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Montesquieu

Publié le 24/08/2006

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montesquieu

 

Charles-Louis de Secondât, baron de La Brède et de Né en : 1689 Mort en : 1755 Famille : Charles-Louis de Secondât, baron de Montesquieu, est né près de Bordeaux dans le château de famille. Il fait partie d'une famille de parlementaires. Études : Il fait ses études au collège de Juilly, tenu par les oratoriens. Il apprend ensuite le droit à Bordeaux, puis à Paris. Le magistrat Montesquieu fait un riche mariage. En 1716, il devient à son tour parlementaire à Bordeaux, héritant de la charge de son oncle, mais il a peu de goût pour la procédure et se consacre à des recherches d'érudition. Il devient membre de l'Académie des sciences de Bordeaux. Il fait paraître à Amsterdam Les Lettres persanes en 1721. Le succès et les voyages Il connaît alors le succès et est accueilli dans les salons les plus brillants. Il est élu à l'Académie française. En 1726, il démissionne de sa charge et se consacre à ses travaux intellectuels. De 1728 à 1729, il fait un grand voyage à travers toute l'Europe : Allemagne, Autriche, Italie, Suisse, Hollande et Angleterre. Il séjourne alors deux ans en Angleterre et étudie de près les institutions de ce pays. La réflexion et l'écriture À son retour en France en 1731, il se fixe dans son château du Bordelais et travaille sur l'histoire du peuple romain. Il partage son temps entre son domaine et les salons parisiens. Il fait le point de ses connaissances et réflexions concernant les institutions politiques. Usé par le travail, il devient presque aveugle. Son ouvrage De l'Esprit des lois lui vaut de vives attaques, mais aussi la gloire. Son livre est censuré par la Sorbonne et mis à l'index par Rome. Il se lie avec d'Alembert et les encyclopédistes. Il meurt d'une épidémie de fièvre maligne à Paris en 1755. Œuvres 1721 : Les Lettres persanes, roman par lettres. 1734 : Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, essai historique.  

1748 : De l'Esprit des lois, essai politique.

1750 : Défense de l'Esprit des lois, réponse aux attaques.

Les idées politiques de Montesquieu

La classification des pouvoirs

Montesquieu distingue trois types de gouvernements :

  • le républicain, où le peuple (démocratie) ou une partie du peuple (aristocratie) gouverne ;
  • le monarchique, où un seul homme gouverne par des lois fixes et établies ;
  • et le despotique, où un seul gouverne, sans lois et sans règles, selon son caprice.

Le principe des gouvernements

Chaque type de gouvernement repose sur un principe qui assure sa sauvegarde.

 

Républicain Monarchique Despotique
vertu honneur crainte

Le mot « vertu « chez Montesquieu correspond à ce que nous appelons plutôt le « sens civique «, qui consiste à faire passer l'intérêt général avant son intérêt particulier.

Les pouvoirs intermédiaires

Montesquieu propose une monarchie modérée, sur le modèle anglais. Des pouvoirs intermédiaires sont nécessaires selon lui pour maintenir l'équilibre entre arbitraire et anarchie : clergé, noblesse, parlement, en particulier.

La séparation des pouvoirs

Montesquieu, dans le même souci d'équilibre, souhaite que les pouvoirs majeurs dans les institutions soient séparés. Ce principe est aujourd'hui encore à la base des institutions des démocraties occidentales.

 

Pouvoir exécutif guerre, sécurité, application des lois le monarque
Pouvoir législatif rédaction des lois le peuple

ou ses représentants

Pouvoir judiciaire jugements d'après les lois parlements

 

montesquieu

« MONTESQUIEU 1689-1755 CHARLEs-Loms DE SECONDAT naît le r8janvier r68g au Château de laBrède, près de Bordeaux.

Lors de son baptême, on lui donne un mendiant pour parrain, afin qu'il se rappelle toute sa vie que les pauvres sont ses frères.

Il étudie le droit à Bordeaux, puis à Paris et compose à vingt-deux ans un traité aujourd'hui perdu sur la Damnation éternelle des païens.

Il y affirme que les philosophes de l'antiquité ne méritèrent pas l'enfer.

En r 714, il est nommé conseiller au Parlement de Bordeaux.

L'année suivante, il épouse Jeanne de Lartigue.

En r 7 r 6, son oncle lui cède sa charge de Président au Parlement, tous ses biens et le nom de Montesquieu.

La même année, il lit à l'Académie de Bordeaux une dissertation sur la Politique des Romains dans la Religion, dont voici les premiers mots : « Ce ne furent ni la crainte, ni la piété qui établi­ rent la religion chez les Romains; mais la nécessité où sont toutes les sociétés d'en avoir une.>> Sans doute est-ce là une erreur, mais qu'il fallait son génie pour concevoir : dans les sciences humaines, il y a souvent plus de mérite à découvrir les problèmes qu'à les résoudre.

En 172 r, paraissent sans nom d'auteur les Lettres Persanes, somme des surprises de quelques Orientaux imaginaires séjournant à Paris.

Montesquieu y feint de considérer avec des yeux naïfs la société où il vit : exercice d'un excellent et même d'un périlleux profit.

Ce renversement de la perspective crée la sociologie.

En changeant les axes de référence, l'auteur propose à l'étude des sociétés comme une théorie de la relativité restreinte : on ne s'étonne plus d'autrui, mais de soi­ même, non plus des turbans à aigrettes, mais des tricornes à plumes, non plus d'avoir plusieurs femmes, mais de n'en avoir qu'une seule, non plus qu'on se déchausse en entrant dans la mosquée, mais qu'on se découvre en franchissant le seuil de l'église, non plus d'Iblis, mais de Lucifer.

Des tableaux désinvoltes dissimulent, dans les Lettres Persanes, la gravité de l'entreprise.

Montesquieu cependant pense déjà à l'élargir.

Son succès l'a rendu célèbre.

Il se présente à l' Aca­ démie française.

Il est élu.

Mais le Roi refusant son agrément, sous prétexte qu'il n'habite pas Paris, il n'y entre qu'en r 728.

Il se décide presque aussitôt à voyager, visitant l'Allemagne, l'Au­ triche, l'Italie, la Suisse et la Hollande, montrant partout une insatiable curiosité des hommes et des choses.

En r 729, Lord Chesterfield l'entraîne en Angleterre où il reste trois ans.

Il observe sans cesse, questionne, prend des notes, cherche toujours à comprendre.

Il ne s'indigne qu'à la dernière extrémité.

Il réfléchit sur plusieurs paradoxes historiques dont les données l'ont intrigué, depuis qu'il a su les apercevoir et les circonscrire.

Comment l'Espagne a justement commencé de s'appauvrir quand les galions entassaient dans ses ports l'or et l'argent du Nouveau Monde? Et il rédige les Considérations sur les Richesses de l'Espagne.

Comment Rome, bourgade insignifiante, a su conquérir l'univers, et comment elle en a perdu l'empire au moment où elle disposait de la suprême puissance? Et il compose les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence.

La solution de ces difficultés lui permet de définir les principes généraux qui lui donnent l'idée d'un plus grand ouvrage : il travaille à l'Esprit des Lois, qui est cette fois comme la théorie de la relativité généralisée de la sociologie.

Il avait montré qu'il n'était usage qui ne puisse paraître Comte de la Bédoyère.

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