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L'OEUVRE DE STENDHAL

Publié le 23/06/2011

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Tout ce qui m'éloigne de la connaissance du coeur de l'homme est sans intérêt pour moi. Journal, 1811.

Henri Beyle ne signa de son nom aucun de ses livres. Même dans sa vie privée il eut le goût du pseudonyme. Quand il affronte le public, en 1814, avec les Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, il signe plaisamment Louis, Alexandre, César Bombet. En 1817, l'Histoire de la Peinture en Italie paraît sous les initiales M. B. A. A. : (Monsieur Beyle Ancien Auditeur). Sa fringale de gloire littéraire ne lui donna point le désir d'immortaliser le patronyme de Chérubin le mal aimé ! Avec Rome, Naples et Florence (1817), apparaît un pseudonyme surprenant auquel il se tiendra désormais M. de Stendhal, officier de cavalerie. Il négligera ce titre par la suite, mais signera du nom de M. de Stendhal les deux Racine et Shakespeare (1823 et 1825), la Vie de Rossini (1824), D'un Complot contre les Industriels (1825), les Promenades dans Rome (1829), Le Rouge et le Noir (1831), L'Abbesse de Castro (1839).

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« STENDHAL (1783-1842) Le recours d' Henri Beyle au pseudonyme de Stendhal est révélateur : c'est la marque d'un travail sur soi, entrepris par J'homme et pour­ suivi par l'écrivain dans son œuvre.

Le premier, en effet, Stendhal a renversé les termes du roman : le monde n'apparaît plus comme un objet figé, mais se trouve analysé, passé au filtre d'une conscience dont le récit se fait l'écho.

Cette omniprésence du narrateur derrière ses héros et dans son écriture explique l'incompréhension presque générale du xiX e siècle devant la moder­ nité du roman stendhalien : « recherche » au sens proustien du terme, l'œuvre, au lieu de se replier sur elle-même, s'élargit en un art de vivre « des âmes élevées ».

LA CHASSE AU BONHEUR L'enfance grenobloise d'Henri Beyle ne fut pas le « triste drame » dont il a parlé.

Certes, il n'aime pas son père, « le bâtard, le Jésuite », ni sa tante Séraphie, « diable femelle », encore moins son précepteur, le tyrannique abbé Rail­ lanne, mais, s' il a la douleur de perdre sa mère à sept ans, il se plaît auprès de son grand-père, attaché aux idées libérales du xvme siècle, de sa grand-tante, à laquelle il croit devoir son « espa­ gnolisme » généreux, et de sa jeune sœur Pauline .

L'École Centrale de Grenoble devait Je mener à Polytechnique .

Mais, une fois à Paris, il renonce au concours.

Son cousin Pierre Daru le fait nommer sous-lieutenant, et il entre en Italie, à dix-huit ans, avec les troupes françaises.

Après « cinq à six mois de bonheur céleste, complet », la vie militaire lui pèse.

De 1802 à 1806 il vit à Paris dans une mansarde, suit une jeune actrice à Marseille; mais surtout, il forme des projets littéraires (« faire des comédies comme Molière et vivre avec une actrice»), s'imprègne des idéo­ logues (1), Destutt de Tracy et Cabanis .

Il reprend du service en 1806 et ne quittera l'armée qu 'à la chute de l'Empire .

Avec les fonctions enviées d'intendant, il suit (en chaise de poste) les campagnes d' Autriche , de Russie, de Saxe, du Dauphiné .

Entre les expéditions, sa charge d'auditeur au Conseil d'État lui laisse des loisirs.

Ses Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, publiées en 1814 relèvent de la compilation et parfois du plagiat.

Mis en demi-solde au retour des Bourbons, il se fixe à Milan, qui va devenir sa patrie d'élec­ tion.

C'est le temps des passions pour Angela Pietragrua et Métilde Dembowski , des soirées à la Scala (« le premier théâtre du monde »), des conversations avec les romantiques italiens.

1.

Groupe de philosophes qui ont repris en les poussant à l'extrême les thèse s des Encyclopédistes .

Le doctrinaire d _u groupe fut Destutt de Tracy (1754-1836), auteur des Elé ments d' idéologi e (1817-1818) .

Quant au docteur Cabanis (1757-1808) , il professa que la pensée est un produit du cerveau (Rapports du physiqu e et du moral de J'homm e, 1803).. »

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