MODIANO Patrick : sa vie et son oeuvre
Publié le 25/11/2018
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MODIANO Patrick (né en 1945). Son premier roman, la Place de l'Étoile, paraît en 1968; il porte en épigraphe une « histoire juive » qui en reflète bien le thème et le ton : « Au mois de juin 1942, un officier allemand s’avance vers un jeune homme et lui dit : Pardon, monsieur, où se trouve la place de l’Etoile? Le jeune homme désigne le côté gauche de sa poitrine ». Dès cet ouvrage, Modiano impose un monde : celui des bas-fonds de l'Occupation, d’abord à travers le personnage de Raphaël Schlemilovitch, juif « collabo » puis vengeur des juifs; monde qui se joue du temps et de l’espace, et dont les héros partagent les mêmes obsessions, le même égocentrisme, la même façon de pleurer sur soi; monde que l’on retrouve un ton plus bas, dans la Ronde de nuit (1969), autour de Swing Troubadour-Lamballe, introduit par la Gestapo dans un réseau de résistance, incapable d’être un traître, incapable d’être un héros, et qui ne saura, très pudiquement, que devenir un martyr. Dans les Boulevards de ceinture (1972), le narrateur part à la recherche d’un père dont on ne sait au juste s’il est un trafiquant de marché noir ou un juif traqué — quête poursuivie avec horreur et avec tendresse. Et, toujours rappelées, la vanité de toute biographie, l’évanescence de tous nos souvenirs. Villa triste (1975), situé au temps de la guerre d’Algérie, restitue un passé vieux de douze ans, un séjour dans une station thermale, au bord d’un lac, en face de la Suisse; tout paraît y ressusciter avec une extrême précision; mais, en même temps, l’oubli d'un nom, un trou de mémoire remettent en question la perception de ce passé.
Passé toujours ambigu avec Livret de famille (1976), où Modiano mêle, dit-il, le vrai et l’imaginaire, et où
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