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Louis Aragon, Les Poètes, 1960. (Cinq premières strophes d'un poème qui en comprend dix-sept, extrait de « Le Discours à la Première personne », 3.)

Publié le 21/02/2011

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aragon

J'entends j'entends le monde est là Il passe des gens sur la route Plus que mon coeur je les écoute Le monde est mal fait mon coeur las Faute de vaillance ou d'audace Tout va son train rien n'a changé On s'arrange avec le danger L'âge vient sans que rien se passe Au printemps de quoi rêvais-tu On prend la main de qui l'on croise Ah mettez les mots sur l'ardoise Compte qui peut le temps perdu Tous ces visages ces visages J'en ai tant vu des malheureux Et qu'est-ce que j'ai fait pour eux Sinon gaspiller mon courage Sinon chanter chanter chanter Pour que l'ombre se fasse humaine Comme un dimanche à la semaine Et l'espoir à la vérité

Louis Aragon, Les Poètes, 1960. (Cinq premières strophes d'un poème qui en comprend dix-sept, extrait de « Le Discours à la Première personne «, 3.)

Vous ferez un commentaire composé de ces strophes. Vous pourrez, par exemple, montrer comment les reprises de termes, le rythme et la mélodie attachés à la versification, la simplicité des images rendent sensibles une attention permanente à la souffrance humaine et un désir d'y porter remède par les pouvoirs du chant et des mots.

REMARQUE

Le poète et romancier Louis Aragon n'a jamais ménagé son engagement : militant communiste, écrivain de la Résistance, il a toujours voulu mettre sa poésie au service de ses idées politiques. Dans cette perspective, le jeu verbal prend pour lui toute son importance ; dans Feu de Joie, il déclare par exemple : « Le monde à bas, je le bâtis plus beau. « On trouve dans ce poème un écho de cette volonté.

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