Mme DE LA FAYETTE, La Princesse de Clèves, 1678, « Il parut alors une beauté à la Cour (…) et son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes »
Publié le 19/01/2022
Extrait du document
«
Puisqu’elle donna de l’admiration dans un lieu où l’on était si accoutumé à voir de belles
personnes
A la cour, l’apparence est primordiale, comme le souligne le champ lexical de la vue «
yeux », « voir ».
Après avoir montré l’aspect exceptionnel de son physique, le narrateur insiste sur l’identité
sociale du personnage, son statut social, également élevé.
« Elle était de la même maison
que le vidame de Chartres et une des plus grandes héritières de France » (l.4).
Dans la
suite du récit, on apprendra qu’elle est la nièce du vidame de Chartres.
Il s’agit d’un
personnage historique, un grand noble du XVIème siècle, de la famille De Ferrières ( Jean II
de Ferrières, seigneur de Maligny).
Un vidame est l’équivalent d’un vicomte.
La tournure
superlative « une des plus grandes héritières de France » insiste sur la naissance illustre de
cette jeune femme.
Belle, d’un rang social élevé, cette jeune fille peut paraître vulnérable dans la mesure où,
orpheline de père, elle ne connaît pas l’univers masculin: « Son père était mort jeune, et
l’avait laissée sous la conduite de Mme de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le
mérite étaient extraordinaires » (l.
6) .
L’accumulation de qualités élogieuses attribuées à sa
mère Mme de Chartres, semble contrebalancer l’absence du père.
« le bien, le vertu et le
mérites », mises en valeur par l’adjectif laudatif « extraordinaires », en témoignent.
A partir
de ce moment, on sait que c’est Mademoiselle de Chartes qui est décrite.
Le lecteur peut se
demander, comment une jeune femme aussi belle, qui ne connaît la Cour que par le prisme du
regard de sa mère, va réussir à vivre dans ce monde de l’apparence.
II- Le portait de cette jeune fille est évincé par celui de sa mère qui lui a donné une
éducation intransigeante, plus sévère que mondaine.
( lignes 6 à 20)
Madame de Lafayette ménage une pause dans le récit pour expliquer quelle a été l’éducation
de Mademoiselle de Chartres.
Sa mère a effectué cette éducation elle-même contrairement
aux pratiques éducatives qui étaient d’usage au XVIIème siècle : les jeunes filles lorsqu’elles
recevaient une éducation, étaient éduquées au couvent ou par un précepteur.
Elle s’y est
totalement consacrée comme le montre son éloignement volontaire de la cour : « Après avoir
perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour » (l.
7) .
Elle fuit
ainsi la valeur principale de la cour : le culte de l’apparence.
Madame de Chartres apparaît
comme une figure austère puisqu’elle a abandonné la vie sociale au profit de son implication
pour l’éducation de son enfant.
Elle participe également à la construction du personnage de la
Princesse puisque l’éducation qu’elle a choisi de lui donner est fondé sur un motif ma jeur du
roman : la quête de la « vertu » « Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à
l’éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa
beauté, elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la rendre aimable » (l.
7-9) Elle
porte toute son attention à l’éducation de sa fille : cette expression « elle avait donné ses
soins » (l 8) laisse transparaître sa générosité, le verbe « travailler » insiste sur cette tâche,
qui est prise au sérieux « elle ne travailla pas seulement », cette attitude « elle songea aussi
à lui donner » (l.9) montre sa réflexion en matière d’éducation, Le verbe « cultiver » (l 9)
connote l’idée de travail long et minutieux.
Cette éducation repose sur les principes suivants :
une élévation de son âme et un soin particulier apporté au corps « cultiver son esprit et sa
beauté » afin de plaire en société (l 9).
Cela fait référence au kalos kai agathos de la Grèce
antique.
Il convient aussi d’inculquer des valeurs morales aux jeunes filles « donner de la
vertu », c’est l’absolu de la morale classique.
Il s’agit donc d’une éducation à la fois classique
mais aussi moderne comme nous allons le voir.
A travers Madame de Chartres, c’est en réalité
madame de Lafayette qui nous transmet un programme éducatif original pour élever les
jeunes filles.
Elle critique implicitement l’éducation traditionnelle des filles qui repose sur.
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