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On a dit que Victor Hugo sera lu à travers les siècles, mais en anthologie. Qu'en pensez-vous ?

Publié le 12/02/2012

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hugo

Ce fut celui de Victor Hugo. Car il entendait qu'on l'admirât « en brute «, et que son oeuvre, bloc infrangible comme la montagne, ne fût point morcelée. Mais la postérité ne se laisse point imposer des conditions; et les demi-dieux, fussent-ils panthéonisés comme lui, ne peuvent rien contre les arrêts de cette implacable justicière. Or, elle a décrété, par la voix de cent juges autorisés et impartiaux, que trop lourd est. le fardeau du colossal écrivain et que, dans l'intérêt même de sa gloire, il faut l'alléger et le réduire à une modeste anthologie....

hugo

« ternite universelle, et plus souvent a la Pine.

Tour a tour royaliste, bona- partiste, republicain, socialiste, it a orchestra ses enthousiasmes successifs, se retranchant derriere le vers fameux : L'homme absurde est celui qui ne change jamais. Soucieux d'evoluer avec ses conteinporains, it fut neanmoins un curieux, un fervent du passe : legende et histoire le captivent.

Mais elles se transfor- ment, et frequemment se deforment, chez ce puissant visionnaire, sous l'in- fluence de son imagination ardente et de ses opinions du moment.

Il ressus- cite les heros, les choses d'autrefois; it leur insuffie une veritable vie, qui est loin de ressembler toujours a la premiere, a l'authentique.

Ce souffle epique passe a travers toute l'ceuvre de Hugo, vers et prose, ode, theatre et roman.

Nous le trouvons, mole au lyrisme, des les Odes et Ballades, dans des poesies comme Mon Enfance : J'ai des raves de guerre en mon dme inquiete; J'aurais ate soldat si je n'etais poete... ou comme dans le Geant, dans la Fiancee du Timbalier et le Pas d'Armes du Roi Jean.

Nous le retrouvons dans Cromwell, premier drame, piece in- jouable, mais qu'anime ca et la un beau mouvement epique; et d'un bout a l'autre de ce theatre, jusqu'aux Burgraves, qui pourraient passer pour une epopee dramatique, faite pour la lecture plus que pour la scene.

Tous les recueils lyriques de Victor Hugo nous offrent des fragments epiques : ifs abondent dans les Orientales, et les poesies eparses consacrees a Napo- leon Ier, forment une epopee grandiose.

Notre-Dame de Paris, les Miserables, Quatre-vingt-treize, eux aussi, presentent des pages, des chapitres d'inspi- ration epique.

Mais la Legende des Siecles, qui portait primitivement le titre significatif de Petites Epopees, est la plus vraiment epique des ceuvres de Victor Hugo.

Ne menfionnons que pour memoire Dieu et la Fin de Satan, poemes posthumes, ou la haine antireligieuse a etouffe la Muse epique.

Ta- bleaux bibliques ou antiques; scenes de la Chevalerie et du moyen age; galerie de rois et de grands hommes; poemes -du temps present, comme le Cimetiere d'Eylau ou les Pauvres Gens, chacun de ces groupes de la Legende offre des chefs-d'ceuvre. Epique ou lyrique, le Poke s'impose a l'admiration par sa richesse verbale. Il est, on ne saurait trop le repeter apres J.

Lemaitre, le plus prodigieux assembleur de mots qui ait paru depuis que l'univers existe.

» Des mots it a le culte frenetique; it estime que tous ont droit de figurer dans les vers comme dans la prose : Je declarai les mots egaux, libres, majeurs... ...Je nommai le cochon par son nom; pourquoi pas?... ...Je fis fraterniser la vache et la genisse... J'ai dit a la narine : Eh mais! lu n'es qu'un nez! J'ai dit au long fruit d'or : Mais to n'es Wane poire! ...

Out, vows tons comprenez que les mots sont des choses,.. De quelque mot profond tout homme est le disciple; Toute force ici-bas a le mot pour multiple. Ce vocabulaire eblouissant, etourdissant, est associe a un erpetuel jail- lissement d'images, si bien que l'on a pu dire : « VictorHupgone pense qu'en images.

» La multiplicite, la variete, l'imprevu de celles-ci font oublier ce que la pensee a parfois de banal, d'indigent, de pretentieux.

C'est une fete sans cesse renouvelee pour l'esprit que ces metaphores, ces comparai- sons taut& gracieuses ou delicates Chastes buveuses de rosee, Qui, pareilles a l'epousee, Visitez le lys du coteau, 0 Swurs des corolles vermeilles, Filles de la lumiere, abeilles... et tantOt grandioses ou sublimes : ...Et vainqueur, it allait par les champs de batailleGlanant tous les canons... Oui, l'aigle an soir planait aux vodtes eternelles, Lorsqu'un grand coup de vent lui cassa les deux Giles...

...

En un clin d'ceil, Comme s'envole an vent une paille enliammee S'evanouit ce bruit qui fut la grande armee... ternité universelle, et plus souvent à la Pitié.

Tour à tour royaliste, bona­ partiste, républicain, socialiste, il a orchestré ses enthousiasmes successifs, se retranchant derrière le vers fameux : L'homme absurde est celui qui ne change jamais.

Soucieux d'évoluer a~ec ses contemporains, il fut néanmoins un curieux, un fervent du passé : légende et histoire le captivent.

Mais elles se transfor­ ment, et fréquemment se déforment, chez ce puissant visionnaire, sous l'in­ fluence de son imagination ardente et de ses opinions du moment.

Il ressus­ cite les héros, les choses d'autrefois; il leur insuffle une véritable vie, qui est loin de ressembler toujours à la première, à l'authentique.

Ce souille épique passe à travers toute l'œuvre de Hugo, vers et prose, ode, théâtre et roman.

Nous le trouvons, mêlé au lyrisme, dès les Odes et Ballades, dans des poésies comme Mon Enfance : J'ai des rêves de guerre en mon âme inquiète; J'aurais été soldat si je n'étais poète ...

ou comme dans le Géant, dans la Fiancée du Timbalier et le Pas d'Armes du Roi Jean.

Nous le retrouvons dans Cromwell, premier drame, pièce in­ jouable, mais qu'anime çà et là un beau mouvement épique; et d'un bout à l'autre de ce théâtre, jusqu'aux Burgraves, qui pourraient passer pour une épopée dramatique, faite pour la ·lecture plus que pour la scène.

Tous les recueils lyriques de Victor Hugo nous offrent des fragments épiques : ils abondent dans les Orientales, et les poésies éparses consacrées à Napo­ léon I•', forment une épopée grandiose.

Notre-Dame de Paris, les Misérables, Quatre-vingt-treize, eux aussi, présentent des pages, des chapitres d'inspi­ ration épique.

Mais la Légende des Siècles, qui portait primitivement le titre significatif"de Petites Epopées, est la plus vraiment épique des œuvres de Victor Hugo.

Ne mentionnons que pour mémoire Dieu et la Fin de Satan, poèmes posthumes, où la haine antireligieuse a étouffé la Muse épique.

Ta­ bleaux bibliques ou antiques; scènes de la Chevalerie et du moyen âge; galerie de rois et de grands hommes; poèmes· du temps présent, comme le Cimetière d'Eylau ou les Pauvres Gens, chacun de ces groupes de la Légende offre des chefs-d'œuvre.

Epique ou lyrique, le Poète s'impose à l'admiration par sa richesse verbale.

«Il est, on ne saurait trop le répéter après J.

Lemaître, le plus prodigieux assembleur de mots. »

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