MÉRY Joseph : sa vie et son oeuvre
Publié le 24/11/2018
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MÉRY Joseph (1 798-1867). Caustique et mondain, ce journaliste fut également apprécié comme romancier et poète, au point de faire écrire à Mmc de Girardin qu’« il était le roi de l’esprit ».
Né à Marseille, chassé du séminaire pour avoir lu Voltaire, Joseph Méry jette tapageusement sa gourme puis fonde à Marseille des journaux si engagés qu’ils lui valent plusieurs procès : au Phocéen (1820) succéderont, au fil des condamnations, le Caducée, la Méditerranée, le Sémaphore. Libéral et bonapartiste, il s’installe en 1824 à Paris, où il connaît un énorme succès grâce à un poème satirique écrit avec son compatriote Barthélemy, la Villéliade (1826), dont Théophile Gautier appréciera plus tard la « force de style » et la « perfection métrique ». Il trouve le temps de traduire la Henriade en vers
«
latins
et ne néglige pas de faire parler la poudre sur les
barricades de juillet 1830.
Désormais, il va bouder la lyre et la tribune pour se
consacrer au roman, à la nouvelle ou au théâtre, répan
dant sa verve dans le Bonnet vert ( 1830), les Nuits de
Londres (1840) ou Gusman le Brave (1853), drame où
éclatent ses dons pour la couleur locale, déjà prouvés par
le romancier (Scènes de la vie italienne, 1837) et le
chroniqueur (Constantinople et la mer Noire, 1853).
Barbey d' Aurevilly vante le «coloriste >> et le« poète »,
«esprit multicolore [qui] a toujours eu la facilité du
génie, même les jours où il n'en eut pas la puissance ».
Quand on relit Méry aujourd'hui, c'est malheureuse
ment cet abus de facilité qui rebute.
Pour un trait heureux
contre les jésuites ( « La Congrégation se rend et ne meurt
pas »), combien la Villéliade ânonne-t-elle d'alexandrins
corsetés dans la platitude! Sans oublier quelques flétris
sures antisémites à l'égard des «banquiers israélites>>,
présentés comme les sauveurs traditionnels des monar
chies agonisantes ...
Méry ne devrait-il sa fortune du
moment qu'à la promotion des thèmes les plus éculés
de l'idéologie dominante, à sa complaisance pour les
sentiments les mieux partagés quoique les plus superfi
ciels et tortueux? Il semble trop souvent n'avoir retenu
de Voltaire que ses sarcasmes les plus futiles, ses har
diesses de salon.
BIBLIOGRAPHIE Barbey d' Aurevilly, Voyageurs et romanciers, Paris.
Lemerre, 1908; G.
Benoist ,.
»
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