MEILHAC Henri : sa vie et son oeuvre
Publié le 25/11/2018
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MEILHAC Henri (1831-1897) et HALÉVY Ludovic (1834-1908). Meilhac et Halévy eurent d'abord des destinées séparées; leur rencontre fut un événement et commença à créer l’entité Meilhac-Halévy; la rencontre de Meilhac-Halévy avec Jacques Offenbach fut un autre événement, transformant le duo en un trio célèbre.
Henri Meilhac était employé de librairie quand il se mit à écrire : en 1855, il débuta par deux vaudevilles, Garde-toi, je me garde et Satania. Puis il fait jouer diverses comédies : la Sarabande du Cardinal (1856), le Petit-fils de Mascarille (1859), la Vertu de Célimène (1861) et une opérette : le Café du roi (1861). En 1860, Meilhac, employé de librairie et écrivain, rencontre Ludovic Halévy, secrétaire de ministère, déjà mémorialiste et écrivain. Ils écrivent une comédie, Ce qui plaît aux hommes (1860). C’est le début du couple Meilhac-Halévy : une collaboration qui s’étale sur cinquante pièces, de 1860 à 1880.
Halévy avait écrit de nombreux livrets d’opérettes, publié de nombreux récits humoristiques dans le journal la Vie parisienne (ils seront réunis, plus tard, sous les titres Madame et Monsieur Cardinal, 1873; les Petites Cardinal, 1880; la Famille Cardinal, 1883), composé avec Hector Crémieux divers vaudevilles : le couple théâtral Crémieux-Halévy est antérieur au couple Meilhac-Halévy; il continue après la rencontre de Meilhac et Halévy.
En 1855, Halévy avait collaboré avec Offenbach à une pièce en un acte, donnée aux Bouffes-Parisiens, Ba-ta-clan. En 1858, Crémieux remet à Offenbach le livret d’Orphée aux enfers : le 21 octobre 1858, surgit, aux Bouffes-Parisiens, l’opéra bouffe Orphée aux enfers. Événement capital.
«
Journal
des débats, attaque violemment Orphée; Cré
mieux révèle alors que Jupiter, à l'entrée de l'Olympe,
prononce une phrase ...
tirée d'un feuilleton de Janin dans
les Débats : le rire cascadait.
Daudet salua la blague
nouvelle.
Tl y eut 228 représentations du 21 octobre 1858
au 5 juin 1859.
Cependant, le couple Crémieux-Halévy continuait sa
carrière, elle-même brillante : en 1861, aux Bouffes
Parisiens, la Chanson de Fortunio, le Pont des Soupirs,
Monsieur Chouf/eury restera chez lui (1 'auteur du texte
était, ni plus ni moins, Morny, sous pseudonyme), le
Roman comique.
La collaboration Meilhac-Halévy-Offenbach com
mence, en vérité, avec le Brésilien, opéra bouffe donné
au Palais-Royal en 1863.
Alors, seconde grande date de
l'époque, 1864 : la Belle Hélène.
Offenbach avait
demandé à Halévy des chansons pour Pâris, des calem
bours pour Agamemnon; la parodie de l'Olympe gagnait
en bouffonnerie : les rois grecs évoluaient en pantoufles;
tous des viveurs.
Dans ce carnaval de l'Olympe, Pâris,
Hélène, Oreste, Calchas jouant notamment au jeu de
l'oie, où Hortense Schneider en Hélène avait fait un
triomphe, une « Belle Époque » se reconnaissait encore
et voyait allégrement piétiner tout un sacré culturel.
Jules
Janin maudit «ce perfide Meilhac, ce traître d'Halévy,
ce misérable d'Offenbach»; Banville salua la parodie;
Jules Vallès se moqua : «Junon, Jupin, Athénée, Zeus,
est-ce qu'on s'appelle comme cela?>> et conclut : «Et
toi, Vieil Homère, aux Quinze- Vingts! »
Bientôt, grâce au trio Meilhac-Halévy-Offenbach, la
« société » n'eut plus besoin d'applaudir sa propre image
déguisée dans le miroir mythologique : l'image fut
directe.
En octobre 1866, la Vie parisienne fut donnée
aux Bouffes-Parisiens : l'actualité se reflétait elle-même,
grisante et dérisoire, sans Olympe ni noms grecs.
Février
1867, aux Variétés, Barbe-Bleue, en trois actes : léger
travestissement du conte de fées.
En avril l867, toujours
aux Variétés, en pleine année de l'Exposition univer
selle, la Grande-Duchesse de Gérolstein projette, Hor
tense Schneider régnant encore, la société du second
Empire dans un petit royaume mythique qui son rout
droit des Mystères de Paris d'Eugène Sue.
Alors se suc
cèdent la Pénchole (1868), opéra bouffe tiré de Méri
mée, la Diva et les Brigands (1869); après la guerre,
Tricoche et Cacolet (1871), une nouvelle version de la
Périchole (1874), puis la Boulangère et ses écus (1875),
le Mari de la débutante (1879).
Cependant Meilhac et
Halévy écrivent, à deux, un drame, Froufrou (1869), et
adaptent Carmen pour l'opéra de Bizet (1875); Halévy
lance, avec Busnach, Pomme d'api ( 1873); avec Ferrier,
Belle-Lureue �1880); Meilhac, quant à lui, donne avec
A.
Millaud un drame, Mam'zelle Nitouche (1 886).
Offenbach meurt en 1880; Halévy entre à l'Académie en
1884, Meilhac y entrera en 1888.
Les 8 volumes du
Théâtre de Meilhac et Halévy paraissent entre 1900 et
1902.
BIBLIOGRAPHIE S.
Monnier-Clay, Meilhac et Halévy, des Bouffes-parisiens à
l'Opéra-Comique, thèse, Davis Univ., Californie, 1987.
R.BELLET.
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