Maupassant (1850-1893) : un pessimisme lucide
Publié le 07/04/2012
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Maupassant est né près de Dieppe, en 1850, l'année où meurt Balzac. Il est commis aux écritures dans !"intendance en 1870, puis employé au ministère de la Marine après la guerre. Il fait la connaissance de Zola : Boule-de-Suif paraît dans les Soirées de Médan. à côté d'un récit du maître. C'est le succès. Il mène une vie mondaine, voyage en Italie, en Corse. en Afrique du Nord. Le dimanche il retrouve les canotiers d'Argenteuil ou les baigneurs de« La Grenouillère« près de Rueil. Pour raisons de santé, il fait des cures dans le Massif central. Son état s'aggrave : syphilis, usage de stupéfiants, tentative de suicide, internement, folie. Il meurt en 1893.

«
du livre-objet, qui tire ses références de la «grande» culture, de la « grande» littérature ? Distinction absurde, pour qui
considère les écrivains des années 1870-1900.
Tous les
romans de Zola
ont été publié~t en feuilleton ; ceux de Vallès, ceux d'Anatole France.
On ne peut, après cela, nier l'importance de la publication en journal.
Elle contribue pour sa bonne part à l'éparpillement du roman en chroniques, en
essais ; en
somme, aux manifestations de la crise du roman, caractéristique de cette fin de siècle.
Son importance est plus grande encore pour expliquer la
floraison de
la nouvelle et du conte à cette époque.
Manifestation de la crise du roman, mais aussi, nécessité
d"offrir journalièrement au lecteur une œuvre, une, facile à lire,
et contenue en deux ou trois colonnes de quotidien.
Ces
contes constituent une importante source de revenu pour des
écrivains qui se spécialisent dans le genre : Mendès, Mirbeau,
Banville, Arène, Maizeroy.
On y gagne sa vie; on risque aussi d'user son talent à ce travail qui devient besogne obligée.
Gautier a ressenti ce danger.
Il se trouve aussi des écrivains pour lesquels l'obligation d'écrire régulièrement pour un public d'habitués est un stimulant et un exercice proprement littéraire.
C'est le cas pour Maupassant.
Flaubert lui avait fait
faire tant de gammes littéraires sans l'autoriser encore à publier, que, lorsque l'autorisation vint.
Maupassant put écrire
une masse stupéfiante de contes, de chroniques et de romans
sans tomber dans la médiocrité.
Le journal lui fut une école, et
non une déperdition.
Il y reprend, à plusieurs années de
distance, une même anecdote, pour la perfectionner :La Main
d'écorché de 1875 est un exercice dans la manière de
Hoffmann ; La Main, en 1883, appartient au fantastique propre à Maupassant, avec son déroulement concentré sur
l'objet et sa conclusion ambiguë.
Histoire d'un chien, en
1881, est l'histoire du meurtre d'une bête, suivi d'un hasard
qui engendre chez le maître une névrose ; en 1883,
Mademoiselle Cocotte met au centre du conte une chienne
vampire, pourvue d'un instinct sexuel exacerbé, qui voue
après sa mort son maître à une folie incurable.
A lire l'ensemble des articles publiés par
Maupassant dans les journaux, on a l'impression de consulter une sorte de
«journal de bord» tenu par l'écrivain.
Le conte est une
émergence de l'essai.
Certes, son sujet n'est pas «inventé»
par Maupassant qui collecte les anecdotes auprès de ses.
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