OGIER François : Fiche de lecture

« s'efforcent de vivre comme les bergers de l'Astrée.

Ils adoptent même des surnoms romanesques (Arcas pour le prieur Ogier).

Ce n'est pas cependant pour ces activités romanesques que l'on conserve aujourd'hui la mémoire de François Ogier, mais parce qu'il est l'auteur d'une «Préface au lecteur», en tête de Tyr et Sidon de son ami Jean de Schelandre.

Son texte fit sensation au moment où des polémiques incessantes opposaient les tenants et les opposants des nouvelles règles de composition dramati­ que.

La préface parut lorsque, en 1628, Jean de Schelan­ dre transforma sa tragédie de 1608 en une tragi-comédie en deux journées, de composition libre.

Ogier intervient au nom du plaisir, développe une conception hédoniste de l'art : «La poésie, et plus particulièrement celle qui est composée pour le théâtre, n'est faite que pour Je plaisir et le divertissement ».

Et, tout de suite, il enchaîne en revendiquant la liberté des formes, se pose contre la limitation du temps : «Et ce plaisir ne peut procéder que de la variété des événements qui s'y représentent>>.

De même, au lieu d'entamer une polémique stérile contre les Anciens, Ogier souligne leurs qualités mais fait observer que les formes doivent s'adapter à des périodes différentes de l'histoire, et que l'idée même de la beauté évolue.

Enfin, il revendique Je droit au mélange des gen­ res en faisant remarquer que cette variété, qui marie le comique et le tragique, existe dans la nature [voir TRAOI-COMÉDIE).

Ce texte, clair et remarquable, mérite d'être lu pour mieux comprendre les querelles autour des unités.

BlBLIOGRAPlfiE Extrait de la Préface d 'Og ie r à Tyr er Sidon, dans /a Tragédie par J.

Morel.

A.

Colin.

1964.

J.-P.

RYNGAERT. »