MALRIEU Jean : sa vie et son oeuvre
Publié le 26/11/2018
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MALRIEU Jean (1915-1976). De même que Paul Éluard, auquel il s’apparente, Jean Malrieu, qui naquit au cœur du pays cathare, pouvait inscrire au fronton de sa maison : « l’Amour, la Poésie ». Ses premiers recueils {Préface à l'amour, 1953; Hectares de soleil, 1971) chantent la passion et la femme, qu’ils présentent comme les intercesseurs nécessaires au poète pour restituer un ordre dans le chaos apparent du monde, renouer les liens entre le sensible et l’inerte et, contre la résignation, « allumer un feu nouveau », qui est feu de joie et de liberté. La confiance ainsi manifestée en la nature, les noces célébrées des êtres et de la terre conduisent vers,
tout à la fois, une noblesse et une sagesse subversive et concrète (« La poésie doit avoir pour but la vérité pratique », est la devise de la revue Action poétique, que Jean Malrieu crée avec Gérald Neveu avant de fonder Sud) qui se déploient dans une langue simple et charnelle, aux images toujours très sûres, d’inspiration souvent surréaliste. Le lyrisme de Malrieu, rigoureux, ne laisse pas cependant d’être teinté d’un certain moralisme; mais celui-ci ne semble jamais hautain et signale plutôt une défense face à une menace innommée qui imprègne déjà Vesper (1963) : du plein soleil méditerranéen à l’étoile du soir se jouent, en effet, l’approche
«
difficile
de nouvelles contrées et l'imminence d'une
déchirure que la conscience aiguë de l'écoulement tem
porel vient aggraver.
L'hymne à l'été cache ainsi un
exorcisme, une conjuration -mais non une fuite, car
Jean Malrieu ne cesse pas d'accepter l'éphémère, la fra
gilité.
L'infléchissement qui se produit dans la Vallée
des rois (1968) et dans le Château cathare (1971), qui
amène le poète à se pencher sur son passé proche et
lointain et à méditer sur les «parfaits », doit être compris
non comme une rupture avec ses écrits antérieurs, mais
comme une préparation, une nouvelle préface à la mort,
cette fois.
PosJible Imaginaire (1975), débarrassé de tout
vouloir-dire, émondé à l'extrême, rassemble les textes
les plus purs, les plus douloureux et pourtant les plus
sereins.
BIBLIOGRAPHIE Dans les terr�s inconnues, Marseille, Éd.
Sud, 1986 (reprise
en un vol.
des recueils parus de 1953 à 1975); Chronique du
temps qu "il fait (lettres à Pierre Dhainaut), La Table rase 1 Écrits
des forges, 1988.
A consulter: P.
Dhainaut, Jean Ma/rieu,
Rodez, Subervie 1972..
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