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Montesquieu écrit dans la préface de « L'Esprit des lois » : « J'ai d'abord examiné les hommes... Je n'ai pas tiré mes principes de mes préjugés, mais de la nature des choses ». Les méthodes pratiquées par lui, des « Lettres persanes » à « L'Esprit des lois », vous semblent-elles correspondre à cette déclaration ?

Publié le 11/09/2014

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montesquieu

Que Montesquieu ait d'abord exa‑

miné les hommes, cela peut se constater à plusieurs niveaux. Homme du monde, il regarde et écoute, et ce sont les Lettres persanes. Liseur, il accumule la documentation qui s'étale dans les Considérations et L'Esprit des lois. Voyageur, il essaye de sonder l'esprit des nations et de voir les institutions du point de vue de l'usager.

Cet « examen « est plus qu'une simple observation. Montesquieu essaye de pénétrer jusqu'aux « ressorts « des conduites humaines. En cela il continue la tradition des moralistes, de Montaigne à La Bruyère ; mais plus qu'eux il discerne des traits 

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« MONTESQUIEU 1.

INTENTIONS DE MONTESQUIEU Déjouer les préjugés Que Montesquieu ait été comme la plupart des philosophes de son temps en méfiance délibérée à l'égard des idées reçues, la conception même des Lettres persanes et de L 'Esprit des lois en est la preuve.

Faire décrire nos mœurs par deux voyageurs asiatiques, c'était imposer de les voir d'un œil neuf, et d'y démêler les bizarreries et les absurdités que l'usage nous empêche de discerner.

Montesquieu dénonce ainsi le chauvinisme des Français, les caprices de la mode, l'intolérance des églises ou la mesquinerie des coteries littéraires.

Dans L'Esprit des lois sont confrontées de mille façons les institutions de diverses nations et de diverses époques.

Aucune n'est écartée a priori, toutes méritent qu'on cherche à les comprendre : « J'ai cru que, dans cette infinie diversité des lois et des mœurs, [les hommes] n'étaient pas uniquement conduits par leurs fantaisies.

»Dans cette perspective, quel peuple, quelle classe pourraient prétendre détenir la vérité politique universelle ? JI y a autant de vérités que de situations, et les lois « doivent être tellement propres au peuple pour lequel elles sont faites que c'est un très grand hasard si celles d'une nation peuvent convenir à une autre».

Tout préjugé doit donc s'effacer devant l'étude des conditions de fait.

Enfin beaucoup de passages piquants, dans L'Esprit des lois, procèdent de l'habitude que Montesquieu a conservée depuis les Lettres persanes de discréditer les points de vue exclusifs en les juxtaposant à d'autres : il en usait ainsi dans la 46e lettre, à l'égard des observances religieuses ; dans un des célèbres chapitres sur l'esclavage, pour ruiner le préjugé racial, il feint de l'étayer par d'autres opinions bien établies, qui ne sont elles-mêmes que préjugés : « on peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux qui, chez les Égyptiens ...

étaient d'une si grande conséquence qu'ils faisaient mourir tous les hommes roux ...

» «Une preuve que les nègres n'ont pas le sens commun, c'est qu'ils font plus de cas d'.un collier de verre que de l'or, qui, chez des nations policées, est d'une si grande conséquence.

» Ces habitudes de plume et de pensée ne permettent pas d'affirmer que Montesquieu ait réellement fait taire tout préjugé.

Du moins s'y est-il efforcé.

Dira-t-on que cette méfiance est à son tour une sorte de préjugé, une forme retournée de cette « prévention » que condamnait Descartes? Montesquieu répond d'avance dans. »

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