L'oeuvre de Swift
Publié le 22/04/2010
Extrait du document
ŒUVRES PRINCIPALES
DISCOURS SUR LES DISPUTES ENTRE NOBLES ET GENS DU COMMUN A ATHÈNES ET A ROME (1701)
MÉDITATION SUR UN BALAI (1703)
PAMPHLETS ET SATIRES (1703‑1735)
CONTE DU T0NNEAU (1704)
BATAILLE DES LIVRES ANCIENS ET DES LIVRES MODERNES (1704)
PRÉDICTIONS POUR L'ANNÉE 1708 (1708)
DISCOURS POUR PROUVER QUE, DANS L'ÉTAT PRÉSENT
DES CHOSES? L'ABOLITION DU CHRISTIANISME
AURAIT EN ANGLETERRE QUELQUES INCONVÉNIENTS (1708)
UNE VENGEANCE D'ISAAC BICKERSTAFF (1709)
UNE FAMEUSE PRÉDICTION DE MERLIN (1709)
LES VERTUS DE SID HAMET (1710)
LA CONDUITE DES ALLIÉS ET CELLE DU DERNIER MINISTÈRE (1712)
LA FABLE DE MIDAS (1712)
PROPOSITION POUR LA CORRECTION, L'AMÉLIORATION
ET LA PRÉCISION DE LA LANGUE ANGLAISE (1712)
PROPOSITION POUR L'USAGE UNIVERSEL
DE LA MANUFACTURE IRLANDAISE (1720)
LETTRE A UN JEUNE GENTLEMAN (1721)
LETTRE DE CONSEILS A UN JEUNE POÈTE (1721)
QUELQUES ARGUMENTS CONTRE L'ACCROISSEMENT DU POUVOIR DES ÉVEQUES (1723)
LETTRES DE M. B., DRAPIER (1724)
CADENUS ET VANESSA, poème (1726)
LES VOYAGES DE GULLIVER (1726)
MODESTE PROPOSITION POUR EMPÊCHER LES ENFANTS DES PAUVRES EN IRLANDE DE DEVENIR UN FARDEAU POUR LEURS PARENTS ET POUR LE PAYS (1729)
JOURNAL D'UNE DAME MODERNE (1729)
PROJET SÉRIEUX ET UTILE POUR LA CONSTRUCTION D'UN HOPITAL
DESTINÉ AUX INCURABLES (1733)
COLLECTION COMPLÈTE DE CONVERSATIONS AGRÉABLES ET INGÉNIEUSES (1738)
VERS SUR LA MORT DU DOCTEUR SWIFT (1739)
SERMONTS (1744)
CONSEILS AUX D0MESTIQUES (1745)
TROIS PRIÈRES POUR STELLA (1746)
DERNIÈRES VOLONTÉS ET TESTAMENT DE JONATHAN SWIFT (1746)
SUR LES BONNES MANIÈRES ET LA BONNE ÉDUCATION (1754)
CORRESPONDANCE LITTÉRAIRE 1714‑1738 (1741)
JOURNAL A STELLA (1766‑1768)
CORRESPONDANCE AVEC VANESSA
SWIFT (Jonathan), écrivain irlandais (1667-1745). Passionné de politique et de littérature, il s'attacha à soulager les misères d'Irlande dont il dénonça la situation politique et religieuse par le biais du récit de voyage imaginaire (Les Voyages de Gulliver, 1726), violente satire de la société anglaise.
«
reproches.
Elle en mourut quelques semaines plus tard.
« Je crois que j'aurais supporté plus
volontiers
la torture que les mortelles paroles que vous m'avez dites », lui écrivit-elle.
Ces passions et ces misères
l'avaient atteint alors qu'il était à la fois au sommet de la gloire
et au comble de la disgrâce.
Depuis 1714, son parti n'était plus au pouvoir.
A Swift, les nouveaux
maîtres lui avaient donné un os à ronger en le faisant Doyen de la cathédrale Saint-Patrick, à Dublin.
En Irlande, les gens le fuyaient.
L'amertume effraie.
Mais ses écrits lui valaient encore de grands
triomphes littéraires.
Les Lettres du Drapier, publiées anonymement, bouleversaient la politique
anglaise.
Les
Vcryages de Cultiver dans plusieurs parties éloignées du globe lui permettaient de dire, sous
un déguisement amusant, tout le mal qu'il pensait des partis, de la Cour, de son temps et de
l'espèce humaine en général.
Après
la mort de Stella, il devint plus amer encore.
Jamais rien de plus atroce n'a été écrit
que sa ./J.,fodeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres de devenir un fardeau pour leurs parents et
pour le pays.
Le remède proposé par Swift était de les engraisser, pour les vendre comme viande
de boucherie.
Moins sanglants, mais aussi durs, sont les Conseils aux Domestiques.
En ces pamphlets,
l'art de souligner d'amères vérités en les poussant jusqu'à la plus folle exagération, atteint à une
épouvantable perfection.
Cependant, le Doyen de Saint-Patrick administrait sa cathédrale avec sagesse et gravité.
Ce visage convulsé était respecté à Dublin, qui le fit citoyen d'honneur.
Mais la folie avait toujours
menacé Swift.
Dès
la jeunesse, il avait été sujet à des accès de vertige.
« Ses yeux changeants
passaient du candide au terrible.
)) Ses immenses travaux, ses malheurs sentimentaux avaient
achevé d'ébranler son esprit.
Un jour, on l'avait vu s'arrêter devant un orme découronné : «Je
serai comme cët arbre, avait-il dit, je mourrai par le haut.
)) Dans sa vieillesse, il devint capricieux,
méchant, soupçonneux.
Il fallut le faire interdire.
Il vivait seul, ayant pris, comme Gulliver
chez les Yahoos,
l'horreur des hommes.
Il marchait dix heures par jour.
Puis il tomba progres
sivement
dans la démence.
Un de ses derniers mots fut : «Je suis fou.
)) Il mourut en I 745 et
fut enterré dans sa cathédrale, à côté de Stella.
Il avait écrit lui-même son épitaphe
HIC DEPOSITUM EST CORPUS
JONATHAN SWIFT S.
T.
P.
HUIUS ECCLESIAE CA THEDRALIS
DECAN!
UBI SAEVA INDIGNATIO
ULTERIUS COR LACERARE NEQ.UIT.
Là au moins, sa sauvage indignation ne peut plus déchirer son cœur.
Sans famille, sans amis, il laissait
sa fortune
pour construire un asile de fous.
« Tout le désigne, en matière d'humour noir, comme le véritable initiateur )), écrit André
Breton.
L'initiateur et le maître.
L'humoriste, tel que le conçoit Swift, est un satiriste, mais qui
reste impassible.
Aucun mot de colère ou de critique.
Au contraire, il feint d'approuver ce qu'il
, blâme et détruit.
L'humoriste imite sa victime avec un parfait réalisme.
Swift écrit ses ignobles
Conseils aux Domestiques sur le ton d'un traité de civilité.
Sa Modeste proposition sur les boucheries
d'enfants pauvres commence avec
la pompeuse hypocrisie d'un tract de bienfaisance.
Soudain,
au détour d'une phrase, apparaît la noirceur.
«J'ai reçu d'un Américain de mes amis qui connaît bien la question, l'assurance qu'un jeune enfant
d'un an, sain et bien nourri, constitue la nourriture la plus délicieuse et la plus compiete, qu'il soit bouilli,
rôti ou mis au four ...
))
Suivent des considérations statistiques, d'une impeccable gravité, sur le nombre des enfants
293.
»
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