Mellin de Saint-Gelais bibliothécaire de François Ier
Publié le 19/08/2013
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Au plan artistique, Mellin de Saint-Gelais a fortement marqué son époque. Ami des beaux esprits que sont Clément Marot, François Rabelais, Érasme et Jacques Lefèvre d'Étaples, il entretient dans les dernières années de sa vie des relations houleuses avec les jeunes poètes de la Pléiade Pierre de Ronsard et Joachim du Bellay.
Poète prolifique, il a toujours refusé d'être imprimé de son vivant : seule une plaquette de soixante-treize feuillets paraît à Lyon, contre son gré, en 1547 — si bien que de nombreux ouvrages lui seront attribués à tort ou à raison, avant comme après sa mort. En revanche, le célèbre Blason de l'oeil est indiscutablement son oeuvre, entrant dans le cadre d'une sorte de jeu littéraire où chaque auteur vante une partie du corps féminin, initié par le poète Clément Marot et son
Blason du beau tétin.
«
un voyage en Italie.
A l'origine
destiné à lui permettre de par
faire sa formation et ses con
naissances juridiques dans les
universités
de Bologne et de
Padoue, ce séjour l'a amené à
fréquenter le monde aristocra
tique et galant ; et a révélé sa
prédisposition pour la poésie ,
aussi
bien française qu 'italien
ne.
De retour en France, Mellin
de Saint-Gelais a intégré vers
1 5
18 la Maison de François 1"'
en tant que maître d'hôtel.
Peu
ap rès , il a reçu les ordres et, en
1525, a sans doute été nommé
aumônier du dauphin François ,
le fils aîné du roi.
A partir de
1532, il est devenu abbé com
mendataire de Reclus, charge
L'INSTAURATION
DU DÉPÔT LÉGAL Le 28 décembre 1537,
une ordonnance royale
interdit aux éditeurs « de
mettre en vente ouvrages
en latin, grec ou autre langue
ancienne ou moderne
avant d'avoir adressé un exemplaire à Mellin
de Saint-Gelais , garde de la
librairie du roi à Blois, et de
vendre aucun à l'étranger sans l'avoir communiqué
au même, lesquelles œuvres
étant vues après nous feront véritable preuve de
cette tant digne et louable
restitution des lettres advenue en notre temps par les diligence, cure et labeur
que nous y avons mis et
mettrons ».
Ainsi est instauré le dépôt légal, qui fait
obligation de remettre à la
bibliothèque royale
un
exemplaire de chaque
ouvrage publié dans
le royaume.
Cette mesure
de conservation contribue à la constitution
d'une bibliothèque de
référence.
Mais, alors
que la Réforme protestante
est en plein essor, elle
répond aussi à l'objectif
politique
de contrôler
l'édition des ouvrages tenus pour « hérétiques ».
qu'il a ensuite cumulée avec
celle d'abbé de La Fresnade .
En
1536, Saint-Gelais est
nommé « garde de la librairie
royale de Blois ».
Sans doute
a-t-il accédé à cette fonction
parce
qu 'il a auparavant établi
l'inventaire des livres de jean
des Pins, évêque de Rieux,
dont le roi héritera .
Durant
huit ans , il gère si bien la bi
bliothèque royale que le 22
mai 1544 , lorsque les collec
tions de Blois sont transférées
a u château
de Fontainebleau,
désormais nouveau centre
du
pouvoir royal, elles comptent
six cents ouvrages imprimés et
mille sept cents manuscrits
supplémentaires ; faisa nt la
part belle aux écrits en grec et
non plus seu lement à ceux en
latin.
Codificateur du sonnet
Au plan artistique , Mellin de
Saint-Gelais a fortement mar
qué son époque .
Ami des
beaux esprits que sont Clé
ment Marot, François Rabelais,
Érasme
et jacques Lefèvre
d'Étaples, il entretient dans
les dernières années de sa vie
des re lations houleuse s avec
les
jeunes poètes de la Pléia
de Pierre de Ronsard et joa
chim du Bellay .
Poète prolifique, il a toujours
ref usé d'être imprimé de son
vivant : seule une plaquette
de soixante-treize feuillets pa
raît à Lyon, contre son gré, en
1547 -si bien que de nom
breux ouvrage s lui seront attri
bués à tort ou à raison, avant
comme après sa mort .
En re
vanche, le célèbre Blason de l'œil
est indiscutablement son œu
vre, entrant dans le cadre
d'une sorte de jeu littéraire où
chaque a
uteur vante une par
tie du corps féminin, initié par
le poète Clément Marot et son
Blason du beau tétin .
Mellin de Saint-Gelais est l'un
de ceux à qui l'on doit , vers
EDITIONS ATLAS
1 538, l'introduction en France
du sonnet, très prisé en Italie
et signifiant dans la la ngue du
XII" siècle «petite chanson ».
Toujours avec so n a mi Clé
ment Marot , il en codifie les
règles
pour l 'adapter à l'usage
du français .
Mais, à partir de
1548, ce poète de Cour voit
son déclin annoncé par la pu
blication de l'Art poétiqu e de
Thomas Sébillet .
L'année sui
vante, il subit les attaque s en
règle de Défense et lllu stration de
la langue française, de Du Bellay,
manifeste
des jeunes « contes
tataires »
de la Pléiade, qui
entendent réformer les règles
littéraires et s'opposent aux
conceptio ns désuètes de la
génération des Sébillet et
Saint-Gelais.
Cependant , ce
dernier reste en faveur à la
Cour .
Sous le règne d' Henri Il,
grand ordonnateur des plaisirs
de Sa Majesté, il organise
notamment les divertisse
ments donnés en 1557 au châ
teau de Saint-Ge rmain-en
Laye .
La
tradition veut que, cha nteur
et musicien jouant du luth , il
ai t lui -même composé son
«chant d' adieu » peu avant de
mourir, le 14 octobre 1558.
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