L'OEUVRE DE SAINT-ÉVREMOND
Publié le 28/03/2012
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«
430 MANUEL D'HISTOIRE LITTERAIRE DE LA FRANCE
hardis et volontiers irrévérencieux à l'égard des valeurs reli gieuses.
Ayant pris la liberté de railler Condé, il quitte son armée.
Il trouve, dans les événements de la Fronde de quoi exercer sa verve ironique .
.Tout en étant du parti de Mazarin, il est
mis à la Bastille par le cardinal.
Devenu maréchal de camp en 1651, il aurait pu toutefois continuer une 'brillante carrière.
Malheureusement, il eut l'audace .·d'écrire dans une lettre à son ami Créqui sur la Paix des· Pyrénées, tout le mal qu'il
pensait de Mazarin.
La lettre fut découverte deux ans plus
tard dqns une perquisition pour l'affaire Foucquet.
Suffit-elle à provoquer la colère du jeune roi? Colbert n'avait-il pas vu dans cet ami de ses adversaires un -esprit indépendant et bril
lant, donc dangereux, et cette lettre ne fut-elle pas un bon prétexte pour écarter un sujet trop indocile?, .
· Saint-Evremond s'exila.
Après un passage en Hollande,· il
s'installait à Londres où une pension du roi d'Angleterre assurait son ·existènce.
Là il rencontre Hobbes.
Un nouveau séjour en Hollande (1665-1670) lui permet de mieux connaître Vossius et
Spinoza.
De retour en Angleterre, il est l'écrivain le plus remar
qué de la petite èolonie française qui s'accroit par la venue des émigrés et que visitent des voyageurs de plus en plus nombreux.
Saint-Evremond ·est un sage de bonne compagnie: · ·
« il avait les yeux bleus, vifs et· plein de feu, une physionomie spirituelle, un souris malin ».
·
En correspondance àvec ses amis parisiens (comme La Fontaine), le gentilhomme exilé donne à ses compatriotes, bien
avant Voltaire, le goût.
de l'Angleterre libérale.
Il devient le familier de la duchesse de Mazarin qui s'est fixée à Londres, il goûte une vieil·lesse paisible (en 1698, on le nomme gouver
neur du Parc de Saint James).
Le gouvernement français l'avait; ·en 1689,.
invité à revenir dans· son pays.
Saint-Evremond refusa.
Ses dernières années fu'rent celles d'une retraite solitaire
parmi les chats, les chiens et les oiseaux dont il avait peuplé sa maison et _qui lui donnaient le spectacle de la vie.
Marquant
une indifférence réfléchie à l'égard des choses de la religion,
il meurt en refusant le secours des cultes.
Il eut l'honn-eur
unique ppur un Français d'être inhumé dans l'abbaye de West- minster.
·
« Un oracle· qu'on consultait de.
toutes parts sur
toutes les matières qui regardent les
belles~lettres et les
ouvrages de
l'esprit.» Tel apparaissait Saint-Ëvremond
à l'auteur de la notice nécrologique publiée en 1703
dans le Mercure galant.
Si l'on ajoute que l'écrivain fai-.
»
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