Montesquieu dit dans un discours à l'Académie de Bordeaux, en 1725 : « Il ne faut pas. juger de l’utilité d’un ouvrage par le style que l’auteur a choisi : souvent on dit gravement des choses puériles, souvent on dit en badinant des choses très sérieuses. » Commentez ces paroles en les appliquant à leur auteur. Il faisait allusion aux Lettres persanes (1721). Vous pouvez vous souvenir aussi de /'Esprit des Lois (1748).
Extrait du document
«
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xvrii' STÈc.I.E
étranger.
II y avait un contraste piquant entre cette oeuvre
(l'apparence Si frivole et le caractère de son auteur, grave
président à mortier.
Aussi peut-on regarder comme une sorte
de justification ce qu'il dit en 1725....
I.
C'est vrai pour les'« Lettres persanes.
»
1.
t'est un ouvrage de
forme plaisante (brève analyse), où l'on
trouve de tout.
a)
Histoires
orientales,
aventures de sérail, insipides et froi-
dement licencieuses, mais qui contribuèrent au succès.
b)
Satire
de la société et des institutions.
Montesquieu rivalise
avec La Bruyère...
portraits moins poussés, mais souvent plus
piquants et plus spirituels : (le nouvelliste, le casuiste, le com-
pilateur, etc...); la fiction choisie lui permet d'être plus hardi
et de toucher à tout.
Montesquieu ne s'interdit pas les
grands
sujets,
mais il cri parle en badinant...
il n'épargne rien, ni per-
sonne (Le roi est un grand magicien, le pape un magicien plus
grand encore).
c( Questions sérieuses
qui seront traitées plus à fond dans
les Considérations ou l'Esprit des Lois
et qui ne sont ici qu'es-
quissées, non sans persiflage mais avec profondeur.
Montes-
quieu instruit et fait penser en amusant (le suicide, la gloire,
le divorce, la justice, les différentes formes de gouvernement,
la guerre, le progrès, la dépopulation, etc.).
2.
Tout cela montre qu'on peut dire en badinant des choses
très sérieuses,
comme on peut dire gravement des choses
puériles.
Ceci est le propre des imbéciles, mais quelquefois
les gens d'esprit ne se l'interdisent pas, par manière de Jeu
(cf.
Lettre XVIII où Méhémet Ali explique pourquoi cer-
tains animaux sont impurs pour les Musulmans...).
Il est
certain, d'ailleurs, que ce désaccord entre le fond et la forme
est parfois choquant et même inconvenant.
II.
C'est vrai aussi pour a l'Esprit des lois.
»
Livre, cette fois, tout à fait sérieux, souvent très profond,
mais pas du tout ennuyeux; recueil de réflexions piquantes
et amusantes sur les moeurs, les usages, les lois; anecdotes et
considérations sur le commerce, la natalité, etc.
Le célèbre
morceau sur l'esclavage des nègres montre bien le ton et fait
bien comprendre les avantages du genre, et là, comme dans
Pascal, l'ironie n'empêche pas l'é:iiutint ni même l'éloquence..
»
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- Montesquieu écrit dans la préface de « L'Esprit des lois » : « J'ai d'abord examiné les hommes... Je n'ai pas tiré mes principes de mes préjugés, mais de la nature des choses ». Les méthodes pratiquées par lui, des « Lettres persanes » à « L'Esprit des lois », vous semblent-elles correspondre à cette déclaration ?
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- Mais il ne faut pas toujours épuiser un sujet, qu'on ne laisse rien à faire au lecteur. Il ne s'agit pas de faire lire, mais de faire penser. De l'esprit des lois (1748) Montesquieu, Charles de Secondat, baron de. Commentez cette citation.
- Lorsqu'on veut changer les moeurs et les manières, il ne faut pas les changer par les lois. De l'esprit des lois (1748) Montesquieu, Charles de Secondat, baron de. Commentez cette citation.