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NAÏR Samir : « Le regard [sur l'autre] […] est tour à tour hostile, compréhensif, passionné, indifférent, serein ou inquiet, répulsif ou admiratif. Réaliste ou fantasmatique. »

Publié le 13/08/2012

Extrait du document

Avec la progression dans le temps et la persistance de la guerre, le regard sur l’autre se trouble, se fausse. En effet, avec le temps, les différents s’accentuent, les camps se renforcent, et les regards perdent de leur objectivité. L’autre n’est plus vu tel qu’il est, n’est plus vu au même titre que soi. L’autre, de par sa religion, est décrédibilisé. Ronsard par exemple compare ses ennemis avec les sauterelles de l’Apocalypse, ou encore à un monstre barbare, il parle aussi de « ces nouveaux defroqués, apostats et bilistres « et de « ces jeunes vipères qui ouvrent en naissant le ventre de leurs mères «. L’autre devient l’autre religion, et l’autre est forcément dans la faute, il n’y a plus de remise en cause de soi-même. C’est aussi le cas pour les protestants, qui définissent le catholique comme « l’antichrist « et qui parlent d’eux comme des « papistes enragés «. A cette période, l’espoir d’un abandon de la guerre n’existe plus, et avec lui c’est aussi l’espoir en l’homme qui disparait. Le regard sur l’autre est devenu globalement hostile au sein même de l’Europe.

« manière objective, en décrivant les points négatifs ainsi que les points positifs et où il donne l'avis de l'autre.

D'une manière générale, on observe deux grandestendances concernant le regard sur l'indien : l'altérité radicale ou l'identité. Les guerres de religion marquent un autre tournant dans l'histoire du XVIème siècle.

Une désillusion progressive du regard sur l'autre s'opère : alors que le regard surl'autre en Europe était critique mais très admiratif et plein d'espoir, il devient, avec le déclenchement des guerres, avant tout incompréhensif.

Les humanistes necomprennent l'utilité de ces guerres, les trouvent pleines de paradoxes et de contradictions : Un premier exemple est celui de Michel de l'Hospital : « Si c'est de lareligion chrétienne qu'il s'agit, ceux qui veulent prendre les armes en son nom agissent contre leur confession, qui leur demande de supporter la violence, non del'exercer ».

Il met ici en valeur l'aspect contradictoire de la nature même des guerres de religion, deux termes finalement opposés, et montre donc bien sonincompréhension face aux acteurs de ces guerres.

Montaigne lui considère cette guerre comme vouée à l'échec, la décrivant comme « de nature si maligne et siruineuse qu'elle se ruine quand et quand le reste, et se déchire et se démembre de rage.

Nous la voyons plus souvent se dissoudre par elle-même que par disetted'aucune chose nécessaire, ou par la force ennemie.

» Ici aussi, on note le caractère absurde de la guerre qui traduit une fois de plus un regard incrédule sur lesbelligérants.

Plus qu'incompréhensif, il fait preuve d'un regard hostile sur la guerre et ses participants, en parlant de « monstrueuse guerre ».

Beaucoup relèvent aussile caractère fratricide de la guerre, et plus d'une fois la France est représentée comme la mère déchirée entre ses deux enfants, dans Antigone de Garnier ou dans letexte d'Agrippa d'Aubigné Je veux peindre la France une mère affligée par exemple.

A noter que ces regards sur la guerre sont témoins qu'un espoir existe toujourspour les sujets, la guerre n'est pas encore devenue une fatalité, étant donné que les textes visent à mettre fin à cette guerre.Avec la progression dans le temps et la persistance de la guerre, le regard sur l'autre se trouble, se fausse.

En effet, avec le temps, les différents s'accentuent, les campsse renforcent, et les regards perdent de leur objectivité.

L'autre n'est plus vu tel qu'il est, n'est plus vu au même titre que soi.

L'autre, de par sa religion, estdécrédibilisé.

Ronsard par exemple compare ses ennemis avec les sauterelles de l'Apocalypse, ou encore à un monstre barbare, il parle aussi de « ces nouveauxdefroqués, apostats et bilistres » et de « ces jeunes vipères qui ouvrent en naissant le ventre de leurs mères ».

L'autre devient l'autre religion, et l'autre est forcémentdans la faute, il n'y a plus de remise en cause de soi-même.

C'est aussi le cas pour les protestants, qui définissent le catholique comme « l'antichrist » et qui parlentd'eux comme des « papistes enragés ».

A cette période, l'espoir d'un abandon de la guerre n'existe plus, et avec lui c'est aussi l'espoir en l'homme qui disparait.

Leregard sur l'autre est devenu globalement hostile au sein même de l'Europe.La fin du siècle est dans ce contexte marquée par la fin du regard admiratif sur l'homme amorcé au début du siècle avec l'arrivée de l'humanisme.

Cela marque doncégalement la fin de l'humanisme, qui laisse sa place au baroque.

L'homme n'a plus foi en l'homme, et par ce fait, c'est même le regard sur l'autre en général quis'évanouit.

L'homme, avec les guerres de religion, n'a pas montré sa dignité et sa valeur.

Même Ronsard, qui se montrait favorable au conflit, parle de « ce monstre[qui] arme le fils contre son propre père, et le frère, ô malheur, arme contre son frère, la sœur contre la sœur ».

La situation devient incontrôlable.

La dernière phrasede Montaigne dans De la physionomie est témoin de cette perte d'espoir et du fatalisme des hommes : « Si que, si nous continuons, il restera malaisément à quiconfier la santé de cet état, au cas que fortune nous la redonne.

» On peut donc clairement voir que cette affirmation sur la multitude des regards sur l'autre est largement confirmée par les textes du XVIème siècle.

Le regard surl'autre apparait au début du siècle, pris entretemps des formes diverses et variées, fut positif et négatif, réaliste et irréaliste, compréhensif ou incompréhensif et suitalors une évolution jusqu' à la fin du siècle, où l'homme ne voit et regarde plus autour de lui, désillusionné.

Le regard sur l'autre dans ce contexte des grandesdécouvertes, de la connaissances de nouvelles civilisations et des guerres de religion n'aura jamais été aussi ouverte et diversifiée.

Mais l'ouverture d'esprit qui s'estmanifesté pendant cette période aura marqué le début d'une nouvelle philosophie qui se retrouvera deux siècles plus tard pendant le siècle des lumières.. »

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