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On a écrit que : « la chanson n'a ni le temps ni la possibilité de brasser de vastes idées. Ce n'est d'ailleurs pas son rôle.» Qu'en pensez-vous ? En vous appuyant sur des exemples précis pris dans la chanson contemporaine, vous discuterez cette affirmation en donnant votre opinion personnelle.

Publié le 22/02/2012

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Ire Partie. La chanson : âme des peuples mais art mineur ? ■ La chanson, sa spécificité, son évolution. ■ Elle « tisse depuis des générations la trace sonore du décor populaire« (Calvet). ■ Elle fait partie de la vie quotidienne. ■ Chansons populaires, littéraires, politiques ou contestataires. ■ Depuis longtemps considérées comme une production qui n'est pas «noble«. On ne les rattachait pas aux œuvres littéraires. ■ Transmission orale de campagnes à campagnes. ■ Chansons de chaque folklore chantées au jour le jour...

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« mode. Importance étonnante dans notre environnement quotidien. Malheureusement le show-business s'étant emparé du phénomène de renouvellement et d'épanouissement de lachanson... ...

il s'en est suivi un matraquage, des opérations publicitaires et commerciales qui « lancent » chansons etchanteurs et faussent un temps les valeurs profondes et réelles. Les industriels de la chansonnette veulent vendre du «saucisson», ce terme de charcuterie désignant dans l'argotdu métier une chanson médiocre destinée à la consommation du plus grand nombre. Précisément la chanson, devenant objet de consommation avec diffusion des disques, cassettes, radios, hit-parade en tous genres, T.V., non seulement s'éloigne de l'art, mais risque même de perdre sa spécificité d'expressionsimple ou populaire des sentiments. Pourtant, malgré des exigences de marché qui peuvent la scléroser, l'affadir (ne peuvent-elles pas aussi lastimuler?), la chanson n'est-elle que mineure? N'aborde-t-elle pas les «vastes idées»? IIe Partie : La chanson, conscience des peuples.

Vers un neuvième art. Si elle exprime les sentiments, on dénie à la chanson «le temps et la possibilité» des idées. Donc on lui refuse un rôle intellectuel et moral... ...

en précisant « les vastes idées », arguant sans doute de la nécessité du raccourci qui est un impératif formelde la chanson, pour ajouter que «ce n'est d'ailleurs pas son rôle». Une prise de position de Queneau (voir Formules) est en totale contradiction avec la phrase citée dans le sujet. D'après ce poète, dont J.

Gréco, puis Y.

Montand rendirent célèbre le « Si tu t'imagines, fillette, fillette...

» enchantant cette poésie, « la chanson n 'est pas du tout un art mineur ». Le phénomène des poètes-chansonniers est à étudier à ce propos. Après les intéressantes tentatives d'Agnès Capri (cabarets), les airs célèbres de Ray Ventura, Mireille, Tino Rossi,Jean Sablon, entre 1930 et 1938 ; juste avant guerre un vrai poète Charles Trenet commence à apporter à lachanson-poésie un public vaste et enthousiaste (Une noix, C'est un jardin extraordinaire, Je chante...). Le phénomène prend une considérable extension après 1945. — Cas Prévert/Kosma.

La chanson fait de Prévert un vrai poète populaire.

Les poèmes de Paroles ne sont passeulement cocasses, tendres, fantaisistes.

Ce sont des réflexions qui semblent effleurées mais qui forment, avecirrespect ou profondeur réelle, une satire de la société et de l'homme.

Elles font penser qui le désire (Inventaire.

LePlombier zingueur.

En sortant de l'école...

Barbara...).

Ses Feuilles Mortes continuent à faire le tour du monde,faisant réfléchir à la fuite du temps, aux leurres de la vie, à l'insécurité des couples... — Cas Boris Vian, grand poète et trompettiste, auteur d'une cruelle charge du milieu show-business (En avant lazizique...), la chanson le fait connaître hors du groupe réduit qu'il fréquente.

Il est un pacifiste engagé dans LeDéserteur, tandis que des pochades comme J'suis snob situent bien un phénomène d'époque. — Cas Brassens, Brel : à développer pour un mélange de tendresse bourrue et de satire souvent cruelle etpercutante.

— Réflexions de Brel sur la femme, sur la bourgeoisie nantie, les diverses classes sociales et leursangoisses, l'incompréhension des sexes, la fuite du temps (Je t'aimais, Les Bourgeois, Les Fenêtres, Amsterdam,Mathilde, Les Bonbons, Les Vieux...) ou de Brassens sur le mépris des gens en place, le non-conformisme, lespauvres diables, et toujours l'homme et ses problèmes (Bancs publics, La Pauvre Hélène, Saturne, Celui qui a maltourné, La Mauvaise Réputation, Le Testament...). — Cas de Léo Ferré : illustrant musicalement Les Fleurs du Mal (Baudelaire) et Une Saison en Enfer (Rimbaud) qu'ilmet ainsi à la portée du grand public.

Ses propres chansons, telle Paris-Canaille, sont toutes d'ironie, de tendresse,mais aussi de révolte contre les fausses valeurs.

Il fait prendre conscience. — Cas plus proche de nous, des chanteurs celtiques ou occitans, tel Marti et de l'extraordinaire percée depuisquelques années d'une trentaine de chanteurs occitans (Chanson au Chili, Majorité-Minorité, Montségur...). La chanson rejoint là une vocation qu'elle a toujours gardée avec des hauts et des bas selon la sévérité (d'oùchants clandestins ; exemples : sous Napoléon Ier) ou l'expansion d'une certaine démocratie (ainsi de 1900 à 1950,une presque disparition de ce type de chansons en France) : la chanson de contestation.. »

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