Madame de Grancey (document C) vient de lire le texte extrait de l'Emile de Rousseau (document D). Elle décide d'écrire à Rousseau ce qu'elle a pensé de son essai et plus particulièrement de cet extrait. Elle reprendra certains éléments précis de l'argumentation de Rousseau pour la contredire. Vous lui prêterez un style qui correspond au tempérament que lui donne Voltaire dans son dialogue.
Publié le 29/12/2011
Extrait du document
Madame la Maréchale de Grancey à Monsieur Rousseau, le 28 juillet 1763. Monsieur,
J'ai eu par hasard un jour des échos quant à la publication d'un de vos ouvrages, intitulé « Emile ou de l'éducation «. Ma curiosité piquée à vif, j'ai décidé de le lire, et ce que j'y ai trouvé m'a fort surprise. Je me dois de vous dire le fond de mes pensées, et la façon dont vous y parlez des femmes m'a beaucoup déplu, en particulier dans le livre V. Au début, vous y dites, je cite « la femme est spécialement faite pour plaire à l'homme ; si l'homme doit lui plaire à son tour, c'est d'une nécessité moins directe «. Je ne suis pas d'accord avec cela. Selon vous, la nature en a fait ainsi, mais chez de nombreuses autres espèces, n'est-ce pas le mêle qui doit parvenir à charmer la femelle afin qu'elle lui accorde de l'attention ?
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Madame de Grancey (document C) vient de lire le texte extrait de l'Emile de Rousseau (document D).
Elle décided'écrire à Rousseau ce qu'elle a pensé de son essai et plus particulièrement de cet extrait.
Elle reprendra certainséléments précis de l'argumentation de Rousseau pour la contredire.
Vous lui prêterez un style qui correspond autempérament que lui donne Voltaire dans son dialogue.
Ecriture :1.
Ce corpus rassemble cinq extraits de texte écrits durant le XVIIIème siècle, siècle des Lumières.
Le thèmecommun à ces cinq textes est l'inégalité entre les hommes et les femmes, et le fait que ces dernières souhaitent unchangement.
Tous ces textes ont été écrits entre 1729 et 1784, et nous montre les différentes opinions à l'époquequant aux rapports hommes-femmes ; certains, comme J-J Rousseau par exemple, pense que les femmes doiventêtre sous la responsabilité et l'ordre des hommes, alors que d'autre auteurs, comme Marivaux, ou encoreBeaumarchais, ont une autre opinion, et pensent que les femmes sont injustement traitées, et ne sont pas assezprises en considération, les incitent à se rebeller.
Cela explique certainement le rôle important qu'ont joué lesfemmes durant la Révolution Française surnommées « Les militantes de 1789 ».
Michelet écrit même : « Les hommesprennent les Bastilles, les femmes prennent les rois ».
2.
Les deux premiers textes écrits par Marivaux et Beaumarchais sont des textes du genre théâtral, des comédies.On le reconnaît grâce à l'échange de paroles entre différents personnages au discours direct (texte A : « nousvoulons » l.14 ; et texte B « nous fait horreur » l.13).
Avant ces paroles, le nom de celui qui s'énonce est écrit enmajuscule suivi d'un tiret, et on remarque une didascalie, écrite en italique (ex : « vivement » l.1 du texte B)Selon Marivaux, les femmes sont destinées à se « marier quand elles sont filles, à obéir à leurs maris quand ellesseront femmes » (l.5-6), mais ces dernières se disent prêtes à « exercer [...] tous les emplois, ceux de finance, dejudicature et d'épée.
» (l.
15-16).Dans son texte, Beaumarchais dénonce la situation des femmes par l'intermédiaire de Marceline, qui dit que lesfemmes sont « les jouets des passions des hommes » (l.2) et souhaite qu'elles ne soient plus « traitées en mineurespour [leurs] biens, punies en majeures pour [leurs] fautes ! » (l.11-12).Le texte de Voltaire est un essai satirique, car l'auteur nous donne son point de vue quant à la relation homme-femme, par l'intermédiaire de madame la Maréchale, qui ne voit l'homme supérieur que par sa force physique et apteà gouverner car il aurait « la tête mieux organisée » (l.39).
Il rabaisse aussi l'enseignement religieux dispensé « pardes imbéciles qui nous apprennent ce qu'il faut ignorer et qui nous laissent ignorer ce qu'il faut apprendre.
» (l.46-47).Le texte de Rousseau est un texte philosophique, un traité sur « l'art de former les hommes ».
Il y énonce des faits,en utilisant le présent de vérité générale : « la femme est faite spécialement pour plaire à l'homme » (l.1), et ildénonce qu'elle est rusée, mal intentionnée.Enfin, le dernier texte écrit par Choderlos de Laclos est lui aussi un traité.
On remarque que le texte s'adressedirectement aux femmes, et qu'il est écrit à la première personne du singulier (« Femmes, approchez » l.1 et « je metais » l.21).
Il y dit que les femmes ont tord d'être les esclaves des hommes, de préférer « les vices vacillantesavilissants, mais commodes, aux vertus plus pénibles d'un être libre et respectable » (l.8-9).
Sujet III : Ecriture d'invention :
Madame la Maréchale de Grancey à Monsieur Rousseau, le 28 juillet 1763.
Monsieur,
J'ai eu par hasard un jour des échos quant à la publication d'un de vos ouvrages, intitulé « Emile ou de l'éducation ».Ma curiosité piquée à vif, j'ai décidé de le lire, et ce que j'y ai trouvé m'a fort surprise.
Je me dois de vous dire lefond de mes pensées, et la façon dont vous y parlez des femmes m'a beaucoup déplu, en particulier dans le livre V.Au début, vous y dites, je cite « la femme est spécialement faite pour plaire à l'homme ; si l'homme doit lui plaire àson tour, c'est d'une nécessité moins directe ».
Je ne suis pas d'accord avec cela.
Selon vous, la nature en a faitainsi, mais chez de nombreuses autres espèces, n'est-ce pas le mêle qui doit parvenir à charmer la femelle afinqu'elle lui accorde de l'attention ? Prenons l'exemple du paon ; s'il souhaite attirer les regards sur lui et se fairecharmeur, il se voit contraint de déployer une parure aux mille et une couleurs.
Vous dites aussi que ce seraittravailler à nos préjudices que de cultiver chez la femme les qualités de l'homme.
Mais de quel droit jugez-vous lesqualités de gouverner, de diriger une cité par exemple, réservées aux hommes ? Nombreuses furent les femmesillustres par leurs talents à gouverner.
Dans l'Egypte antique, il n'était pas rare de voir des femmes au pouvoir,comme la célèbre Cléopâtre.
N'a-t-elle pas été capable de prendre en charge tout un pays, de le diriger et demettre tout en oeuvre afin qu'il perdure et ne s'écroule pas ? Si, elle y est parvenu, et ce malgré le fait qu'elle soitune femme.
J'ai pu lire aussi un passage dans lequel vous annoncez « en tachant d'usurper nos avantages, ellesn'abandonnent pas les leurs ».
J'aimerai savoir de quels avantages parlez-vous là.
Est-ce le fait de ne pas avoir sonmot à dire quant au gouvernement de la cité ? J'en doute.
Alors peut-être est-ce ceux dont nous disposons chaque.
»
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