On dit : Corneille est venu le premier, il a créé le théâtre. Je ne puis souscrire à cela. Corneille avait de grands modèles parmi les anciens. Racine ne l'a pas suivi, personne n'a pris une route, je ne dis pas plus différente, mais plus opposée; personne n'est plus original à meilleur titre. » (Vauvenargues.)
Publié le 07/02/2016
Extrait du document
beaucoup de sentences (Sénèque le tragique, Lucain et Sérteque le philosophe).
2. A ses prédécesseurs dont il avait reçu, comme Corneille, le cadré et les règles du genre ; son génie s’y adapte très facilement, il y est très à l’aise.
3. A Corneille lui-même, Jont il a fait un si bel éloge àl’Aca-démie en 1685, et qui le premier fit de la tragédie un drame psychologique, une étude d’âmes et un conflit de volontés.
II. Cependant il n’a passuivi Cotneille, il a même pris une route opposée.
1. Ii n’a pas la même conception du théâtre (quoique son système dramatique soit exactement celui de Corneille porté à la perfection).
On dit : Corneille est venu le premier, il a créé le théâtre. Je ne puis souscrire à cela. Corneille avait de grands modèles parmi les anciens. Racine ne l'a pas suivi, personne n'a pris une route, je ne dis pas plus différente, mais plus opposée; personne n'est plus original à meilleur titre. » (Vauvenargues.)
«
CORNEILLE ET RACINE
57
beaucoup de
Sentences
(Sénèque le tragique, Lucain et Séneque
le philosophe).
2.
A ses
prédécesseurs dont il avait reçu, comme Corneille, le
cadre et les règles du genre; son génie s'y adapte très facilement,
il y est très à l'aise.
3.
A Corneille lui-même, dont il a fait un si bel éloge àl'Aca- démie en 1685, et qui le premier fit de la tragédie un drame psy-
chologique, une étude d'âmes et un conflit de volontés.
II.
Cependant il n'a pas suivi Corneille, lia même pris
une route opposée.
1.
Il n'a pas la même conception du
théâtre (quoique son
système dramatique soit exactement celui de Corneille porté
à la perfection).
Il
ne
recherchera plus le grand, le merveilleux,
l'extraordinaire, mais le naturel et le vraisemblable, sujets
communs embellis de tous les prestiges de la poésie.
2.
Ni
de l'homme,
qui est pour lui, non un être capable de
se dominer et maître de sa destinée, mais un être faible, ondoyant
et contradictoire.
3.
Enfin, il fait de
l'amour la passion dominante de
son théâtre,
alors que Corneille préférait quelque passion virile et quelque
intérêt d'État.
III.
Personne n'est plus original à meilleur titre.
« L'écrivain original n'est pas celui qui n'imite personne,
mais celui que personne ne peut imiter »
dit Chateaubriand.
C'est bien le cas de Racine, inimitable.
1.
Bans sa psychologie riche, profonde, nuancée...
(l'homme
ni tout à fait bon, ni tout à fait mauvais...), variée (délicatesses
du sentiment, tourments du coeur...).
2.
Bans son art savant et simple à la fois (comment il cons-
truit une pièce).
3.
flans son style
poétique, harmonieux, évocateur.
Racine et Corneille ont été tous deux imités.
Pour se rendre
compte de leur originalité, il suffit de les comparer avec leurs
successeurs.
Voltaire qui a passé longtemps pour leur rival
heureux nous parait maintenant bien au-dessous..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Racine, au dire de son fils, avait soumis sa tragédie d'Alexandre au jugement de Corneille : celui-ci dit à l'auteur qu'il avait un grand talent pour la poésie, mais qu'il n'en avait pas pour le théâtre. Sainte-Beuve, dans son zèle romantique, formule un jugement semblable : « Si Racine fut dramatique de son temps, c'est que son temps n'était qu'à cette mesure du dramatique. Est-ce vouloir le renverser que de déclarer qu'on préfère chez lui la poésie pure au drame et qu'on est tenté de
- Le Théâtre français par Pierre-Aimé Touchard Après la Libération, les grands noms du théâtre français contemporain demeuraient ceux de Claudel et de Giraudoux auxquels se joignait un nouveau venu, Henri de Montherlant.
- Que pensez-vous de ce bilan du classicisme français : «La réussite classique fut bien une conquête, l'équilibre classique non le produit d'une sagesse rassise, d'une prudence habile à ménager le pour et le contre, mais l'expression d'un élan, d'une poussée vers l'avant. Ce qui distingue Racine de Corneille, en 1665, c'est sa nouveauté, son modernisme. Ce qui, dans les traités ou les dictionnaires du temps, condamne un mot ou un tour, c'est qu'il est «vieux», et rien ne caractérise mieu
- Montrer, à l'aide d'exemples empruntés au théâtre de Corneille, de Racine et de Victor Hugo les principales différences qu'il y a entre une tragédie classique et un drame romantique.
- Commentez la tirade de Dorante dans La Critique de l'École des Femmes (1663, sc. 6) : »Vous êtes de plaisantes gens avec vos règles, dont vous embarrassez les ignorants et nous étourdissez tous les jours. Il semble, à vous ouïr parler, que ces règles de l'art soient les plus grands mystères du monde; et cependant ce ne sont que quelques observations aisées, que le bon sens a faites sur ce qui peut ôter le plaisir que l'on prend à ces sortes de poèmes; et le même bon sens qui a fait aut