L'OEUVRE DE RACINE
Publié le 07/11/2011
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Jean Racine, né à la Ferté-Milon d'une famille bourgeoise et janséniste, orphelin à cinq ans, fut élevé par une aïeule, qui le mit à l'école de Port-Royal-des-Champs. Il s'y forma. à une religion sévèl'e, puis y apprit le grec et composa ses premiers vers. Devenu l'ami d'hommes de lettres (La Fontaine, Molière, Boileau), il mena une vie assez dissipée et débuta au théâtre. Après le succès d'Alexandre, le· jansénite Nicole ayant publié ses Hérésies tmaginaires où les auteurs dramatiques étaient traités d'empoisonneurs des âmes, Racine se crut visé et publia contre ses anciens maitres tine lettre très méchamment spirituelle. Ce fut ensuite la série des chefs-d'oeuvre dont chacun d'ailleurs souleva une cabale. Celle de Phèdre l'éloigna du théâtre ; il ne devait reprendre la plume tragique que pour écrire Esther et Athalie.
I. - POINTS DE REPERE BIOGRAPHIQUES
II.- LA CARRIERE DRAMATIQUE
III.- LE SYSTEME DRAMATIQUE
IV. - LES SOURCES
V. - L'HISTOIRE ET LA COULEUR LOCALE
VI. - RACINE ET SON TEMPS
VII. - LE HEROS RACINIEN
VIII. - LA LEÇON MORALE DE RACINE
«
que.
Les deux premières apparaissent un peu comme des exercices, aucune nouveauté géniale ne les distingue.
La.
Thébaïde expose la haine infernale de deux fils d'CE·
dipe, Etéocle et Polynice, qui s'entr'égorgèrent en entraînant dans la mort tant d'autres innocents, notam ment leur sœur Antigone avec son fiancé Hémon : la pièce est plus sombre que Rodogune! Alezandre, c'est le conquérant triomphant d'un ennemi digne de
lui, Porus, roi indien, et lui pardonnant sa résistance ;
seulement, le sujet historique est comme étouffé par un tissu d'amours romanesques et de galanterie : on entend du Quinault mêlé à quelques pressentiments du Racine futur.
Mais les fières réponses de Porus, son emportement guerrier, son amour de la gloire, tout cela est cornélien, et l'entrevue entre le vaincu et le vain
queur qui pardonne, c' est un souvenir de Cinna.
Le style se fait volontiers sentencieux et même emphatique.
La première tragédie absolument racinienne est Androma que (1667).
3.
- Andromaque fit à peu près le même bruit, en son temps, que le Cid : succès éclatant à la Cour et à la ville, inquiétude des confrères, déchainement _d'une
cabale.
Une véritable « querelle d'Andromaque > éclata, où Richelieu se trouvait remplacé, comme chef de chœur, par...
Corneille.
Une -parodie critique, la Folle querelle de Subligny, fut l'équivalent, sot.ls une
forme scénique, des Observations de Scudéry sur le Cid.
Enfin, deux partis s'étaient constitués pour et con tre.
4.
- Comme le Cid aussi, Andromaque est une date
dans l'histoire du théâtre français.
Car la pièce appor tait une nouveauté surprenante qui dressa Racine en face de Corneille.
5.
- Les éléments de
cette nouveauté sont les sui- vants : ·
a) L'auteur d'Andromaque cherche la plus grande vérité psychologique .
Il peint avec exactitude non plus
des volontés exceptionnelles, mais ces faiblesses humai nes que sont les passions et particulièrement la passion
de l'amour ; non plus de claires raisons, mais les effets.
»
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