«Nous travaillons pour transformer la nature naturelle, qui satisfait mal ou pas du tout les besoins humains» ... Est-ce bien, selon vous, la seule finalité du travail des hommes ?
Publié le 05/02/2013
Extrait du document
2. L'individu est transformé par son travail
- «Tout travail travaille à faire un homme en même temps
qu'une chose«, écrivait le philosophe Emmanuel Mounier,
montrant par là que la métamorphose qu'opère le travail est
celle de l'homme plus que de la nature.
- Le travail est donc un facteur de formation de la personnalité
et pas seulement un gagne-pain. « L'homme a besoin du
travail plus encore que du salaire«, constatait Lanza Del Vasto,
un disciple de Gandhi, en 1943.
«
R~SUM~ -VOCABULAIRE -DISCUSSION
est restée vive au cœur de l'homme moyen: ainsi l'on entend
parler de la vertu des produits
« naturels » et bien des Français
croient que la
vie d'autrefois était plus« saine» qu'aujourd'hui.
En réalité, tous
les progrès actuels de l'histoire et de la
10 préhistoire confirment que la nature naturelle est une dure
marâtre pour l'humanité.
Le lait «naturel» des vaches « natu
relles » donne
la tuberculose et la
vie « saine » d'autrefois faisait
mourir un enfant sur trois avant son premier anniversaire.
Et des
deux qui
restaient, dans
les classes pauvres, un seul dépassait en
15 France, encore vers 1800, l'âge de 25 ans.
( ...
)
Toutes
les choses que nous consommons sont en effet des
créations du travail humain, et même celles que nous jugeons en
général
les plus « naturelles » comme le blé, les pommes de terre
ou
les fruits,'Le blé a été créé par une lente sélection de certaines
20 graminées ;1 il est si peu « naturel » que si nous le livrons à la
concurrence des vraies plantes naturelles,
il est immédiatement
battu et chassé;
si l'humanité disparaissait de la surface du sol,
le blé disparaîtrait moins d'un quart de siècle après elle /et il en
serait de même de toutes nos plantes
« cultivées », de nos arbres
25 fruitiers et de nos bêtes de boucherie : toutes ces créations de
l'homme ne subsistent que parce que nous
les défendons contre
la nature; elles valent pour l'homme; mais elles
ne valent que
par l'homme.
A plus forte raison,
les objets manufacturés, des textiles au
30 papier et des montres aux postes de radio, sont des produits
artificiels, créés par
le seul travail de l'homme.
Qu'en conclure
sinon que l'homme est un être vivant étrange, dont
les besoins
sont en total désaccord avec la planète
où il vit? Pour le bien
comprendre,
il faut d'abord comparer l'homme aux animaux, et
35 même les plus évolués dans la hiérarchie biologique : un mammi
fère, cheval, chien ou chat, peut se satisfaire des seuls produits
naturels ...
Et dès qu'ils sont rassasiés de nourriture, aucun d'eux
ne cherchera à se procurer un vêtement, une montre, une pipe ou
un poste de radio.
L'homme seul a des besoins non naturels.
40 Et ces besoins sont immenses.
Imaginons ce que devrait être
le globe terrestre pour que l'homme y trouve, par croît' naturel,
tous
les types de produits qu'il désire consommer: non seule
ment il faudrait que le blé, les pêchers et les vaches grasses y
prospèrent sans soins ; mais
il faudrait que des maisons y
45 poussent et s'y reproduisent comme des arbres, avec chauffage
central et salle de
bain; et qu'à chaque printemps des postes de
télévision arrivent à maturité sur d'étranges légumes.
( ...
)
En réalité, la seule planète que nous connaissons, celle sur
laquelle nous sommes, sans trop savoir pourquoi ni même s'il y
50 en a d'autres moins inhumaines, est assez peu adaptée à nos
1 .
Croît : croissance.
55.
»
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