Musset a écrit dans Après une lecture : Le jour ou l'Hélicon m'entendra sermonner, Mon premier point sera qu'il faut déraisonner. Celui qui ne sait pas, quand la brise étouffée Soupire au fond des bois son tendre et long chagrin, Sortir seul au hasard, chantant quelque refrain, Plus fou qu'Ophélia de romarin coiffée, Plus étourdi qu'un page amoureux d'une fée, Sur son chapeau cassé jouant du tambourin; Que celui-là rature et barbouille à son aise, Grand homme, si l'on veut; mais poète,
Publié le 14/03/2011
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Une pareille poétique n'est évidemment pas classique. Et cependant Musset avait défendu la poétique classique. D'autre part, le poète dont Musset nous donne ici l'image a en apparence quelque chose de romantique; au poète classique qui raisonne son inspiration, la soumet au contrôle de l'intelligence, les romantiques opposent l'exaltation du génie qui suit aveuglément son instinct. Or Musset a combattu vivement la doctrine romantique; il s'est moqué des « pleurards, des rêveurs à nacelles «. Ces contradictions s'expliquent par deux raisons :
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- Musset écrit dans « Après une lecture »: Le jour où l'Hélicon m'entendra sermonner, Mon premier point sera qu'il faut déraisonner. Que pensez-vous de la poétique de Musset ? Quel en est le sens et dans quelle mesure exprime-t-elle l'idéal romantique ?
- « Notre philosophe, écrit Diderot, ne se croit pas en exil dans ce monde; il ne croit point être en pays ennemi; il veut jouir en sage . économe des biens que la nature lui offre; il veut trouver du plaisir avec les autres; et pour en trouver il en faut faire; ainsi il cherche à convenir à ceux avec qui le hasard ou son choix le font vivre; et il trouve en même temps ce qui lui convient : c'est un honnête homme qui veut plaire et se rendre utile. » Estimez-vous que cette définition pui
- Paul Valéry écrit dans le Préambule pour le Catalogue
- Musset a publié une longue Lettre à Lamartine en vers où il semble considérer Lamartine comme le poète qui l'a le plus profondément ému et le plus directement inspiré. Vous chercherez dans quelle mesure l'œuvre de Lamartine et celle de Musset se ressemblent.
- Alfred de Musset a écrit : L'homme est un apprenti, la douleur est son maître Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert... Peut-on appliquer ces deux vers au poète lui-même, et doit-il à la douleur ce qu'il y a de plus beau dans son œuvre ?