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Montesquieu – Les lettres persanes, Lettre XXX

Publié le 20/06/2012

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montesquieu

Montesquieu, né le 18 janvier 1689 à  Bordeaux et mort le 10 février 1755 à Paris, est un moraliste et surtout un penseur politique, précurseur de la sociologie, philosophe et écrivain français des Lumières. Jeune homme passionné par les sciences et à l'aise avec l'esprit de la Régence, il publie anonymement les Lettres persanes en 1721 un roman épistolaire qui fait la satire amusée de la société française vue par des Persans exotiques.
I Une lettre de surprise et d’admiration
a-     Une lettre d’un Persan dans la société Parisienne. Omniprésence du pronom personnel "je". deux groupes : tout le monde face à je : "tout le monde", accumulation : "vieillards, hommes, femmes, enfants, tous", pluriel : "les habitants de Paris", "des gens", "entre eux", notion de groupe : "la compagnie", "cercle", "une grande ville", "l’estime publique", etc., figures de style : "cent lorgnettes"… On peut noter l’absence de l’interlocuteur, pas de "tu" ou de "vous". Le narrateur parle de lui et de son expérience personnelle à Paris où il évoque la population parisienne dans son ensemble.

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« me plaindre de mon tailleur, qui m’avait fait perdre en un instant l’attention et l’estime publique".

"néant affreux".

"une heure […] sans qu’on m’eût regardé et qu’on m’eût mis en occasion d’ouvrir la bouche".

Plus d’attention = plus de valeur.

Regrette sa nouvelle image, préférait être quelqu’un d’important.

Est -ce là tout ce qui compte ? (même si ce n’est pas sa vraie valeur).

III- Dans cette lettre, Montesquieu dénonce la méconnaissance des hommes entre eux et d’eux -mêmes.

(Ils se jugent et s’identifient exclusivemen t sur leur apparence).

a- Un regard nouveau porté sur les Parisiens qui dénonce une société inculte et naïve.

Les Parisiens ne connaissent rien du monde.

Leurs connaissances se basent sur des apparences et des on -dit.

Un Persan n’est Persan que s’il est habillé comme tel.

« Il a l’air bien Persan » n’est pas fondé sur une connaissance de l’apparence persane traditionnelle, mais sur le sentiment que l’individu est étranger.

Au final, ils n’ont jamais vu de Persan, ni le moindre étranger, et c’est son étrangeté seule qui leur fait dire qu’il ressemble à un Persan.

En fait, il a l’air simplement d’un étranger pour eux.

Et finalement, n’importe qui s’habillerait bizarrement, il serait Persan à leurs yeux, quand bien même il serait Parisien.

La vision des Français par eux -mêmes, comme supérieurement cultivés, comme nation civilisée est tournée au ridicule.

Rica, par le fait qu'il est étranger, apporte ainsi un regard nouveau sur la société parisienne, au travers lui, ce qui était familier pour les Paris iens devient étranger.

Il s'agit d'une nouvelle façon de considérer les Français, et cela permet à Montesquieu de critiquer cette société : regardez -vous, non pas depuis votre nombril, mais depuis l'extérieur, l'étranger.

Voyez comme vous êtes incultes et naïfs...

b- Dénonciation d’une société parisienne raciste et ethnocentriste : « je souriais quelquefois d’entendre des gens qui n’étaient presque jamais sortis de leur chambre, qui disaient ente eux : « il faut avouer qu’il a l’air bien Persan.

»" « Ah ! Ah ! Monsieur est Persan ? c’est une chose bien extraordinaire ! Comment peut-on être Persan ? »" Etre Persan est une qualité accidentelle ? peut -on le devenir ? Comment un Français pourrait devenir Persan ? En effet, lorsque Rica porte un habit occi dental, il n'a plus l'air Persan, il a l'air Occidental.

Aussi, pour les Parisiens, il EST occidental.

Ainsi, comment un occidental (puisque son apparence lui donne ce statut), peut-il être Persan? (sans en avoir l'air).

Leur vision de la nationalité est entièrement basée sur l'apparence.

L’intérêt démesuré que portent les Parisiens sur Rica et son apparence montre leur jugement de la différence sur l’apparence, au point de stigmatiser l’étranger.

Celui qui leur ressemble est comme eux, et cela devient incr oyable d’être Persan sans l’apparence du Persan.

L’étranger est donc fondamentalement différent.

Mais c’est aussi son apparence qui détermine son étrangeté (le fait d’être étranger).

Dans ces conditions, qu'est-ce qui distingue un persan d'un Français ? c- Rica, un héros, symbole de l’humanité, qui lui aussi se trouve une identité par rapport au regard des autres.

Même s’il est le seul étranger, Rica n’échappe pas à la critique de l’auteur.

Il devient ainsi le symbole des étrangers et donc sur lui repose une critique de l’humanité dans son ensemble.

Ainsi, lui aussi se fonde entièrement sur l’apparence ("ma physionomie") et se définit lui -même d’après le regard des autres : "libre de tous les ornements étrangers, je me vis apprécié au plus juste".

C e qu’il recherche, c’est être jugé selon sa véritable apparence, mais au final, il s’agit toujours d’apparence.

Mais pour Montesquieu, le fait que son héros cherche toujours dans sa physionomie sa véritable valeur, et qu'en changeant d'habits il ne soit plus reconnu comme un étranger, est une façon de montrer qu'il. »

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