MOLIÈRE LA CRITIQUE DE L'ÉCOLE DES FEMMES L'IMPROMPTU DE VERSAILLES
Publié le 13/06/2015
Extrait du document
MISE EN SCÈNE
Élise, Uranie, le Marquis et Climène, assis en demi-cercle, regardent Lysidas et Dorante. Les deux contradicteurs, au centre du spectacle, restent debout du début à la fin de la scène, pendant que Lysidas reste silencieux, montrant que le débat ne le concerne pas ; il se tient à l'écart de tous dans une partie de la scène où l'action ne se déroule pas. Pendant la répétition de « tarte à la crème «, le Marquis, assis jusque-là, pourrait se lever, faire de grands gestes avec son chapeau, se déplacer bruyamment en tous sens et ponctuer chacune de ses « répliques « d'un petit rire de satisfaction. Même chose au moment du «la, la, la, la, lare «.
À la ligne 182, lorsque Climène prononce « Hé ! «, elle pourrait se lever et esquisser un petit salut à l'égard d'Élise qu'elle remercierait de son compliment.
À partir de la ligne 353 où commence le véritable débat sur L'École des femmes, la construction rythmique utilisée par Molière pourrait être rendue ainsi : Lysidas parle, puis, de façon assez mécanique, chacun de ses partisans se lève pour prononcer sa réplique puis s'assied, tandis que le suivant se lève, et ainsi de suite. Même jeu de scène ensuite lorsque Dorante parle.
Cette suggestion crée un effet de distanciation sur le spectateur, lui rappelant qu'il assiste à la représentation d'une représentation. Ce procédé de mise en abyme, déjà utilisé avant Molière (cf. La Comédie des comédiens de Gougenot, 1631 ; La Comédie des comédiens de Scudéry, 1635 ; L'Illusion comique de Corneille, 1636 ; Le Véritable Saint-Genest de Rotrou, 1646 ; La Comédie sans comédie de Quinault, 1655 ; La Comédie de la comédie de Dorimond, 1660), est un procédé courant aussi bien au théâtre (cf. Le Soulier de satin de Claudel, 1921 ; L'Impromptu de Paris de Giraudoux, 1937 ; L'Impromptu du Palais-Royal de Cocteau, 1962) qu'au cinéma (cf. La Nuit américaine de Truffaut, 1973).
ÉCRITURE
Lignes 177 à 183 : le commentaire au sujet de « s'encanaille « permet de railler un néologisme précieux.
Lignes 479 à 487 : l'emploi systématique et répété des « la, la, la, lare « du Marquis.
Dorante : « C'est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens« (1. 213-214) ; «On peut être habile avec un point de Venise et des plumes, aussi bien qu'avec une perruque courte et un petit rabat uni « (1. 233 à 235) ; «Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n'est pas de plaire, et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n'a pas suivi un bon chemin « (1. 292 à 295) ; « Ne consultons dans une comédie que l'effet qu'elle fait sur nous « (1. 308 à
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