L'oeuvre d'art : une évasion du monde ?

« le seul souvenir d'une culture disparue.

L'art représente la capacité de créer, d'imaginer, de produire, de donner vieà des formes, des sens et des couleurs : l'art représente donc une certaine mémoire de l'humanité.

Les livres, lamusique, les peintures, … nous permettent de retracer l'histoire au cours du temps.

L'œuvre d'art permet donc demieux voir le monde.

Ainsi, les perles ou les peintures retrouvées et datant du paléolithique, ont permis de mieuxcomprendre les habitudes et le mode de vie des hommes préhistoriques.

Les scènes dessinées sur les grottes ontpar exemple permis de savoir que ces hommes connaissent la chasse et avaient domestiqué le feu.

D'autre part, enPolynésie par exemple, les pétroglyphes et les totems sculptés sont des traces qui nous restent des civilisationsanciennes.

Prenons un dernier exemple, celui des peintures et hiéroglyphes égyptiens: ceux-ci sont également desvestiges qui ont été très instructifs pour en apprendre plus sur cette civilisation.

Ainsi, si l'art n'existait pas, la visionque l'on porterait sur notre monde se retrouverait alors très limitée au présent, tandis que, depuis toujours, lescréations artistiques permettent d'étendre cette vision dans le temps passé.Ensuite, l'œuvre d'art peut être considérée comme un moyen universel d'expression.

Ainsi, les peintures ou encoreles danses et musiques traditionnelles sont accessibles à tout le monde et nous permettent de découvrir denouvelles cultures sans forcément utiliser le langage.

L'art est donc un moyen d'apprentissage accessible à tous caril n'est pas nécessaire, pour découvrir une nouvelle culture, d'en apprendre la langue.

L'art permet donceffectivement de mieux regarder le monde puisqu'il nous permet de découvrir des choses qui nous sont auparavantinconnues.

D'autre part,la photographie ou la peinture, par exemple, permettent à ceux ceux qui n'ont jamais vu lamer de se la représenter, ou de découvrir à quoi ressemblent des animaux qui vivent dans des contrées lointaines ouqui ont déjà disparu, et que l'on ne verra jamais.

L'art apporte donc certaines connaissances.

L'art nous permetégalement de voir des choses auxquelles nous ne faisons pas attention.

Francis Ponge, dans Le Pain, décide deregarder du pain à la loupe qui, à travers les mots du poète, devient comme un paysage.

Il nous montre alors quel’objet le plus banal renferme des richesses insoupçonnées et qu'à force de trop voir les choses, nous cessons de lesvoir.L'art engagé est aussi un moyen de mieux regarder le monde.

En effet, l'artiste peut s'engager dans la défense d'unecause ou peut dénoncer certaines situations.

Ainsi, Picasso a pu, avec Guernica, montrer les horreurs de la guerrecivile d'Espagne et des bombardements qui touchaient les civils particulièrement.

De son côté, Édouard Pignon,parses tableaux, nous ouvre les yeux sur la condition ouvrière qui existait à son époque.

Avec La guerre de Troie n'aurapas lieu, en théâtre, Giraudoux présente une métaphore de la seconde guerre mondiale.

Jean Ferrat va, à travers lesparoles de Nuit et Brouillard, dénoncer le sort de ceux qui furent envoyés dans les camps de concentration, ce qu'unfilm du même nom dénoncera également.

Charlie Chaplin Le Dictateur (The Great Dictator), film américain en noir etblanc de Charlie Chaplin, avec le Dictateur, participe à l'effort de guerre, au réveil de l'opinion publique.

La Tomainien'est autre que l'Allemagne, l'Austerlich représente l'Autriche, et Hitler se cache sous les traits de Hynkel.

L'œuvred'art peut donc être un reflet du monde passé ou présent et donc nous permettre de mieux le regarder ou lecomprendre, d'être touché par des choses qui ne nous atteignent pas physiquement.

L'artiste n'est donc pas unsimple observateur, mais il devient, à travers ses créations, acteur de son temps.

Ainsi, le poète Aimé Césaire, parexemple, utilise la poésie pour exprimer ses opinions politiques.«Le réaliste, s’il est un artiste, ne cherchera non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nousen donner la vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même ».

Ainsi, selon Maupassant, laréalité n’est alors qu’une illusion et l’art doit être la vérité de cette illusion : le naturalisme et le réalisme sont deuxcourants qui cherchent à aller à l'encontre de «l'art pour l'art».

Ces deux courants rendent une vision objective dumonde car il reposent tous les deux sur le réel, le vrai.

En effet, le réalisme cherche à représenter la réalitéprécisément telle qu'elle est, afin de nous permettre de mieux voir le monde, dans son authenticité et avec sesdétails.

Pour le naturaliste, il ne s’agit donc plus seulement de saisir le réel dans sa totalité, comme les réalistes,mais d’en expliquer les mécanismes, en introduisant dans l'art la méthode des sciences expérimentales.

Ainsi, LaComédie Humaine est composée sur la réapparition de ses personnages d’un roman à l’autre donnant ainsil’impression d’une société reproduite dans son intégralité.

Balzac a donc eu le désir de peindre tout un monde à uneépoque donnée, celle qui suit la Révolution et qui s’étend jusqu’à la période contemporaine.

De son côté, dans LesRougons-Macquart, Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second empire, Zola étudie à travers cinqgénérations successives les lois de l’ascension sociale et le rôle de l’hérédité et du milieu, qui selon lui déterminentl’individu.

Dans l’ouvrage théorique qu’il fait paraitre en 1880, Zola élabore une de ses théories à partir des travauxd’un médecin Claude Bernard.

C’est la science et plus particulièrement la médecine qui sert de modèle à sa créationromanesque.

Zola aborde donc le roman comme «un champ d’expériences où le romancier est à la fois unobservateur et un expérimentateur», en faisant du personnage l’objet de son expérimentation.

C’est également lecas du personnage du baron Hulot dans La Cousine Bette de Balzac.

Le roman est alors considéré comme un«laboratoire»: le romancier détermine un milieu puis y introduit un personnage et décrit alors les réactions et lesconséquences de cette « immersion » .

Cette fréquence de référence à la science et à la médecine illustre le désird’atteindre la plus grande objectivité dans la représentation du réel.

Le romancier prétend proposer unereprésentation totale du monde.

Balzac veut ainsi peindre toute une société.

Et, pour sa nouvelle publiée en 1836,Facino Cane, intégrée par la suite dans Scènes de la vie parisienne, le narrateur accompagne même les ouvriers deson quartier dans leur vie intime.

L’observation n’est donc pas superficielle et va au-delà des apparences.

Ainsi, enlittérature, de telles œuvres d'art permettent de mieux regarder le monde, d'en découvrir de nouveaux aspects, demieux le comprendre.

Mais il en est de même pour la peinture.

En effet, la peinture de Courbet choque sescontemporains qui voient dans sa peinture « une école du laid ».

Sa peinture, fidèle au réel, n’hésite pas à peindre làréalité telle qu’elle est.

Les Casseurs de Pierre représente des réalités (la vie des ouvriers casseurs de pierres) queles Bourgeois refusent d’accepter.

Réalistes et naturalistes, veulent montrer une vision plus probante que la réalitémême: leurs œuvres nous permettent de nous rendre compte objectivement du monde qui nous entoure..Pour finir, pour certains philosophes comme Aristote, nous pouvons, à travers les œuvres d'art, prendre parfois duplaisir à contempler des scènes dont la vue réelle nous serait pénible, comme des cadavres par exemple.

L'œuvred'art peut donc, par l'imitation, rendre supportable ce qui ne l'est pas.

Mais, pour Platon par exemple, les artistes. »