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Molière, L'École des femmes, Acte II, scène 5. Commentaire composé

Publié le 11/01/2020

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Molière, L'École des femmes, Acte II, scène 5

AGNÈS Oh tant ! Il me prenait et les mains et les bras,

Et de me les baiser il n'était jamais las.

ARNOLPHE Ne vous a-t-il point pris, Agnès, quelque autre chose ?

(La voyant interdite.) Ouf!

AGNÈS : Hé! il m'a...

ARNOLPHE : Quoi?

AGNÈS : Pris...

ARNOLPHE : Euh!

AGNÈS : Le...

ARNOLPHE : Plaît-il?

AGNÈS : Je n'ose,

Et vous vous fâcherez peut-être contre moi.

ARNOLPHE : Non.

AGNÈS : Si fait.

ARNOLPHE : Mon Dieu, non!

AGNÈS : Jurez donc votre foi.

ARNOLPHE : Ma foi, soit.

AGNES Il m'a pris... Vous serez en colère.

ARNOLPHE Non.

AGNES Si.

ARNOLPHE Non, non, non, non.

AGNES Il...

ARNOLPHE, à part. Je souffre en damné.

AGNES Il m'a pris le ruban que vous m'aviez donné.

A vous dire le vrai, je n'ai pu m'en défendre.

ARNOLPHE, reprenant haleine. Passe pour le ruban. Mais je voulais apprendre S'il ne vous a rien fait que vous baiser les bras.

AGNES Comment! Est-ce qu'on fait d'autres choses ?

ARNOLPHE Non pas. Mais, pour guérir du mal qu'il dit qui le possède, N'a-t-il point exigé de vous d'autre remède?

AGNES Non. Vous pouvez juger, s'il en eût demandé,

Que pour le secourir j'aurais tout accordé.

ARNOLPHE, bas, à part. Grâce aux bontés du ciel, j'en suis quitte à bon compte : Si j'y retombe plus, je veux bien qu'on m'affronte.

Chut. (Haut.) De votre innocence, Agnès, c'est un effet ;

Dans cet extrait, Agnès dans sa naïveté est incapable de comprendre les sous-entendus de la vieille entremetteuse qui vient plaider la cause d'Horace afin qu'il obtienne les faveurs d'Agnès. Les apartés d'Arnolphe exercent également un effet comique (v.511et 535-536). De plus il utilise un champ lexical de l'enfer : « suppôt de Satan », « damnée » (v.511), « sorcière maudite » (v.535) et « enfer » (v.536). Pour lui le cocuage ne peut être l'oeuvre que du diable. Ces expressions disproportionnées par rapport à la situation prouvent que la plus grande crainte d'Arnolphe est d'être cocu. Cela entraîne un effet comique. De même, le comique réside aussi dans le comportement d'Agnès. En effet, en prenant tout au premier degré, elle interprète les propos de l'entremetteuse au sens premier et elle se fait l'idée que le jeune homme a été blessé par ses yeux.

« Je ne vous en dis mot.

Ce qui s'est fait est fait. Je sais qu'en vous flattant le galant ne désire Que de vous abuser, et puis après s'en rire. AGNES Oh! point! Il me l'a dit plus de vingt fois à moi. *** L’École des Femmes : comédie de Molière en 5 actes et en vers (1779 dont 1737 alexandrins), créée au Théâtre du Palais-Royal le 26 décembre 1662. Cette pièce a été écrite l’année du mariage de Molière qui, à quarante ans, avait épousé Armande Béjart, dix-neuf ans, la fille de sa maîtresse, Madeleine > ce qui lui valut de nombreuses attaques et d’être accusé de relations incestueuses. La pièce fait scandale => Molière répond à ses adversaires par La Critique de l'école des femmes . M.

de La Souche ou Arnolphe est un vieux barbon qui souhaite épouser la jeune Agnès. Obnubilé par la peur d’être cocufié, il l’élève dans la plus grande ignorance… Dans cette scène, Arnolphe interroge Agnès afin de savoir ce qui s'est passé lors de cette entrevue, et la teneur de leurs propos. I- Une scène de comédie A- Une scène enjouée • Cf.

toutes les interruptions, toutes les exclamations et les interrogations. Suspense comique ! • Scène qui réunit les 2 personnages principaux : Arnolphe et la jeune Agnès.

« Non » VS « Si ». • Scène de suspense (comique) : « Diantre ! que de mystère! Qu'est-ce qu'il vous a pris? ». => Toute la scène va tourner autour de ce qu’Horace a pris à Agnès. B- Scène de quiproquos • Arnolphe demande à Agnès si Horace lui a pris quelque chose => Agnès parle du ruban.

Arnolphe : abstrait VS Agnès : concret => formation de tout un quiproquo très comique pour le spectateur. • « S'il ne vous a rien fait que vous baiser les bras » + toutes les allusions à « baiser » (le sens qu’on peut lui entendre (> acte sexuel) existait déjà au XVIIe siècle… => allusions grivoises d’Arnolphe. Équivoques.. »

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