livre.
La description que Balzac nous en
fait est bien entendu très précise, plusieurs personnages
insistent sur des caractéristiques étranges de cet homme : ils
remarquent vite que ses favoris sont teints, ses cheveux ont
une apparence bizarre et qu’il s’habille modestement mais
souvent avec un haut-de-forme (page 38).
De plus, lorsqu’il
sort de la pension Vauquer il s’adresse souvent à la
propriétaire en l’appelant « maman », cette marque d’affection
vise en réalité à attendrir madame Vauquer pour éviter tout
soupçon de sa part à l’égard de Vautrin.
En partant, il parle
toujours de ses affaires sans pour autant en divulguer la
nature.
Tous ses mensonges seront finalement dévoilés lorsque
mademoiselle Michonneau et Poiret le dénoncent au responsable
de la police, Gondureau.
Tous les pensionnaires découvrent
alors Vautrin sous son vrai
jour, malhonnête, sans ses cachoteries destinées à masquer son
identité.
En réalité, Vautrin s’appelle Jacques Collin alias «
Trompe-la-mort », banquier des malfrats et échappé de prison.
Balzac nous montre donc ici à merveille qu’il ne faut pas se
fier aux apparences.
Dans un deuxième temps, nous devons nous interroger sur les
jugements des autres.
Qu’est-ce qui pourrait être préférable
entre le fait de juger les autres sans les connaître ou de
soi-même être jugé ? L’une vous qualifierait d’irrespectueux
envers les autres et l’autre n’est pas plus avantageuse pour
vous qui êtes visé.
Il arrive très fréquemment que nous
jugions les gens sur leur apparence.
Par exemple, le père
Goriot en a souffert quand les autres pensionnaires
l’accusaient de se ruiner à payer de jeunes et jolies dames de
compagnie qui venaient lui rendre fréquemment visite.
Pourtant, ces jeunes dames n’étaient que les filles de Goriot
(page 50).
Ils se sont donc trompés sur son compte.
Un
deuxième exemple prouve aussi que les pensionnaires ont des
préjugés.
Lorsque Rastignac arrive au début du roman dans la
maison Vauquer, Vautrin le charrie parce qu’il vient de
province.
Les gens rient quand il dit qu’il vient étudier le
droit à Paris, ville de tous les excès (page 56).
Ce n’est pas
parce qu’il vient de province qu’il est un paysan qui ne
connaît rien
de la vie en ville, au contraire il a des idées de grandeur et
est très conquérant puisque ce personnage est un type humain,
l’ambitieux.
Mais à son arrivée ils ont eu un mauvais apriori
sur lui.
Lorsqu’une personne s’occupe d’une autre, cela ne veut pas
nécessairement dire qu’elle est profondément serviable.
En
effet, il se peut que cette attitude ne soit pas désintéressée
et que, quand la carotte a disparu, cette personne n’agisse
plus comme elle l’avait fait auparavant, des hypocrites
autrement dit.
A partir du moment où une personne ment sur ses
vraies intentions, elle joue un rôle et le proverbe est donc
applicable.
Nous pouvons citer l’exemple des deux filles du
père Goriot, Anastasie et Delphine, qui viennent régulièrement
rendre visite à leur père qui s’est très bien occupé d’elles
en leur donnant la meilleure éducation possible, les gâtant
sans relâche et dépensant sans compter pour elles.
Lorsque
2.
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