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MIRON Gaston : sa vie et son oeuvre

Publié le 25/11/2018

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MIRON Gaston (né en 1928). Avant même que l’on eût rassemblé, en 1970, sous le titre de l'Homme rapaillé, la plupart de ses poèmes épars, publiés ici et là dans les revues et journaux pendant une quinzaine d’années, Gaston Miron, dit « le Magnifique », était déjà l’objet d’une légende contre laquelle, d’ailleurs, il s’est longtemps défendu. Fondateur, dès 1953, des éditions de l’Hexagone, qui occupent une place prépondérante dans la production poétique de Montréal, protecteur des jeunes poètes, il a lui-même fort peu écrit, justifiant son quasi-silence dans des textes d’une très haute portée, comme ses Notes sur le non-poème et le poème (1965), sorte de poétique et de manifeste à la fois, où Gaston Miron assume d’une façon particulièrement tragique l’impossibilité de faire surgir la poésie dans un pays qui, dans son histoire comme dans son quotidien le plus trivial, en est la négation : c’est la situation même de l'homme québécois qui est, selon Miron, le non-poème. Et c’est ainsi que les silences mêmes du poète deviennent poésie.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Miron, Gaston. 1 PRÉSENTATION Miron, Gaston (1928-1996), poète et éditeur québécois, socialement et politiquement engagé, considéré comme l’une des plus grandes voix du renouveau poétique au Québec. 2 LES REVELATIONS DE L’ENFANCE Né à Sainte-Agathe-des-Monts, dans les Laurentides, Gaston Miron est l’aîné de cinq enfants et le fils d’un charpentier-menuisier, qui meurt alors qu’il n’a que douze ans.

Pendant son enfance, il voit peu à peu son village natal se peupler chaque été de vacanciers anglophones et la ville subir un changement identitaire progressif, troquant ses panneaux de signalisation en français pour des panneaux en anglais.

Il rencontre également son grand-père maternel, analphabète, dont l’histoire modeste le marque et lui ouvre une voie évidente : « Tout le noir de ces hommes est entré en moi.

Je me disais : il faut que j’assume tout ce noir et il faut en même temps que j’écrive, que je dise que ces gens-là n’ont pas vécu en vain.

» Il fait ses études chez les frères du Sacré-Cœur à Granby avant d’entamer un cursus de sciences sociales à l’université de Montréal en 1947.

Il exerce alors de nombreux petits métiers (commis de bureau, instituteur, serveur, manœuvre, etc.) et participe à l’Ordre du bon temps, mouvement laïc de loisirs pour la jeunesse, dont il dirige le journal qui défend la culture canadienne-française contre l’hégémonie anglo-saxonne.

En 1949, alors qu’il écrit depuis son enfance, Gaston Miron a une révélation, celle d’écrire de la poésie proche de celle de Patrice de la Tour du Pin qu’il découvre en feuilletant un de ses recueils.

Il s’agit alors pour lui d’écrire « une poésie qui donne à ce pays une légende, mais une légende au futur ». 3 L’HEXAGONE En 1953, Gaston Miron cofonde (avec le poète et journaliste Olivier Marchand, la graphiste Mathilde Ganzini, le décorateur et dramaturge Jean-Claude Rinfret, les futurs cinéastes Gilles Carle et Louis Portugais) les éditions de l’Hexagone, maison avant-gardiste qui devient pendant une vingtaine d’années le lieu d’une foisonnante activité littéraire québécoise.

Il en reste le directeur jusqu’en 1983.

Le premier recueil publié artisanalement est Deux Sangs où se mêlent les voix de Gaston de Miron et d’Olivier Marchand ainsi que les illustrations de Mathilde Ganzini, Gilles Carle et Jean-Claude Rinfret.

Installé à Paris en 1959-1960, il suit les cours de l’école Estienne, spécialisée dans les arts graphiques et l’édition.

De retour au Québec, il travaille pour diverses maisons d’édition et pour l’Association des éditeurs canadiens. 4 UN MILITANT PROTÉIFORME Poète militant, Gaston Miron organise des récitals de poésie mais s’engage aussi à la ville en se présentant, en 1957, comme candidat aux élections fédérales, avec le Parti social démocrate.

Par la suite, ce nationaliste soutient ardemment le RIN (Rassemblement pour l’indépendance nationale), le Mouvement de libération populaire (MLP) et le Front du Québec français dont les revendications se cristallisent essentiellement sur la question linguistique.

Gaston Miron est donc particulièrement impliqué dans le débat sur la langue au Québec et prend position dans des revues ainsi que dans des textes pamphlétaires d’autres écrivains tels ceux de Fernand Ouellette.

Il prône une action politico-linguistique et a recours dans ses textes au joual (sociolecte des classes ouvrières québécoises) afin de susciter une prise de conscience identitaire. 5 L’HOMME RAPAILLÉ En 1970, une partie des poèmes de Gaston Miron, mais aussi de ses textes politiques ou polémiques (parus dans des journaux et revues), sont réunis (« rapaillés », c’est-à-dire rassemblés) dans l’Homme rapaillé (Prix Québec-Paris et prix de la revue Études françaises).

Reconnu alors comme l’une des voix les plus sensibles de l’identité québécoise, Gaston Miron n’a eu de cesse de remanier jusqu’à sa mort ce recueil — une version posthume a également vu le jour, « rapaillée » en 1999 par sa femme Marie-Andrée Beaudet d’après les ultimes instructions du poète.

À partir de 1972, il travaille pour les Éditions Leméac et, de 1973 à 1978, il enseigne la littérature à l’École nationale de théâtre de Montréal.

En 1993, il prend la tête de la collection « Typo » qu’il a fondée quelques années plus tôt pour les éditions de l’Hexagone. 6 LA POÉSIE, « BÊTE FÉROCE DE L’ESPOIR » Ardent défenseur de la langue, Gaston Miron est de tous les combats et fait rimer identité avec liberté.

« Il y a des pays qui sont seuls avec eux-mêmes / et jamais ne les rejoint le Soleil.

» « Je n’ai jamais voyagé vers autre pays que toi mon pays » écrit-il, lui qui a tant voyagé et porté la voix du Québec à travers le monde.

En 1991, il compose la Marche à l’amour, où il se déclare lui-même « concasseur de désespoir ».

Même après sa mort, la poésie de Gaston Miron continue à être éditée, notamment Poèmes épars (2003) à l’occasion du cinquantenaire de la revue Hexagone. 7 LA VOIX DU QUÉBEC Gaston Miron a reçu de nombreux prix au Canada et dans le monde francophone, notamment en 1971 le prix de la Ville de Montréal, en 1977 le prix Duvernay couronnant l’ensemble de son œuvre, ou le prix Apollinaire en France (pour l’Homme rapaillé qui n’est sorti qu’à cette date dans l’hexagone).

En 1990, il a reçu la médaille de l’Académie des lettres du Québec et en 1993, le Prix international de la paix, tout en étant fait Commandeur des Arts et des Lettres de la République française. Reconnu comme la plus grande voix poétique du Québec, Gaston Miron a eu droit à des funérailles nationales, comme un homme d’État, en décembre 1996. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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