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Mensonge et vérité en art (Stendhal)

Publié le 15/09/2015

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mensonge

Dans le vocabulaire théâtral, il est convenu d’appeler « représentation » l’exécution publique d’une pièce et « création » la première de ces représentations. Tout se passe comme si l’auteur nous présentait le monde tel qu’il se le représente, comme si sa création était bien une re-création. Pour reprendre le titre d’une comédie de Corneille, toute pièce de théâtre est une « illusion comique ». Le public feint de croire à une réalité imaginaire qu’interprètent des acteurs. Or, c’est bien là, dans ce contrat tacite, que chacun de nous signe en s’installant dans une salle de spectacle ou en se saisissant d’un livre, que la notion de mensonge trouve sa limite. Que dire, en effet, d’un mensonge librement consenti par celui qui devrait en être la victime ? Que nous apporte cette fausse réalité dont nous savons qu’elle disparaîtra bientôt derrière le rideau de scène ?

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« CORRIGÉ RÉDIGÉ Introduction La question des rapports que doit entretenir l'art avec la vérité a souvent fait l'objet d'un débat critique.

La recherche de la beauté semble en effet parfois incompa­ tible avec la représentation de la réalité.

L'apparition de courants ou d'écoles tels que le Réa­ lisme ou le Naturalisme a rendu les romanciers français du XIx• siècle particulièrement sensibles à cette appa­ rente contradiction; ainsi l'un d'entre eux, Stendhal, nous livre-t-il son opinion sous la forme d'un apho­ risme: «Toute œuvre d'art est un beau mensonage.

» En quoi ces propos permettent-ils d'éclairer les méca­ nismes de toute création artistique? Quelle est cette exi­ gence de vérité dont bien des formes d'art témoignent? L'œuvre n'est-elle pas toujours re-présentation du monde, et la création re-création ? Première partie: l'art est un mensonge, mais un mensonge qui vise le beau L'art et la littérature sont des activités qui font très largement appel à l'imagination.

A ce titre, une statue, un roman, ne sont que la mise en forme, la matérialisa­ tion d'éléments qui n'ont avec la vérité qu'un rapport de ressemblance, ce qui est bien le propre du mensonge.

Ne dit-on pas, d'ailleurs, de quelqu'un qui affabule qu'il se fait «des idées», que ses propos sont «des romans», qu'il fait du «cinéma»? La mythologie qui nourrit la littérature antique choi­ sit délibérément le mensonge, c'est-à-dire l'invention d'un monde en marge de la réalité.

Certes, les cyclopes que rencontre le héros de L 'Odyssée sont des bergers comme il en existe dans le monde grec, mais leur gigan­ tisme, leur œil unique, leur cruauté sont les fruits de l'imagination d'Homère qui nous ment et fait mentir. »

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