Devoir de Philosophie

«L'un des paradoxes du Rouge et le Noir, c'est de se présenter comme un roman d'éducation, alors que son héros est en fait inéducable » , affirme Michel Tournier dans Le Vol du vampire, proposant d'appeler le roman de Stendhal «un roman de confrontation » .

Publié le 30/03/2015

Extrait du document

stendhal

L'interprétation de M. Tournier passe sous silence la double transformation sociale et morale du personnage. Celui-ci s'est progressivement élevé socialement. Le fils de charpentier est, à la fin du roman, anobli avec le titre de chevalier de La Vernaye et en passe d'épouser la fille d'un pair de France.

 

Changement de statut qui entraîne une transformation morale : Julien demande pour son père la place de directeur du dépôt de mendicité de Verrières qu'occupait Valenod ; jouant de ses relations il fait donner le bureau de loterie à un individu qu'il méprise. Il s'est parfaitement intégré à cet ordre qu'il exécrait. Où est passée la «dureté inoxydable «évoquée par Michel Tournier ?

stendhal

« personnage? La «confrontation »,qui constitue le noyau du roman, n'est­ elle pas qu'un des aspects de l'apprentissage? 1 -UN HÉROS (( INÉDUCABLE )) Un~ ..

;l>~r~~o.~~~.~~11.s.t.~ll!~ Comme l'a montré Bakhtine, le héros du roman d'apprentissage est un person­ nage qui se transforme.

Or, Julien ne change pas.

Son comportement est fidèle tout au long du roman au portrait qu'en donne Stendhal au début: ingénu, ambitieux, calculateur, mais en même temps épris de grandeur et d'héroïsme.

Toutes ses démarches, ses maladresses découlent de cette contradiction inscrite dans le per­ sonnage.

Sa haine pour la noblesse et la bourgeoisie de la restauration ne désarme pas.

Michel Tournier parle de la «dureté inoxydable »de Julien.

Ce qui frappe donc, c'est plutôt la constance psychologique du personnage.

Un révolté Celui-ci reste jusqu'à la fin figé dans sa révolte.

À la différence de Rastignac, il rejette tout compromis avec une société qu'il méprise.

Tout se passe comme si les cinq années de cet apprentissage avaient glissé sur lui.

Comme le note Michel Tournier, Julien« a l'air d'apprendre».

Tour à tour précepteur, séminariste, secré­ taire particulier, officier, il joue à chaque fois un rôle, n'embrassant une carrière, un état, que sur le mode du faire semblant.

Il -UN ROMAN D'APPRENTISSAGE MALGRÉ TOUT !J.i;tJ~.~!:~~1111.~!.9~!.~~-!!:~~!!r.111! L'interprétation de M.

Tournier passe sous silence la double transformation sociale et morale du personnage.

Celui-ci s'est progressivement élevé socialement.

Le fils de charpentier est, à la fin du roman, anobli avec le titre de chevalier de La Vemaye et en passe d'épouser la fille d'un pair de France.

Changement de statut qui entraîne une transformation morale: Julien demande pour son père la place de directeur du dépôt de mendicité de Verrières qu'occupait Valenod; jouant de ses relations il fait donner le bureau de loterie à un individu qu'il méprise.

Il s'est parfaitement intégré à cet ordre qu'il exécrait.

Où est passée la «dureté inoxydable »évoquée par Michel Tournier? Le dénouement Il aura fallu tout ce temps, cette traversée géographique et sociale de la société fran­ çaise de la Restauration pour que Julien Sorel parvienne à sa vérité.

Pour qu'il se délivre de sa fascination enfantine pour l'apparence: «j'étais un grand sot à Strasbourg, ma pensée n'allait pas au-delà du collet de mon habit», reconnaît-il à la fin du roman.

Renonçant à ses ambitions, il peut enfin éprouver et reconnaître en lui son amour pour Mme de Rênal.

C'est pourquoi Le Rouge et le Noir est vraiment un roman d'apprentissage: apprentissage de soi qui débouche sur l'authenticité conquise.

Ill -L'ORIGINALITÉ DE STENDHAL ~j>J>_I"~..ll!i~s~~e et confrontation Certes M.

Tournier a raison de souligner la parenté qui unit Sorel à J.

Vingtras, le héros de Vallès, leur révolte commune contre l'ordre social.

Stendhal décrit,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles