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Lucile de Chateaubriand À la lune

Publié le 16/12/2024

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« Lucile de Chateaubriand À la lune introduction présentation de l’auteur Lucile de Chateaubriand, née à Saint-Malo le 7 août 1764 et morte à Paris le 10 novembre 1804, est une poétesse, épistolaire et conteuse française, romantique, soeur de François-René de Chateaubriand, et réhabilitée en 1879 par une édition de ses oeuvres par Anatole France.

De son vivant, elle n’a pas vraiment connu le succès, même si deux de ses contes ont été publiés dans la revue le Mercure de France.

Elle s’est probablement donnée la mort. présentation de l'œuvre. Anatole France a réuni les lettres, contes et poèmes en prose de Lucile de Chateaubriand.

Il y a trois poèmes en prose, deux contes et seize lettres.

On peut donc voir Lucile de Chateaubriand comme une pionnière avec ses poèmes en prose qui précèdent ceux d’Aloysius Bertrand qui inspirèrent celui qui rendit célèbre le procédé, Charles Baudelaire. Rimbaud dans Illuminations et Une saison en Enfer s’empare du procédé. présentation de l’extrait Il s’agit du premier des trois poèmes en prose. problématique Comment la poétesse, en se libérant des règles de la poésie classique, se montre une véritable pionnière de la poésie en prose dès la fin du XVIIIème siècle, en délivrant une poésie raffinée, spirituelle, romantique et annonciatrice de son destin funeste ? annonce du plan linéaire De “Chaste” à “sentiments”, l’adresse d’une orante à une divinité païenne, de “Je n’ai point” à “rêveries”, la ressemblance entre Lucille et la déesse, puis, les différences de “mais plus heureuse” à “disque paisible” et enfin, de “Déesse aimable” à “mon âme”, une demande à peine voilée du repose de la mort. étude de l’extrait forme Il s’agit d’un poème en prose, en un seul paragraphe. Texte I) De “Chaste” à “sentiments”, l’adresse d’une orante à une divinité païenne Le poème, telle une prière, commence tout de suite par interpeller directement la divinité à qui la poétesse s’adresse.

Comme le poème s’intitule “à la lune”, et que la déesse est qualifiée de “chaste”, on peut facilement imaginer qu’il s’agit d’Artémis (pour les Grecs) ou de Diane (pour les Romains).

Il s’agit de la sœur jumelle du dieu solaire Apollon, elle est associée à la chasse, la nature sauvage, la nuit, les jeunes filles, les parturientes.

Sa chasteté se manifeste dans plusieurs mythes, comme avec Actéon qui est transformé en cerf et dévoré par ses chiens après l’avoir vue nue, avec Siproïtès transformé en jeune fille après l’avoir vue nue, ou encore avec la nymphe Callisto, une de ses suivantes, qu’elle a tuée après que celle-ci a cédé aux avances de Zeus et n’est donc pas restée vierge. Toujours dans la même idée, la déesse est qualifiée de “pure”. L’expression suivante est un peu plus cryptique.

“jamais même les roses de la pudeur ne se mêlent à tes tendres clartés”.

Or, la déesse Aurore (chez les Romains), Eos (chez les Grecs) porte l’épithète homérique “aux doigts de rose” qui contrairement à Artémis est une déesse lubrique aux multiples amants.

De même que l’aurore chasse la nuit, la pudique Artémis ne se mêle pas à Eos.

L’expression roses de la pudeur peut alors sembler oxymorique, peut-être d’une part parce que la lubricité d’Eos vient de sa condamnation par Aphrodite qui l’a surprise dans un lit avec son amant Arès, et d’autre part parce qu’elle n’est pas représentée nue dans l’iconographie grecque classique. D’ailleurs le deuxième poème des trois connus de Lucille de Chateaubriand est adressé à l’Aurore et parle de son “ col de rose”, qu’on peut alors relier aux doigts de rose. Dans “j’ose”, cela montre le respect de la poétesse pour la déesse, car de son propre aveu, elle fait preuve d’audace en faisant cela.

La poétesse souhaite un réconfort et le cherche auprès d’une déesse sauvage et nocturne, ce qui évoque l’archétype romantique de la nuit, de la solitude dans la nature depuis Les Rêveries du promeneur solitaire de Rousseau (paru en 1782). II) de “Je n’ai point” à “rêveries”, les ressemblances entre Lucile et la déesse La poétesse énumère une série de comparaisons entre elle et la déesse. Tout d’abord, elles sont semblables, dans deux actions qui sont en équilibre.

D’un côté, elles n’ont pas à rougir de leur cœur, c’est-à-dire, avoir honte de leurs sentiments.

Ainsi, malgré une vie sentimentale tourmentée, la poétesse ne se sent pas coupable.

Par contre, l’une comme l’autre elles se navrent (couvre mon front de nuages), non pas de son fait, mais du jugement des hommes (il n’est pas tout à faire clair si ce sont les hommes en tant que l’espèce humaine, ou de manière plus restrictive les hommes au sens de masculin), jugement qu’elle qualifie d’injuste et aveugle, ce qui est en contraste avec l’absence de honte qu’elle exprimait juste avant. La ressemblance continue avec une phrase dont on peut noter l’allitération en “r” dans “erreurs”, “misères”, “inspirent” et “rêveries”.

Il y a de plus une antithèse entre d’un côté les souffrances prosaïques du monde matériel, et de l’autre les beautés oniriques des.... »

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