Montaigne, Essais, Livre I, chapitre 23 « De la coutume et de ne changer aisement une loi reçue »
Publié le 18/08/2012
Extrait du document
Montaigne conservateur ? On est d’ordinaire conservateur parce que l’on croit à la justice de l’ordre établi, ou bien qu’on y trouve son intérêt. Plutôt une réflexion sur les coutumes et sur les lois « révolutionnaires «. Seule la conclusion pratique est conservatrice : comme il le dit ailleurs dans les Essais, Montaigne obéit aux lois non parce qu’elles sont justes mais parce qu’elles sont lois (cf. III, 13). Il est nocif de les changer. Toute nouvelleté est en soi condamnable quelle qu’en soit la justification. Pascal, dans les Pensées, affirme que Montaigne est un « habil homme «. Aujourd’hui encore, on reproche à Montaigne son « conformisme «, voir le refus de toute « anormalité «. Le sage doit suivre entièrement des façons et formes reçues. Circonstances de l’époque = 20 années de guerres de religion, misère. On peut concevoir que Montaigne « ait raison « (l.42) d’éprouver désormais quelque défiance à l’égard de la nouvelleté.
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Nouvelle étape : non seulement le rénovateur n'améliore rien, mais il pâtit lui-même des secousses qu'il produit.métaphore de l'Etat-bâtiment (métaphore architecturale qui lui est particulièrement chère quand il parle de l'Etat) : Toute modification, même partielle, ne peutqu'affecter les autres pièces du bâtiment.+ image de l'eau trouble- allusion aux princes de l'époque qui ont utilisé la Réforme à des fins intéressées (catholiques).Quand une société royale s'écroule, elle s'écroule en 2 temps : « du haut au milieu », elle se précipite + lentement que « du milieu au fond ».Montaigne dit que « les ligueurs » renouvellent l'erreur commise par les réformes, et les condamne : + dommageables que les « inventeurs », « initiateurs », les «imitateurs » sont « vicieux » : ils continuent à faire le mal après tout le mal qu'ils ont pu voir.
Considérations d'un homme qui voit les ligueurs recommencertémérairement l'aventure des réformes.
Conclusion
Une analyse originale de Montaigne
Montaigne conservateur ?On est d'ordinaire conservateur parce que l'on croit à la justice de l'ordre établi, ou bien qu'on y trouve son intérêt.
Plutôt une réflexion sur les coutumes et sur les lois « révolutionnaires ».Seule la conclusion pratique est conservatrice : comme il le dit ailleurs dans les Essais, Montaigne obéit aux lois non parce qu'elles sont justes mais parce qu'elles sontlois (cf.
III, 13).
Il est nocif de les changer.
Toute nouvelleté est en soi condamnable quelle qu'en soit la justification.
Pascal, dans les Pensées, affirme que Montaigne est un « habil homme ».
Aujourd'hui encore, on reproche à Montaigne son « conformisme », voir le refus de toute « anormalité ».
Le sage doit suivre entièrement des façons et formes reçues.
Circonstances de l'époque = 20 années de guerres de religion, misère.On peut concevoir que Montaigne « ait raison » (l.42) d'éprouver désormais quelque défiance à l'égard de la nouvelleté.
Action de Montaigne : ne s'est pas cantonné à un refus hautain de toute évolution, mais a œuvré en faveur de la tolérance et de la pacification.
modestie du caractère de Montaigne :- qui tente de passer sous silence cette action- qui ne s'estime pas meilleur que le peuple ou que le tempsEn matière politique, il a préféré les institutions et les lois établies par l'usage aux constructions éphémères échafaudées par l'esprit humain.
Peut-on parler d'une soumission totale à l'ordre établi ?Non, car ce conformisme a ses limites.Montaigne conserve entièrement sa liberté et l'indépendance de son jugement, en établissant une distinction entre des actions qui doivent être conformes à ce que nousimpose la société et des … ?
On peut en revanche parler d'impartialité de Montaigne qui dans le dernier paragraphe, plus qu'aux auteurs de la Réforme, s'en prend à ceux qui profitent des troublescausés par la « nouvelleté » (les « imitateurs »).
Allusion aux ligueurs, à tous ces pêcheurs en eau trouble (par-delà l'époque) qui profitent des révolutions..
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