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L'Orientalisme d'Edouard Said

Publié le 19/10/2013

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L'Orientalisme I-Connaître l'Oriental Arthur James Balfour homme anglais très influant fait un discours à la chambre des communes 13/06/1910 sur les problèmes rencontrés en Egypte qu'il faut résoudre : il réaffirme la nécessité d'occuper l'Egypte (justifiée par une suprématie de savoir sur leur civilisation qui leur donnerait une autorité sur eux et donc le pouvoir de les dominer en l'occurrence ici les occuper) : Pour Balfour les Orientaux n'ont jamais eu de véritable capacités de ce qu'ils appellent en Occident « self-government «, le gouvernement anglais serait alors selon lui, le meilleur qu'ils aient jamais eu en Egypte, occuper l'Egypte devient alors un devoir : il faut aider ce peuple à s'élever. Balfour veut donc faire croire que c'est un acte louable que de coloniser ce pays puisque cela est bon pour le pays en question mais aussi pour l'Europe, pire encore il parle aux noms de tout les Egyptiens sans citer aucun témoignage de ces derniers jugés inaptes à pouvoir constater toutes les privations dont les Anglais les ont délivrés. En résumé Balfour montre que l'Egypte est ce que l'Angleterre a définit elle-même, elle doit être dominée pour son bien ; c'est sa théorie qui dont le principe est simple : il y a des Occidentaux et des Orientaux, il incombe aux premier de dominer les seconds. Ainsi l'exemple de l'Angleterre et de l'Egypte devient le modèle à suivre pour tout les autres pays Occidentaux, en effet Balfour et Lord Cromer (chargé de gérer les affaires courantes en Egypte= gouverneur) ont établit inconsciemment un mode d'emploi pour dépouiller un pays Oriental « légalement « se basant sur la connaissance des « races sujettes « pour pouvoir les dominer = le savoir donne le pouvoir. Par ailleurs Cromer émet aussi la thèse que : « l'Empire (anglais) doit être sage, il doit tempérer sa cupidité par le manque d'égoïsme et son impatience par une discipline souple «. Cromer, a écrit dans Modern Egypt que les Arabes sont crédules, « dénoués d'énergie et d'initiative «, adonnés à la « flatterie servile «, à l'intrigue, à la ruse et à la méchanceté envers les animaux. Toujours selon lui, les Orientaux seraient des menteurs invétérés, ils seraient « léthargiques et soupçonneux «, et s'opposent en tout à la clarté, à la droiture et à la noblesse de la race anglo-saxonne. Les Orientaux ne sont que des matériaux qu'il faut savoir utiliser au service des Occidentaux, ce qui rappelle la thèse de Balfour, l'Oriental est déraisonnable, dépravé (déchu), puéril, « différent «, l'Européen est raisonnable, vertueux, mûr, « normal «. « L'orientalisme est donc une science de l'Orient qui place les choses de l'Orient dans une classe, un tribunal, une prison, un manuel, pour les analyser, les étudier, les juger, les surveiller ou les gouverner. «. « Pourtant, l'orientalisme renforçait et était renforcé par la certitude que l'Europe, ou l'Occident, dominait la plus grande partie de la surface du globe. La période pendant laquelle les institutions et le contenu de l'orietalisme se sont tellement développés a coïncidé exactement avec celle de la plus grande expansion européenne: de 1815 à 1914, l'empire colonial direct de l'Europe est passé de 35% de la surface de la terre à 85%. Tous les continents ont été touchés, mais surtout l'Afrique et l'Asie. « .L'orientalisme est une espèce de pouvoir intellectuel. En 1798, Bonaparte envahit l'Egypte. « [?] l'occupation de l'Egypte a mis en train entre l'Est et l'Ouest des processus qui dominent encore aujourd'hui nos perspectives culturelles et politiques. «. On en arrive enfin à la thèse d'Edward Said : «Ce que je veux montrer, c'est que la réalité orientaliste est à la fois inhumaine et persistante. Sa délimitation, aussi bien que ses institutions et son influence universelle, s'est maintenue jusqu'à présent. « II-La géographie imaginaire et ses représentations: orientaliser l'Oriental

« II- La géographie imaginaire et ses représentations: orientaliser l’Oriental On peut considérer que l’existence formelle de l’orientalisme commence dans l’Occident chrétien avec la décision prise par le concile de Vienne, en 1312, de créer une série de chaires de langues arabe, grecque, hébraîque et syriaque à Paris, Oxford, Bologne, Avignon et Salamanque. Observation méthodologique: « Les domaines sont, bien entendu, fabriqués.

Ils acquièrent cohérence et solidité avec le temps, parce que les savants se consacrent d’une manière ou d’une autre à ce qui semble une discipline généralement acceptée.

Mais il va sans dire qu’un domaine de recherches est rarement défini aussi simplement que le prétendent ses partisans les plus convaincus, qui sont d’ordinaire des érudits, des professeurs, des spécialistes, etc.

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66) Personne ne peut imaginer un domaine symétrique: « l’occidentalisme ». Les orientalistes ont été, jusqu’au milieu du dix-huitième siècle, des érudits bibliques, des savants qui étudiaient les langues sémitiques, des spécialistes de l’islam, des sinologues. Raymond Schwab, dans La Renaissance orientale, estime que le mot « oriental » désigne une passion d’amateur et de professionnel pour tout ce qui est asiatique.

Ce mot est un synonyme pour tout ce qui est exotique, mystérieus, profond, séminal.

Ce n’est qu’une transposition plus récente vers l’est d’un enthousiasme du même ordre ressenti par l’Europe pour l’Antiquité grecque et latine au début de la Renaissance. Effet courant de l’« orientalisme » universitaire: « Lorsqu’un savant orientaliste voyageait dans le pays de sa spécialité, c’était toujours bardé d’inébranlables maximes abstraites concernant la « civilisation » qu’il avait étudiée; rares ont été les orientalistes qui se sont intéressés à d’autre chose qu’à prouver la validité de ces « vérités » moisies en les appliquant, sans grand succès, à des indigènes incompréhensifs, donc dégénérés.

» (p.

69) Il existe un orientalisme comme genre littéraire, illustré par Hugo, Nerval, Goethe, Flaubert, Fitzgerald et d’autres. « Les deux aspects de l’Orient qui l’opposent à l’Occident dans l’une et l’autre de ces deux pièces vont rester par la suite les motifs essentiels de l’imaginaire géographique européen.

Une ligne de partage est tracée entre les deux continents.

L’Europe est puissante et capable de s’exprimer, l’Asie est vaincue et éloignée.

[…] Deuxièmement, il y a le motif de l’Orient comme danger insinuant.

La rationalité est minée par le caractère « excessif » de l’Orient, qui oppose son mystérieux attrait aux valeurs qui semblent être la norme.

» (p.

73). Longtemps l’islam a été jugé comme une version nouvelle et frauduleuse d’une expérience plus ancienne: le christianisme. Après la mort de Mahomet, en 632, l’hégémonie militaire, puis culturelle et religieuse, de l’islam, s’est énormément étendue: la Perse, la Syrie, l’Egypte, la Turquie, puis l’Afrique du Nord.

Viennent après: l’Espagne, la Sicile, une partie de la France (VIII-IXe siècle).

Au treizième et au quatorzième siècle l’islam régnait à l’est jusqu’à l’Inde, l’Indonésie et la Chine L’orientalisme est une forme de domestication de l’exotisme. Mensonge: la Chanson de Roland montre les musulmans adorant Mahomet et Apollon. En 1460, un épisode spectaculaire s’est produit: quatre hommes de science, Jean de Segovie, Nicolas de Cusa, Jean Germain et Aeneas Silvius (Pie II) ont tenté de traiter avec l’siam une conférence.

L’idée venait de Jean de Ségovie: ce devait être une conférence mise en scène avec l’islam, les chrétiens tentant la conversion « en gros » des musulmans. Dans les écrits des chrétiens: « […] puisque Mahomet était considéré comme le propagateur d’une fausse Révélation, il était devenu un condensé de lubricité, de débauche, de sodomie et de toute une collection de traîtrises, toutes issues « logiquement » de ses impostures doctrinales » (p.

7. »

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