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On dit que le travail des champ ennoblit l'homme. Exposez les raisons qui motivent cette opinion et cherchez quels traits moraux on trouve souvent chez le paysan français et qui semblent justement tenir à son genre de vie

Publié le 18/05/2012

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travail

La Terre façonne l'homme. Essayons donc, nous aussi, de comprendre sa haute leçon. Revenons à la vie à la campagne, au travail des champs, dont nous sommes peut-être plus à même de saisir la beauté profonde, beauté du cadre, beauté du geste, beauté de l'idée. Le paysan donne du pain au monde, et qu'il le veuille ou non, il est élevé, moralement, par cette pensée et par l'atmosphère de silence oet de gravité dans laquelle ...

 

travail

« -87- ct qui constitue ce qu'on pourrait très bien nommer une " for­ mation professionnelle », c'est-à-dire une sorte d' éduca ti ou mo­ rale et intellectuelle, facilitée par les efforts dans tel ou tel sens, le~ J>réoccupations habitueUes, les contraintes et les disciplines imposées par la profession.

Un éducateur ne devra-t-il pas, plus qu'un autre, faire attention aux exemples qu'il donne P Un ma­ gistrat ne se sentira-t-il pas tenu à plus de justice encore dans l'ordinaire de la vie, dans l'énoncé de ses.

opinions P Un officier n'aura-t-il pas, tout naturellement, plus d·e facilité à montrer du ~ourage ! Le genre de vic, le genre de travail influent donc à coup sûr sur notre pens.ée, nos idées, notre manière d'être.

Or, il eot évident que le paysan qui a une vie saine, qui contemple de beaux hor.izous, en respirant un air pur, qui accomplit un noble la.beur, en subit le reflet dans son caractère, surtout quand cette infln·ence s'exerce de façon atavique.

Quelles sont donc les JÏ.dées quê son travail peut lui suggérer P Le paysan accoonplit un·e œuvre éminemment utile, il est en contact avec toutes les réalités de la terre, de la vie.

Aussi re­ pouss·e-t-il, en général, toute phraséologie, toute utopie.

Il a du bon sens, il raisonne juste, il comprend la néoossité de l'ordre ;:ocial, d'une certaine discipline; les thèses perturbatrices que l'ouvrier des villes accueille trop souvent trouvent le paysan réservé et d~fiant, et même parfois franchement hostile.

Il appréci-e les joies saines, naturelles," et il ne comprendrait rien aux dis­ tractions compliquées de certains.

La vie aux champs fait voir tou­ t!'" cho"_es d'une façon vraie et normale.

Il aime la tradition, car l'attachem~nt à la terre lui ap·pr·end la stabilité et la durée.

JI connaH la valeur des choses, ayant travaillé et peiné assez dur pour cela, et la grande vertu d'économie qui a aujourd'hui si peu (\'adeptes clans tous les milieux citadins se conserve au moins dans J.es campagnes et c'est une des forces de notre pays.

La Terre façonne .1 'homme.

Essayons donc, nous aussi, de comprendre sa haute leçon.

Revenons à la vie à la campagne, au lravail des champs, dont nous sommes p-eut-être plus à même de saisir la beauté profonde, beauté du cadre, beauté du geste, beauté de l'idée.

Le paysan donne du pain au monde, et qu'il le veuille ou non, il est élevé, moralement, par cette pensée et par l'atmosphère de silence oet de gravité dans laquelle il tra­ vaille.

La grande paix de la nature nous pénètre peu à peu, et, pour supporter cette paix, il faut avoir celle d-e l'âme, sans cela, le con­ traste est trop pénible.

Pour guérir le& maux causés par la hâte fébrile de notre vic moderne, là est J.e remède souv·erain.

Puissent les hommes de notre temps le comprendre et aller le chercher où il est.

C '.est en reprenant contact avec la terre que notre époque retrouvera la santé morale et physique.. »

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