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Louis ferdinand céline Voyage au bout de la nuit analyse du débarquement au Congo-Bragamante

Publié le 27/06/2015

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Louis Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand Céline, né le 27 mai 1894 à Courbevoie, et mort le 1er juillet 1961 à Meudon, connu sous son nom de plume généralement abrégé en Céline, est un médecin et écrivain français. Le roman de Louis-Ferdinand CELINE (1894-1961), Voyage au bout de la nuit met en scène un personnage commun, Ferdinand Bardamu, aux prises avec les grandes questions de son époque : la guerre de 1914-1918 dans laquelle il s'engage, et dont il découvre les horreurs, le colonialisme, le modernisme, le progrès. Au début du roman, Ferdinand Bardamu, engagé volontaire, participe à la guerre de 1914.Il débarque en Bangola-Bragamance et découvre l'envers cocasse et sordide du colonialisme. Dans cet extrait, se déroulant à Fort-Gono, capitale du pays, il est allé rendre visite à un collègue de la Compagnie qui l'emploie. Celui-ci tient un comptoir dans le quartier européen. Atteint d'une maladie de peau qui lui cause de pénibles démangeaisons, le « corocoro », il donne une image pitoyable de l'humanité et de la pourriture du monde colonialiste.  Lecture. Nous devrons répondre à la question suivante: Comment à travers ce texte L.F Céline défend-t-il les colonisés?   I/ Un spectacle d'humour noir   1/ Une scène de théâtre L'action principale de cette scène en est l'achat malhonnête de caoutchouc brut à un indigène par un Blanc, colonialiste miteux, atteint d'une maladie de la peau. Le décor est campé dès les premières lignes : « sur le comptoir au milieu des clients noirs qui en bavaient d'envie ». Les spectateurs eux aussi ne manquent pas en la personne des commis de magasin, et des autres Noirs, moins délurés : « Une famille de récolteurs, timide, vient se figer sur le seuil de la porte », « pour qu'ils ne perdent rien du spectacle ». La mise en scène est signalée dans le texte par ce qui tient lieu de didascalies et ...
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« délurés : « Une famille de récolteurs, timide, vient se figer sur le seuil de la porte », « pour qu'ils ne perdent rien du spectacle ». La mise en scène est signalée dans le texte par ce qui tient lieu de didascalies et des indications de costumes : « Le père en avant des autres, ridé, ceinturé d'un petit pagne orange, son long coupe-coupe à bout de bras » Des indications de mouvements dans l'espace sont également mentionnées : « Ils pénétrèrent dans la cagna cuisante au fond de laquelle tempêtait notre homme en corocoro ». La gestuelle des personnages présents mais muets est précisément soulignée : « La femme n'osait toujours pas relever la tête » ; « Tous les petits amis blancs s'en tordaient de rigolade, tellement il avait bien mené son business ». Bien entendu, ce sont les discours au style direct qui donnent la théâtralité la plus apparente à la scène : « Viens bougnoule ! Viens voir par ici ! Nous y a pas bouffer sauvage ! », « Va-t-en ! C'est ton compte ! », Toi, y a pas savoir argent ? Sauvage alors ? ». Le caractère dramatique de l'action vient de ce que le malheureux récolteur reste absolument muet, victime du pouvoir du Blanc, symbolisé par le pouvoir des mots.   2/ Le personnage du récolteur Seules les descriptions nous rendent compte de ses pensées ou plutôt de ses attitudes. Son extrême misère est rendue par son manque d'individualité.

Le dénuement matériel se double ici d'une indigence morale.

Il n'a pas droit à un caractère individuel, seule son appartenance à la collectivité des colonisés est suggérée. La masse silencieuse mais solidaire de sa famille fait partie de son personnage théâtral du début à la fin du passage : « une famille de récolteurs » ; « Une de ses femmes » ; « C'était la première fois qu'ils venaient tous ensemble » ; « des tout petits Noirs enfants » ; « tous se mirent » ; « Toute la petite tribu ». Ensuite, le personnage est décrit par petites touches, d'abord au physique : « Le père en avant des autres, ridé, ceinturé d'un petit pagne orange, son long coupe-coupe à bout de bras ».

Les éléments choisis évoquent son usure, sa vieillesse, la simplicité de son vêtement, ainsi que par métonymie sa fonction de récolteur.

Il est. »

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