Melancholia Le pesant chariot Victor Hugo Les contemplations
Publié le 24/04/2022
Extrait du document
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Texte 1 :
Victor Hugo a été le chef de file du romantisme au 19ème siècle.
Il a composé une œuvre
gigantesque qui témoigne de nombreux engagements personnels.
Melancholia est un poème de
Victor Hugo, paru en 1856 dans le recueil Les Contemplations.
Dans ce poème en alexandrins, on compare souvent ce poème au roman Les Misérables publié en 1862, car Victor Hugo y dénonce aussi les conditions de travail et de vie de son époque. Le pesant chariot porte une énorme pierre ; Le limonier, suant du mors à la croupière, Tire, et le roulier fouette, et le pavé glissant Monte, et le cheval triste a le poitrail en sang. 5 Il tire, traîne, geint, tire encore et s’arrête. Le fouet noir tourbillonne au-dessus de sa tête ; C’est lundi ; l’homme hier buvait aux Porcherons Un vin plein de fureur, de cris et de jurons ; Oh ! quelle est donc la loi formidable qui livre 10 L’être à l’être, et la bête effarée à l’homme ivre ! L’animal éperdu ne peut plus faire un pas ; Il sent l’ombre sur lui peser ; il ne sait pas, Sous le bloc qui l’écrase et le fouet qui l’assomme, Ce que lui veut la pierre et ce que lui veut l’homme. 15 Et le roulier n’est plus qu’un orage de coups Tombant sur ce forçat qui traîne les licous, Qui souffre et ne connaît ni repos ni dimanche. Si la corde se casse, il frappe avec le manche, Et, si le fouet se casse, il frappe avec le pied ; 20 Et le cheval, tremblant, hagard, estropié, Baisse son cou lugubre et sa tête égarée ; On entend, sous les coups de la botte ferrée, Sonner le ventre nu du pauvre être muet Il râle ; tout à l’heure encore il remuait, 25 Mais il ne bouge plus et sa force est finie. Et les coups furieux pleuvent ; son agonie Tente un dernier effort ; son pied fait un écart, Il tombe, et le voilà brisé sous le brancard ; Et, dans l’ombre, pendant que son bourreau redouble, 30 Il regarde Quelqu’un de sa prunelle trouble ; Et l’on voit lentement s’éteindre, humble et terni, Son œil plein des stupeurs sombres de l’infini, Où luit vaguement l’âme effrayante des choses. Hélas !. »
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