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Marot EPIGRAMME DU LIEUTENANT CRIMINEL ET DE SAMBLANCAY.

Publié le 14/05/2014

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L’exécution de Jacques de Beaune. 

Jacques de Beaune - né vers 1455-1458 à Tours, mort le 12 août 1527 

sur le gibet de Montfaucon - est l'un des hommes-clés de l'administration 

financière centrale depuis le règne de Louis XII. Il n'est plus général des 

finances en titre depuis 1516 : il a résigné sa charge à son fils Guillaume. Mais 

il occupe une position essentielle, notamment à partir de 1516-1517. Ses 

fonctions et ses pouvoirs sont précisés par une commission du 27 janvier 1518 

qui en fait l'ordonnateur suprême des finances monarchiques et parallèlement le 

responsable direct des finances particulières du roi. Ayant la « charge, 

connoissance et intendance du fait et maniement de toutes [les] finances, tant 

ordinaires qu'extraordinaires «, on peut désormais le considérer comme un « 

surintendant « sans le titre. 

Son accession aux plus hautes responsabilités coïncide d'abord avec une 

tentative de réorganisation financière (1517-1518) : établissement d'un état 

général des finances pluriannuel, pour tenter de prévoir recettes et dépenses, 

extension de la gabelle dans l'Ouest de la France, réorganisation de la 

perception des fonds, en particulier pour la taille. Mais cet effort n'a guère de 

suite et la situation financière s'aggrave rapidement en raison des dépenses 

extérieures (campagne pour l'Empire en 1518-1519, camp du Drap d'or en 

1520, guerre en 1521). Trois commissions pour apurer la situation des 

comptables et récupérer des fonds sont mises sur pied (en 1517, 1521 et 1523) 

sans beaucoup d'effet elles non plus. Rien ne permet de déterminer la part prise 

par Semblançay dans le lancement des rentes sur l'Hôtel de ville de Paris 

(1522). Depuis que la guerre est là, avec le groupe des officiers de finance 

ligériens (Ruzé, Poncher, Hurault) ou auvergnats (Bohier), Semblançay tente 

d'assurer des rentrées d'argent suffisantes par les armées du roi. Leur gestion est 

de plus en plus délicate dans les années 1522-1523 : le royaume s'enfonce dans 

la guerre et la défaite et le déficit se creuse. La création du trésor de l'Épargne 

(1523-1524), qui vise à mieux contrôler les fonds sous l'autorité du conseil du 

roi, est en partie dirigée contre Semblançay et les siens. Sa disgrâce définitive, 

difficile à dater précisément, semble se situer au début de 1524. 

marot

« ne lui a guère paru plus franc.

Il était temps d'en finir avec "la puissance et les exactions de l'oligarchie financière" .

Dè s 1523, le roi a réformé l'administration fiscale.

En outre, il a chargé des commissaires d'examiner les comptes du ministre des Finances , dont la fortune personnelle, aussi énorme qu'ostentatoire, l'intrigue, lui qui a toujours du mal à "joindre les d eux bouts". La tâche est longue et ardue, mais finalement en 1525, les experts rendent leurs conclusions.

L'examen minutieux des registres de Semblançay ne révèle que des irrégularités mineures.

S'il est bien débiteur d'environ sept cent mille livres e nvers Louise de Savoie, il est aussi créancier du roi pour neuf cent mille livres.

Plus gênante aux yeux des commissaires est la confusion systématique qui règne entre les pièces comptables intéressant le Trésor royal et celles qui se rapportent à la f ortune personnelle de Louise de Savoie.

Ainsi, gérant plusieurs caisses, Semblançay a vidé l'une pour remplir l'autre! Par ailleurs, pour répondre aux demandes d'argent du roi et honorer des dépenses de plus en plus lourdes, il a emprunté en usant de so n crédit.

Ces pratiques sont certes condamnables, mais à priori inévitables dans un tel système.

C'est en tout cas ce que pensent les juges, qui innocent le Grand Argentier, à qui ils ne reprochent que son imprudence et le désordre, peut -être volontair e, des papiers. Elle rend en janvier 1525 un verdict qui lui est globalement favorable : Semblançay apparaît en effet comme un créancier du roi.

Pendant près de deux ans, qui correspondent à la crise de Pavie, Semblançay est un peu oublié.

Mais Lo uise de Savoie, la mère du roi, va organiser la perte du vieil homme, à qui elle ne pardonne pas d'avoir fait peser sur elle des soupçons de détournement de fonds.

Le fait de le savoir officieusement rétrogradé dans ses fonctions ne lui suffit pas.

El le prend comme un camouflet le jugement rendu par la commission royale.

De surcroît, l'ancien officier des Finances n'a rien perdu de sa superbe, et sa richesse a tout de la provocation.

Alors, avec l'aide du chancelier Antoine Duprat, Madame Louise org anise sa perte.

Par un étrange hasard, des papiers compromettants prouvant qu'il est responsable de prévarication sont retrouvés et produits par un de ses commis, un certain Jean Prévost.

Il n'en faut pas davantage.

A u début de 1527 il est arrêté à P aris sur ordre de François Ier.

Jugé, cette fois -ci au criminel, pour des malversations financières dont les preuves sont plutôt maigres, voire douteuses, il est cependant condamné à mort pour concussion.

Il fait appel, mais l'arrêt est maintenu.

En dernier recours, il implore la grâce du roi et de Madame Louise; qui lui est refusée. Tiré de sa cellule, le vieil homme à la barbe blanche est juché sur une mule.

Puis, tandis que s'ouvrent les grilles de La Bastille, où il est emprisonné depuis le d ébut de l'année, le triste cortège s'ébranle.

En ce 12 août 1527, Jacques de Beaune, baron de Semblançay et Grand Argentier du royaume, est conduit à la potence.

Reconnu coupable de "larcins, fausseté, abus, malversations et mal administration " des fina nces de François 1er, il a été condamné à mort par pendaison.. »

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