Nini, mulâtresse du Sénégal (fiche de lecture)
Publié le 13/03/2023
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«
Nini, mulatresse du senegal
Introduction
La littérature africaine a dans ses débuts
été dominée par les écrivains blancs, et
quelques auteurs noirs complaisants à
l'endroit de la métropole.
Mais depuis
Batouala de Réné Maran en 1921, une
veine réaliste sans complaisance a osé
s'exprimer, nonobstant les menaces de
l'administration coloniale.
Et Abdoulaye
Sadji, même s'il n'emprunte pas les
sentiers battus, c'est-à-dire de faire une
critique systématique du colonisateur, il
explore un sujet assez délicat avec une
écriture originale dans son roman Nini
mulâtresse du Sénégal publié en 1951.
L'analyse de ce livre montre que l'auteur
met à nu la mulâtresse.
A travers ces
lignes nous verrons comment il a réussi
son projet.
Vous pourrez lire quelques
notes sur la vie et l'oeuvre de l'auteur,
lerésumé du roman, la structure, les
personnages, les différents thèmes et
l'écriture du récit.
I-Presentation de l’auteur
1.
Biographie
Son père, Demba Sadji était un marabout
sérère, et sa mère Oumy Diouf est issue
d'une famille musulmane léboue.
Elle
était aussi très conservatrice de sa
tradition animiste.
Abdoulaye Sadji fait
des études coraniques puis entre à l'école
primaire à onze ans.
Il fréquente le Lycée
aidherbe avant d'aller à l'Ecole normale
William Ponty.
Il devient l'un des
premiers instituteurs africains en 1929 et
exerce en Casamance, à Thiès, Louga,
Dakar et Rufisque, où il occupe ensuite le
poste de directeur d'école et d'inspecteur
Primaire de 1959 à sa mort, en
1961.
Sadji est également le deuxième
sénégalais (après
Ousmane Socé Diop) à obtenir le
baccalauréat en 1932, défiant ainsi les
autorités coloniales.
Sadji est également engagé dans le
combat pour l'indépendance de son pays
et peut à ce titre être classé parmi les
pionniers de la Négritude.
Il pratique la
« Négritude intérieure », et c'est à ce
titre que Léopold Sédar Senghor dit de
lui: "(...) Abdoulaye Sadji appartient,
comme Birago Diop, au groupe des
jeunes gens, qui, dans les années 1930,
lança le mouvement de la Négritude.
Abdoulaye Sadji n'a pas beaucoup
théorisé sur la Négritude: il a fait mieux,
il a agi par l'écriture.
Il fut l'un des
premiers jeunes Sénégalais, entre les
deux guerres mondiales, à combattre la
thèse de l'assimilation et la fausse élite
des 'évolués'.
Il a, pour cela, multiplié,
au-delà des discussions, articles et
conférences"
2.
Bibliographie
Ses œuvres les plus connues restent
Maïmouna (1953).
Ce roman relate, à l'image de Nini
Mulâtresse du Sénégal
(1954), le parcours de jeunes femmes
africaines qui, à Timage d'un continent en
transition, connaissent espoir, doutes et
désillusions.
Tounka une légende de la
mer est publié en 1952, suivi en 1953
d'un livre de contes ancrés dans le
folklore sénégalais Leuk-Le-Lievre, en
collaboration avec Léopold Sédar Senghor
qui en assure la partie grammaticale.
Modou Fatim paraît en 1960
Il a donné aussi de nomb reux articles
dans les revues
Présence africaine et Paris-Dakar
Il écrit également des nouvelles Tragique
Hyménée
(1948), Un rappel de solde (1957).
A titre posthume paraîtra son essai Ce
que dit la musique africaine en 1985.
II- Resume du l’oeuvre
L'histoire du roman se passe dans
l'ancienne capitale du Sénégal, SaintLouis, et durant l'époque coloniale.
Il
s'agit d'une toute petite tranche de vie
d'une mulâtresse Virginie Maerle, connue
sous le diminutif Nini.
Elle vit avec les
seuls parents qui lui restent, sa tante
Hortense et sa grand-mère Hélène, des
mulâtresses elles aussi.
Nini commence à
sortir avec un collègue de bureau, le
français Jean Martineau.
Leur relation
devient toujours plus intime, mais le rêve
plusieurs fois répété de la jeune fille
d'épouser un Blanc et partir avec lui en
France va encore s'envoler.
Martineau et
son ami Perrin seront licenciés par la
compagnie les «Entreprises Fluviales » et
ils vont devoir rentrer en Europe.
Une fois
rentre, Martineau épouse une
compatriote et retourne en Afrique
Equatoriale Française avec elle.
La grandmère de Nini étant morte, pour fuir les
mauvaises langues et les chahuts de ses
amies, Nini part pour la France après
avoir vendu l'immeuble qu'elle avait
hérité de ses parents et qui lui fournissait
un modeste revenu.
III- Structure du Roman
Le roman est constitué de deux grandes
parties.
La première va de la page 9 à la
page 150.
La deuxième de la page 151 à
la fin.
Toutefois, pour une compréhension
plus aisée, nous considérerons différentes
séquences qui se fondent sur des datent
importantes qui coïncident d'ailleurs à des
événements ou faits dans les six mois de
la vie de l'héroïne, événements aussi qui
rythment la vie
des ndar ndar ou saint-louisiens.
1re séquence : Dès le début, dans le mois
de février, le romancier raconte la vie
monotone de Nini et son travail de
routine au bureau, car elle est
dactylographe.
2ème séquence : Il se produit un
événement important : la lettre de
Ndiave Matar au est comptable aux
Travaux Publics, bouleverse
momentanément la tranquillité de la
mulâtresse.
Elle se confie à Madou, son
amie qui lui propose de se venger de
cette déclaration d'amour du Noir.
Et là
Nini a peur de sa propre couleur, de ce
que ce noir lui rappelle ce qu'elle est.
3ème séquence : Autre événement, celui
du mariage de Dédée, une mulâtresse
avec un Blanc, Monsieur Darrivey, le
samedi 27 février.
Ce mariage redonne
de l'espoir à Nini.
4ème séquence : Sachant que le mariage
d'une mulatresse avec un Blanc est fort
possible à Saint-Louis, la famille de Nini
décide de prendre le taureau par les
cornes.
Et afin de réaliser leurs rêves de
toujours à travers leur fille, c'est la
grand-mère va voir un marabout avec
l'aide d'une cousine Khady.
5ème séquence : C'est le 13 juillet, veille
de la fête de l'indépendance de la France.
Nini invite à dîner ses amis blancs Perrin
et Martineau, pour faire manger à ce
dernier la potion magique du marabout.
6ème séquence : Cette séquence est une
sorte clôture, un dernier acte dans cette
tranche de vie de Nini.
C'est la fête du 14
juillet aussi.
A la liquidation de la
compagnie, les Blancs sont remerciés, et
ils rentrent à l'hexagone.
Nini aussi part pour la France, fuyant
ainsi les commérages des ses amies.
IV- Les personnages
1.
Les mulâtres
Nini : Nini, c'est son diminutif ou son
pseudonyme, car elle s'appelle Virginie
Maerle.
Elle a 22 ans dans le roman.
Son portrait physique est favorable, car
Nini est belle.
Elle a une peau presque
blanche, qu'elle tient de son pere.
Blanche à 1/5, et le narrateur note que
Nini est « café au lait » presque
blanche...
un miracle de la nature a voulu
qu'elle soit blonde avec des yeux bleus »
p.41.
De sa race noire, elle pris un « petit
nez écrasé » avec des narines ouvertes, «
des levres fortes » et la « démarche
féline ».
Cette dernière description physique est,
on le voit, subjective, car le narrateur y
vante les canons de la beauté de la
négresse, et insiste sur la part de la
mulâtresse qui revient à son côté
maternel.
Nini est souvent triste parce qu'elle est
hantée par le sang noir qu'elle a dans ses
veines et qu'elle veut ignorer, mais
affiche une mine joviale, gaie.
Par rapport à la religion chrétienne à
laquelle elle appartient, Nini passe pour
une non pratiquante.
Pourtant elle était
dans un couvent jusqu'à 15 ans établissement où les leunes filles ont un
encadrement et un
enseignement religieux.
D'ailleurs elle a
de l'aversion pour la religion musulmane,
en témoigne son attitude vis-à-vis de
l'appel à la prière du muezzin.
p.22.
« Dis-moi ce que tu lis, je te dis qui tu es
», ainsi on peut avoir une idée sur la
psychologie de Nini.
Sa lecture Deux nuits
de volupté de Marot, L'Amant d'une nuit
de Ronsard et La Muse gauloise de
Verlaine p.
33.
Nini est une rêveuse,
même dans ses lectures on retrouve cette
disposition à s'évader : « Nini rêve au lieu
de lire » p.33.
Voilà ce qui justifie qu'elle ne connaît rien
de ce qu'elle prétend lire, et elle classe le
philosophe Montesquieu parmi les
romantiques pp.
36-37.
Madeleine Meckey ou Madou.
Elle est
l'amie de Nini et sa réplique, mais moins
blanche et moins raffinée qu'elle.
Elle a aussi honte de l'élément noir de sa
peau.
C'est pourquoi elle ne veut que son
ami Perrin voit ses parents.
Grand-mère Hélène et tante Hortense :
ce sont les deux seules parentes qui
restent à Nini.
Elles ont eu leurs moments
de rêve d'être épousées par des Blancs.
Maintenant, désillusionnées, elles se
replient sur elles-mêmes et trouvent
refuge dans la religion chrétienne, et ne
ratent jamais la messe.
Dédée est la mulâtresse de « demi-teinte
» p.95 qui se marie avec un Blanc M.
Darrivey.
Il y a aussi la tante de Dédée, Sylvie.
Elle
tient à son gendre et est très jalouse de
lui.
La population mulâtresse est constituée
également d'autres comparses telles que
Nana p.
76, Lia p.
171, Mimi, Nénée,
Nénette, Titi.
Elles sont des amies, autant
dire des compagnons de Nini.
2.
Les Noirs
Ndiaye Matar : A le....
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