Mon rêve familier, Poemes saturniens
Publié le 14/01/2013
Extrait du document
«
rupture à la fin de chaque tercet, puisqu’il emploie là le passé.
Cela caractérise la
femme, elle reste à nos yeux et à ses yeux insaisissable, comme si elle n’existait pas.
La
mort est ici présente, cette femme jongle entre la vie et la mort.
Ce thème est justement
caractérisé par ces ruptures, mais également par l’emploi sûrement volontaire de l’auteur
d’un euphémisme du silence « des aimés que la Vie exila », « l’inflexion des voix chères
qui se sont tues ».
La « Vie » avec un v majuscule peut nous aider à comprendre ce
vers ; Verlaine considère beaucoup la Vie mais pense à la mort.
L’emploi de « souvent »
montre que Verlaine a déjà pensé à ce rêve, y pense et y pensera encore.
Ce rêve était
tellement fort que désormais, il l’anime.
De plus, quand l’auteur évoque cette femme, il
dit que « son regard est pareil au regard des statues ».
La présence de « statues » n’est
pas anodine puisque cela nous laisse comprendre que cette femme est figée à travers le
temps, marbrée.
Elle laisse une trace dans la vie de Verlaine.
Il n’y a aucune indication
de la date du rêve dans ce poème, donc il demeure hors du temps, éternel.
Certes, ce poème montre certaines confusions, mais son sujet premier est la
femme dont rêve l’auteur.
D’ailleurs, cette femme est avant tout aimée, mais son
existence est onirique.
« Est-elle brune, blonde ou rousse ? » « Son nom ? » Verlaine ne
se souvient pas de son physique, il est incertain.
La césure du vers 2 accentue le terme
« inconnue ».
En effet, cette femme est inconnue, elle traduit l’incertitude de l’auteur.
La
répétition de « ni tout à fait une autre, ni tout à fait la même » contredit le mot
« inconnue ».
L’auteur connait cette femme, il pourrait peut-être la reconnaître entre
mille, sans pour autant réussir à la décrire.
« et que j’aime, et qui m’aime » au vers 2
reste surement une des seules certitudes de l’auteur.
Le poète insiste sur le verbe
« aimer » en l’employant trois fois dans son premier quatrain, et en accentuant son
importance grâce à la légère allitération en « m » qui s’étend du vers 2 au vers 4.
Le
poète est vraisemblablement amoureux de cette femme rêvée.
L’auteur choisi une
anaphore dans les vers 6 à 8 de « Pour elle seule » ce qui montre qu’il est voué à cette
femme et à l’amour qu’il éprouve pour elle.
Cet amour est unique.
Verlaine accorde une
singulière importance à cette femme, puisqu’il en oublie le reste du monde, il n’y a
qu’elle qui puisse le soigner de ses maux et le comprendre « Les moiteurs de mon front
blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant ».
De plus, l’auteur n’accorde pas
d’importance aux attraits physiques de cette femme, ni à son nom, puisqu’il passe le
sujet rapidement.
L’amour qu’il éprouve est puissant, peu importe le reste.
L’image de cette femme reste floue à nos yeux.
Peut-être que Verlaine imagine
très bien cette femme, mais elle demeure mystérieuse à nos yeux.
Il n’y a pas de
véritable caractère physique ou morale, ni même une indication autre.
Les seules
indications que les lecteurs ont, sont les deux derniers tercets.
Le fait que l’auteur ne
sache lui-même pas quel est le nom ou la couleur de cheveux de cette femme nous
permet de nous l’imaginer à notre convenance.
Il nous laisse nous faire notre propre
image, afin de trouver notre « femme idéale ».
L’emploi de « statues » au vers 12 aide le
lecteur, puisqu’il sait que les statues se ressemblent souvent alors qu’elles ont chacune.
»
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